Ben Gvir s’excuse auprès de Netanyahu et de Bismuth pour les avoir forcés à venir à la Knesset
Suite à la décision du ministre d'extrême-droite de voter contre un projet de loi de premier plan, le chef de gouvernement avait été obligé de quitter l'hôpital moins de 2 jours après une opération
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est engagé à continuer de voter contre la coalition tout en s’excusant de ne pas avoir permis à d’autres députés de voter en lieu et place du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du député Boaz Bismuth (Likud) – une pratique qui se fait à la Knesset – ce qui les avait obligés à se présenter physiquement pour un vote sur un projet de loi budgétaire crucial, la semaine dernière.
En raison de la décision de Ben Gvir de voter contre le projet de loi, Netanyahu avait été dans l’obligation de quitter l’hôpital moins de deux jours après avoir subi une opération de la prostate pour voter. Bismuth, pour sa part, avait dû interrompre la shiva – la semaine de deuil traditionnelle – de sa défunte mère.
Netanyahu est allé à l’encontre des recommandations de ses médecins pour aller voter à la Knesset et il est retourné à l’hôpital par la suite.
« Nous continuerons à voter selon nos principes jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée pour empêcher la fermeture de commissariats et la réduction des salaires des policiers, des gardiens de prison et de toutes les forces de sécurité nationale d’Israël », a déclaré Ben Gvir dans un communiqué.
Ben Gvir avait voté contre la coalition parce qu’il demandait un budget plus important pour les forces de l’ordre, qui sont placées sous son contrôle en tant que ministre de la Sécurité nationale.
« En même temps, j’ai fait un examen de conscience pendant Shabbat et j’ai réalisé que j’avais eu tort lorsque j’ai vu le Premier ministre et Boaz en séance plénière et que nous n’avons pas permis à d’autres députés de voter en leur nom », a-t-il dit.
« Je présente mes excuses au Premier ministre et à mon ami Boaz Bismuth. À partir de maintenant, nous permettrons au Premier ministre de procéder à un vote par le biais d’un autre député et ce jusqu’à ce qu’il se rétablisse complètement, si Dieu le veut. »
Dans un communiqué publié mardi soir, le Likud avait déclaré qu’il avait « demandé que le vote du député Bismuth soit compensé par un député d’Otzma Yehudit et qu’il avait reçu une réponse négative ».
Le processus consistant à accorder un passe-droit à la coalition en lui permettant de conserver la même marge de majorité par le biais d’une compensation de vote offerte pour les députés absents est un geste courant, mais non obligatoire, à la Knesset, fréquemment organisé entre la coalition et l’opposition pour les parlementaires qui sont malades ou qui ont des engagements sociaux urgents, des obligations familiales, etc.
Le projet de loi sur lequel Netanyahu et Bismuth ont dû voter a passé sa troisième lecture en séance plénière quelques heures avant la date limite de la fin d’année.
La loi, qui a été adoptée par 59 voix contre 58 – avec le vote décisif de Netanyahu – permet au gouvernement de taxer les « profits piégés », c’est-à-dire les gains réalisés par les entreprises et les multinationales qui ne sont pas distribués sous forme de dividendes aux actionnaires, mais réinvestis dans le développement des entreprises, les infrastructures et les centres de recherche et de développement. Jusqu’à présent, ces bénéfices étaient exonérés d’impôt afin d’encourager l’investissement.
Chaque vote étant crucial, Netanyahu et ses associés avaient réussi à convaincre le député d’Otzma Yehudit, Almog Cohen, de défier Ben Gvir et de voter avec la coalition. En outre, les responsables du Likud avaient réussi à éviter l’opposition de deux membres de la faction Agudat Yisrael du parti Yahadout HaTorah, les députés Yisrael Eichler et Moshe Roth restant à l’écart plutôt que de voter contre la coalition, privant ainsi l’opposition d’une victoire qui aurait été rare. Yaakov Tessler (Yahadout HaTorah) avait voté avec l’opposition.