Beer Sheva : un conducteur manque de percuter des manifestants anti-gouvernement
La police a arrêté un résident d'Elad qui roulait sur le trottoir où se trouvaient les manifestants ; il a freiné dangereusement tout en leur hurlant dessus
La police a arrêté mardi un conducteur dont la voiture semblait se diriger de manière menaçante vers un groupe d’étudiants qui organisaient une manifestation antigouvernementale à Beer Sheva.
Le suspect, un homme de 26 ans originaire de la ville religieuse d’Elad, a été arrêté pour « mise en danger d’un groupe de manifestants » à Beer Sheva et amené pour interrogatoire, a indiqué la police.
L’homme est accusé d’avoir dirigé sa voiture vers un trottoir où des dizaines d’étudiants de l’université Ben Gurion avaient organisé une manifestation contre les projets du gouvernement visant à limiter les pouvoirs du système judiciaire. Selon la police, le suspect « a arrêté [la voiture] juste devant eux de manière dangereuse tout en criant ».
« Le conducteur est arrivé sur le trottoir et a commencé à crier sur nous », a déclaré Daniel Guy-Tsabary, étudiant à l’université Ben Gurion. « Il avait déjà deux roues sur le trottoir, j’ai frappé la voiture pour qu’il s’arrête, et à ce moment-là, il est sorti et s’est dirigé vers moi en me menaçant. »
Le conducteur a crié que les manifestants étaient des « anarchistes » et des « Ashkénazes », a déclaré un manifestant au site d’information Ynet. Les juifs ashkénazes d’origine européenne sont souvent considérés en Israël comme une élite libérale.
Plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers jours contre la ligne dure du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu depuis qu’il a présenté un vaste projet de réforme judiciaire. Lundi, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a ordonné à la police de sévir contre les manifestants s’ils entravaient la circulation ou brandissaient des pancartes « incitant à la violence ».
Le leader de l’opposition, Yair Lapid, a déclaré que la manifestation de Beer Sheva avait été organisée par la branche locale de Yesh Atid de l’université.
« L’incitation à la violence faite par le gouvernement se terminera par un bain de sang », a tweeté Lapid, qui dirige Yesh Atid.
« Miraculeusement, personne n’a été blessé », a ajouté Lapid, accusant Ben Gvir et le ministre de la Justice Yariv Levin d’avoir fomenté des troubles. « Vous ne réussirez pas à nous écraser, vous ne réussirez pas à écraser l’État que nous aimons ».
Les responsables de la coalition et de l’opposition se sont mutuellement accusés d’incitation à la violence ces derniers jours, alors que la rhétorique sur la réforme prévue a atteint un point culminant.
רכבו של אדם שהתקרב ברכבו בצורה מסוכנת לסטודנטים המפגינים נגד ההפיכה המשטרית של ממשלת נתניהו. המשטרה עיכבה אותו, עדיין לא ברור אם ייעצר. דניאל גיא צברי, סטודנט שהרכב נסע לכיוונו: "הוא הגיע לקצה הכביש והתחיל לצעוק עלינו. הוא כבר היה עם שני גלגלים על המדרכה, דפקתי על האוטו שיעצור,> pic.twitter.com/hWS5FDz3AY
— Nati Yefet (@ntiyft) January 10, 2023
Lundi, lors d’une réunion de la faction du parti HaMahane HaMamlahti, le député Benny Gantz a déclaré que le projet de réforme judiciaire du gouvernement conduirait à une « guerre civile » et a exhorté la population à descendre dans la rue « en masse et à manifester ; il est temps de faire trembler le pays » a-t-il dit.
Des milliers de personnes ont protesté contre le gouvernement à Tel Aviv samedi soir, se rassemblant sur la place Habima et défilant dans les rues environnantes. De nombreux membres du gouvernement ont accusé les manifestants d’incitation à la haine de la droite et ont fustigé ceux qui tenaient des affiches comparant Levin à des responsables nazis.
Netanyahu a accusé lundi Gantz de « planter les graines du désastre » en appelant la population à descendre dans la rue tout en ne condamnant pas les manifestants qui comparent le gouvernement de Netanyahu aux nazis.
« J’ai entendu ce que le député Gantz a dit et je dois dire que je suis choqué », a déclaré Netanyahu, dans un clip publié par un porte-parole du Likud. Il a ajouté que les déclarations de Gantz étaient « un appel à la sédition lancé depuis la Knesset ».
« Quand quelqu’un ne condamne pas une telle comparaison du ministre de la Justice à un nazi et du gouvernement d’Israël au Troisième Reich, c’est lui qui plante les graines du désastre. Je vous demande, Benny Gantz, de revenir sur vos propos, immédiatement », a ajouté Netanyahu.