Bernie Sanders et Donald Trump remportent la primaire du New Hampshire
882.959 électeurs étaient appelés à voter ; les deux candidats ont gagné le scrutin avec une large marge
Les favoris des sondages, le démocrate Bernie Sanders et le républicain Donald Trump, ont remporté mardi l’élection primaire dans le New Hampshire, qui départage les candidats à la présidentielle américaine dans chaque parti, selon les télévisions américaines.
L’apôtre d’une « révolution socialiste » Bernie Sanders, favori dans cet Etat voisin du Vermont dont il est sénateur, devance Hillary Clinton.
Dans le camp républicain, on ne savait pas encore qui a remporté la deuxième place après le milliardaire Donald Trump, qui pourrait revenir à un « petit » candidat, John Kasich, qui disputait cette place à des poids plus lourds Ted Cruz et Marco Rubio.
« Vous savez, j’aime gagner, j’ai gagné toute ma vie, c’est ce que je fais, gagner. Je ne me suis pas lancé pour perdre », a-t-il déclaré mardi, avant les résultats.
La victoire de MM Trump et Sanders a été annoncée par les chaînes de télévision dès la clôture des bureaux de vote à 20H00 (01H00 GMT), ce qui signifie qu’ils ont gagné le scrutin avec une large marge.
Donald Trump, le milliardaire de l’immobilier qui depuis sept mois a fait exploser le politiquement correct à coups de déclarations incendiaires, a obtenu 35 % des voix républicaines, selon des résultats très partiels des télévisions américaines, portant sur 7 % des votes.
Dans la petite ville de Loudon, les électeurs votaient mardi dans la caserne des pompiers.
« C’est notre devoir civique », explique Chris Skora, un mécanicien auto au chômage à cause de problèmes de santé. « Je suis indépendant, mais j’ai voté républicain aujourd’hui. J’ai voté pour Trump. Il parle pour la majorité silencieuse », dit-il en dénonçant un « politiquement correct » étouffant. La moyenne des sondages lui donnait en moyenne 31,2 % des voix.
Bernie Sanders a obtenu 56 % des voix, chez les démocrates, contre 42 % pour l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, selon des résultats partiels portant sur 12 % des votes.
Elle était donnée perdante dans le New Hampshire, la moyenne des sondages la donnant à 13,3 % points derrière M. Sanders.
Stephen Rasche, un programmeur informatique, était venu à l’aube, en dépit du froid mordant, défendre sa favorite Hillary Clinton devant la mairie de la petite ville de Canterbury. « J’aime les deux candidats (démocrates) mais Bernie Sanders se fera massacrer dans l’élection générale » de novembre, explique-t-il avant de partir travailler.
« Bernie est le seul à parler de tous les problèmes », riposte David Emerson, un menuisier qui brandit un panneau de campagne pour Sanders, sénateur de l’Etat voisin du Vermont qui prêche une « révolution politique ».
« J’espère vraiment qu’il est en train de créer un mouvement. Je pense à mes petits-enfants », dit-il.
Campagne longue et tendue
La campagne a été longue et tendue dans le New Hampshire. Certains candidats se sont copieusement insultés, les électeurs ont été saturés de publicités politiques télévisées, d’emails, coups de téléphone, visites à leur porte. Les candidats ont participé à des centaines de rencontres électorales dans des écoles, universités, gymnases, cafés, restaurants, en quête du moindre vote.
Des centaines de milliers d’électeurs ont bravé le froid et la neige mardi dans l’Etat américain du New Hampshire pour choisir leurs candidats à la présidentielle.
Le tout petit Etat du nord-est (1,3 million d’habitants) est le deuxième à avoir voté, huit jours après l’Iowa, et a historiquement un rôle particulier et disproportionné dans le long processus des primaires présidentielles.
Au total, 882.959 électeurs étaient appelés à voter (231.376 démocrates, 262.111 républicains, et 389.472 indépendants).
Selon des premiers sondages à la sortie des urnes, près de la moitié des républicains et un quart des démocrates n’auraient pris leur décision que ces derniers jours, selon CNN. La moitié des républicains ont dit se sentir trahis par leur parti, 48 % préférant un candidat qui ne fasse pas partie de l’establishment.
Parmi leurs soucis principaux, l’économie et le terrorisme.
Chez les démocrates, également inquiets de l’économie, 9 sur 10 estimaient que l’économie favorisait les riches.
Parmi les électeurs de « l’Etat de granit », dont la devise est « Vivre libre ou mourir », 44 % d’indépendants et fiers de l’être, pouvaient mardi voter démocrate ou républicain : 25 % auraient voté républicains, 41 % démocrate, selon ces premiers sondages.
Après le vote de mardi, les regards se tourneront vers le Nevada et la Caroline du Sud, prochains Etats à voter.