Basket: le Maccabi Tel-Aviv, « l’équipe » d’Israël à la recherche de son glorieux passé
La section basket du Maccabi Tel-Aviv est un monument national et ses matches sont suivis par de nombreux Israéliens, au-delà du cercle des amateurs de la balle orange

Fierté et rare symbole de réussite sportive d’Israël sur la scène internationale, surnommé « l’équipe du pays », le club de basket du Maccabi Tel-Aviv court après son glorieux passé à l’heure de défier Monaco mardi en quarts de finale de l’Euroligue.
Cinq fois vainqueur (plus une Suproligue en 2001) et neuf fois finaliste de la compétition, le Maccabi n’a plus atteint le Final Four depuis le titre de 2014 sous les ordres de David Blatt.
L’ancien entraîneur notamment des Cleveland Cavaliers, l’un des seuls coaches d’Euroligue à s’être exporté aux Etats-Unis, est une véritable vedette en Israël. Il a été choisi pour allumer une torche lors de la cérémonie officielle d’ouverture des festivités marquant l’anniversaire de la création de l’Etat hébreu il y aura 75 ans jour pour jour mardi, justement.
La section basket du Maccabi Tel-Aviv est elle un monument national et ses matches sont suivis par de nombreux Israéliens, au-delà du cercle des amateurs de la balle orange.

55 fois championne nationale (plus 45 Coupes), dont sans discontinuer de 1970 à 1992 puis de 1994 à 2007, elle est la seule équipe de sports collectifs à triompher hors d’Israël. Qui, hormis en basket, ne tire son épingle du jeu qu’en judo, voire en gymnastique.
C’est, selon une phrase restée célèbre dans le pays prononcée par la légende Tal Brody, le Maccabi qui aurait « placé Israël sur la carte » du basket-ball en 1977, année de son premier titre en Coupe des champions.
En demi-finales, il affronte alors le CSKA Moscou sur terrain neutre en Belgique car le pouvoir soviétique, soutien des pays arabes voisins d’Israël, refuse que son club se rende à Tel-Aviv ou accueille l’équipe en URSS.
Israël « sur la carte »
Le Maccabi élimine le CSKA Moscou. Et Brody, né aux Etats-Unis, drafté par la NBA mais qui a opté pour Israël après y avoir passé un an au moment de la guerre des Six jours en 1967, déclare donc : « Nous avons placé Israël sur la carte. Et nous allons y rester, pas seulement en sport mais dans tous les domaines. »
En finale, Tel-Aviv domine les Italiens de Varèse, doubles tenants du titre qui règnent sur l’Europe dans les années 1970.
Six autres C1 suivront, dont un doublé en 2004 et 2005 (plus une finale en 2006) avec la triplette composée du meneur lituanien Sarunas Jasikevicius (actuel entraîneur de Barcelone), de l’ailier américain Anthony Parker et du pivot croate Nikola Vujcic, l’actuel manager du club, cornaquée par l’entraîneur Pini Guershon.
Après un dernier sacre continental en 2014, le club, membre permanent de l’Euroligue, traverse une période de vaches maigres de plusieurs années, avec aucune participation aux play-offs de la compétition entre 2015 et 2021.
Pour retrouver les sommets, le Maccabi a rappelé sur le banc l’été dernier Odded Kattash et recruté une triplette américaine : le meneur Lorenzo Brown, champion d’Europe avec l’Espagne en 2022, le meneur-arrière Wade Baldwin (36 matches de NBA) et l’ailier ou ailier fort Bonzie Colson, MVP du championnat de France en 2020-2021 avec Strasbourg.

Une politique sportive regrettée par certains supporters qui souhaiteraient davantage de joueurs israéliens. Ils représentent moins de la moitié de l’effectif actuel du Maccabi, qui trouvera sur sa route mardi une autre « équipe du pays ».