Bennett annonce le déploiement accéléré d’un réseau de défense au laser, d’ici un an
Le Premier ministre déclare à la conférence de l'INSS que le pays sera protégé par un "mur de lasers" et annonce qu'une campagne est en cours pour affaiblir l'Iran et ses alliés

Le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré mardi soir qu’Israël déploierait un système de défense aérienne laser pour se protéger des roquettes et des drones dans l’année.
Si elle se confirme, l’annonce de Bennett accélérera considérablement le développement du système, qui, selon les responsables, aurait besoin de plusieurs années avant d’être prêt à être déployé.
« Dans un premier temps, à titre d’essai, puis de manière opérationnelle », a déclaré Bennett lors de la conférence internationale annuelle de l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) à Tel Aviv.
Il a précisé que le système serait d’abord déployé dans le sud, où les villes israéliennes ont été victimes d’attaques en provenance de la bande de Gaza.

À terme, a-t-il dit, Israël sera entouré d’un « mur laser qui nous protège des roquettes, des missiles et des drones ».
Bennett a souligné que la contribution la plus importante du système serait de changer la réalité actuelle dans laquelle le Hamas peut tirer des roquettes peu coûteuses qu’Israël intercepte avec des missiles qui coûtent des dizaines de milliers de dollars.
« Ils vont gaspiller beaucoup d’argent, et nous, très peu », a-t-il déclaré.
Il a également indiqué qu’Israël chercherait à vendre cette technologie à l’étranger.

« Cette nouvelle génération de défense aérienne israélienne pourra également servir nos amis dans la région », a-t-il promis, quelques jours après que les Houthis soutenus par l’Iran ont tiré un missile sur les Émirats arabes unis alors que le président Isaac Herzog y effectuait une visite.
Le ministère de la Défense teste depuis plusieurs années le système de défense à base de laser.
Le ministère, dont le département de recherche et développement (R&D) a dirigé les efforts pour créer le système, prévoyait initialement de déployer le système antimissile d’ici 2024, mais les militaires ont fait pression pour un déploiement plus rapide.
Cette décision est apparemment motivée par la crainte que, lors d’un futur conflit, l’armée ne dispose pas de suffisamment de missiles d’interception pour le Dôme de fer et d’autres systèmes de défense aérienne afin d’abattre les roquettes, les missiles et les drones entrants.

Selon le ministère de la Défense, tant qu’il existe une source d’énergie constante pour le laser, il n’y a pas non plus de risque de manquer de munitions.
L’inconvénient du système laser est qu’il ne fonctionne pas bien en cas de faible visibilité, de forte couverture nuageuse ou d’autres conditions météorologiques défavorables. C’est pourquoi le ministère a l’intention d’installer le système sur un avion, ce qui permettrait de contourner cette limitation en plaçant le système au-dessus des nuages, bien qu’il faille encore attendre quelques années, selon les responsables du ministère.
Le système laser terrestre, qui est en cours de développement avec le fabricant d’armes israélien Rafael, n’est pas destiné à remplacer le Dôme de fer ou les autres systèmes de défense aérienne d’Israël, mais à les compléter, en abattant les petits projectiles et en laissant les plus gros pour les batteries de missiles plus robustes, a déclaré l’année dernière à la presse le général de brigade (de réserve) Yaniv Rotem, chef du département de R&D au sein du ministère.
Après le discours de Bennett, des responsables de la Défense anonymes ont critiqué l’annonce comme une tentative de distraction, ajoutant que le système laser ne serait pas prêt avant des années.

« Nous allons continuer à avancer dans le processus de manière responsable. Il faudra plusieurs années avant qu’il ne soit opérationnel », a déclaré un responsable de la Défense à la Douzième chaîne.
Campagne pour affaiblir l’Iran
Bennett a par ailleurs consacré une grande partie de son discours à l’Iran, affirmant qu’Israël ne souhaite pas la conclusion d’un accord sur le nucléaire.
« Nous espérons [que les pourparlers à Vienne] se terminent sans accord, car l’accord en question n’est pas bon pour Israël », a-t-il déclaré.

S’exprimant après lui, l’ambassadeur américain Tom Nides a promis que l’administration du président américain Joe Biden ne laisserait pas l’Iran acquérir une arme nucléaire.
Bennett a accusé le corps paramilitaire des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran d’agir comme la brute du quartier pendant que les négociateurs iraniens discutent à Vienne. « C’est la définition de la négociation sous le feu », a-t-il dit. « C’est du chantage. »
« En Israël, nous sommes prêts », a-t-il promis. « Nous continuerons à leur tenir tête de toutes les manières possibles. Aucun accord ne nous empêchera d’opérer pour protéger les civils israéliens. »
Il a déclaré que « la campagne visant à affaiblir l’Iran a commencé ».

« Cette campagne est menée dans tous les domaines – nucléaire, économie, cyber, opérations ouvertes et secrètes. Seul, mais aussi en coopération avec d’autres. »
Il a indiqué que les actions d’Israël viseraient également à neutraliser les groupes terroristes soutenus par l’Iran aux frontières d’Israël, comme le Hezbollah au Liban et le Jihad islamique à Gaza.
« Le missile peut être tiré depuis Beyrouth ou depuis Gaza, mais l’adresse est Téhéran. Et plus Téhéran est faible, plus ses mandataires sont faibles », a-t-il déclaré. « Plus la tête de la pieuvre est affamée, plus ses tentacules sont desséchées, alors nous rencontrons quelque chose de beaucoup plus faible à nos frontières. »
Bennett a averti que la suppression des sanctions contre l’Iran signifierait plus de roquettes, plus de cyber-attaques et plus de cellules terroristes, contre Israël et d’autres alliés des États-Unis.
Bennett a souligné l’importance de la croissance économique pour la sécurité nationale d’Israël, et l’importance de la sécurité pour la croissance. Il a souligné que « paralyser l’économie d’Israël n’est pas une option », faisant référence aux restrictions sanitaires destinées à endiguer la vague d’infections au coronavirus.
Il a appelé Israël à presque tripler son produit national brut, qui passerait de 392 milliards de dollars actuellement à 1 000 milliards de dollars.
« Un pays prospère et riche peut consacrer une part importante de ses revenus à la conception et au renforcement de ses forces militaires », a-t-il déclaré.