L’équipe de campagne de Clinton revendique la victoire
Le véritable vainqueur est le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz ; Infime écart entre Sanders et Clinton ; prochaine étape au New Hampshire

L’équipe de campagne de Hillary Clinton a proclamé mardi sa victoire avec une infime avance contre son rival Bernie Sanders aux primaires présidentielles démocrates dans l’Iowa, les plus serrées jamais vues pour ce parti dans l’Etat américain.
« Hillary Clinton a remporté le caucus de l’Iowa. Après un comptage approfondi –et une analyse– des résultats, il n’y a pas de doute, la secrétaire Clinton a gagné le plus grand nombre de délégués nationaux et de l’Etat », a annoncé le directeur de campagne de la candidate pour l’Iowa, Matt Paul, dans un communiqué, avant l’annonce des résultats définitifs.
« Statistiquement, il n’y a pas d’information exceptionnelle qui pourrait modifier les résultats et il n’y a pas de possibilité que le sénateur Sanders puisse renverser la situation à son avantage », a-t-il ajouté.
Le parti démocrate dans l’Iowa a cependant refusé de se prononcer, plaçant Hillary Clinton devant Bernie Sanders mais avec une très faible avance et indiquant qu’il restait des voix à comptabiliser dans une circonscription.
Le chef du parti Andy McGuire a affirmé que l’ancienne secrétaire d’Etat avait obtenu 699,57 « équivalents de délégués » au terme d’un système de désignation très complexe dans le camps démocrate, contre 695,49 pour le sénateur du Vermont clairement ancré à gauche.
« Les résultats de cette nuit sont les plus serrés dans toute l’histoire du caucus démocrate de l’Iowa », a-t-il dit.
Le milliardaire Donald Trump a subi un net revers en terminant deuxième lundi à la première étape des primaires présidentielles américaines, dans l’Iowa, où Hillary Clinton, longtemps favorite, s’est retrouvée à quasi-égalité avec son rival Bernie Sanders, une prouesse pour le sénateur « socialiste démocrate ».
Le grand vainqueur républicain est le sénateur du Texas Ted Cruz, qui obtient 27,7 % des voix et domine Donald Trump (24,3 %). Le sénateur de Floride Marco Rubio, fils d’immigrés cubains, a surpassé les pronostics en raflant 23,1 % des voix, à un cheveu du milliardaire. Jeb Bush est cinquième avec 2,8 % des voix.
L’enjeu de cette première étape était d’abord symbolique car le nombre de délégués en jeu était négligeable, seulement 1 % du total pour l’investiture. C’était la première fois que Donald Trump tentait de concrétiser dans les urnes la cote exceptionnelle qui est la sienne depuis l’été dernier dans les sondages.
Mais bien qu’il remplisse les salles, l' »outsider » n’a pas réussi à mobiliser ses partisans lundi. Le vote de protestation, anti-élites, s’est divisé entre lui et Ted Cruz, qui a aussi bénéficié du soutien des chrétiens évangéliques.
« La leçon pour Donald Trump est qu’il doit apprendre à ménager les attentes », dit à l’AFP le politologue David Redlawsk de l’université Rutgers. « Il a tellement fondé sa campagne sur le fait qu’il est un gagnant et qu’il fera gagner l’Amérique, que lorsqu’il perd, il est moins crédible ».
Chez les démocrates, chaque camp estimait avoir empoché une victoire.
Les résultats non définitifs de l’Iowa montraient un écart infime entre Hillary Clinton et Bernie Sanders dans le nombre de délégués obtenus lundi. Quoiqu’il arrive, l’écart final sera faible.
La candidate n’a pas formellement revendiqué la victoire dans son discours lundi à Des Moines mais a laissé échapper, de son propre aveu, « un grand soupir de soulagement ». Une deuxième place loin derrière Bernie Sanders aurait ravivé le souvenir de la cinglante défaite de 2008, quand, déjà favorite, elle avait trébuché contre le sénateur Barack Obama.
Mais dans le camp de Bernie Sanders, quasi-inconnu au niveau national avant son entrée en campagne, on considérait qu’égaler l’ex-favorite Hillary Clinton était un succès.
« C’est comme si on avait dû grimper une montagne verticale à la main, alors que notre adversaire utilisait un escalator climatisé », expliquait lundi soir au quartier général du sénateur du Vermont un bénévole de sa campagne, Benjamin Erkan, 26 ans.
Direction New Hampshire
Les candidats, démocrates et républicains, ont quitté dès lundi soir l’Iowa pour le nord-est du pays, dans le New Hampshire, où les électeurs voteront aux primaires le 9 février.
L’homme d’affaires Donald Trump se vantait encore ce week-end des sondages qui le placent loin devant dans l’Etat. Cette avance s’effritera-t-elle après sa deuxième place dans l’Iowa?
« Demain nous serons dans le New Hampshire (…) et nous nous battrons pour obtenir l’investiture républicaine », a-t-il lancé dans un discours sobre lundi soir.
Il tiendra un meeting mardi soir à Milford. Onze républicains restent officiellement en course à ce jour.
Ted Cruz y fera également deux meetings mardi, ainsi que Marco Rubio, qui a d’un coup consolidé sa place parmi les candidats de première catégorie. Sa stratégie consiste à se présenter comme le seul capable de rassembler les ailes conservatrices et centristes du parti républicain.
« Quand je serai le candidat investi, nous unifierons ce parti et nous unifierons le mouvement conservateur », a déclaré Marco Rubio, 44 ans.
Quant à Ted Cruz, 45 ans, la victoire est éclatante pour un homme considéré avant cette campagne comme trop extrême au sein de son propre parti.
« Cette victoire est celle de tous les Américains qui observent avec détresse le refus des politiciens de Washington des deux partis d’écouter et de tenir leurs promesses envers le peuple », a déclaré celui qui veut être un nouveau Ronald Reagan.
Le New Hampshire est un terrain favorable pour Bernie Sanders, sénateur de l’Etat voisin du Vermont.
Mais la suite des primaires semble plus propice à Hillary Clinton. Onze Etats voteront le 1er mars pour répartir 21% des délégués démocrates pour l’investiture. Or beaucoup se situent dans le Sud où l’électorat noir, acquis à Hillary Clinton, peut dépasser la moitié des votants.