Blinken déplore un nouveau refus du Hamas à une proposition du Caire
Selon un diplomate, les négociations se poursuivent et toutes les options sont encore envisagées ; Netanyahu s'est dit prêt à offrir des "millions de dollars" et une sortie sûre de Gaza aux ravisseurs qui libèreront les captifs
Le département d’État américain a indiqué, lundi, que le Hamas avait encore rejeté une proposition de cessez-le-feu à court-terme qui aurait ouvert la porte à la libération de certains otages. Ce qui indique que le groupe terroriste a refusé de renoncer à sa demande essentielle dans le contexte de la guerre qui l’oppose à l’État juif dans la bande de Gaza, même au lendemain de la mort, le mois dernier, de son chef Yahya Sinwar : le Hamas exige, en effet, le retrait permanent des soldats israéliens de l’enclave côtière.
Un refus qui aurait amené les négociateurs israéliens à avertir le Premier ministre Benjamin Netanyahu que s’il n’accepte pas de faire preuve d’une certaine forme de flexibilité dans les pourparlers, un accord entre les deux parties restera hors de portée.
L’annonce du rejet, par le groupe terroriste, de cette proposition égyptienne qui prévoyait un cessez-le-feu temporaire, a été rendue publique par le biais d’un compte-rendu consacré à un entretien téléphonique qui avait eu lieu entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty.
Blinken « a noté qu’une fois encore, le Hamas a refusé de remettre en liberté même un nombre limité d’otages pour garantir un cessez-le-feu et des secours qui seront les bienvenus pour la population de Gaza », a dit le compte-rendu.
L’Égypte avait présenté une proposition qui prévoyait de mettre en place un cessez-le-feu initial de 48 heures au cours duquel le Hamas devait se préparer à libérer quatre otages israéliens sur une période de dix jours au total, ont confié deux diplomates arabes au Times of Israel.
Ces quatre captifs auraient appartenu à la catégorie dite « humanitaire » des otages – femmes, personnes âgées ou malades.
En échange, l’État juif aurait libéré approximativement cent prisonniers palestiniens détenus en Israël pour atteinte à la sécurité nationale, ont expliqué les diplomates, et Israël et le Hamas auraient organisé des discussions, tout au long des douze jours de la pause dans les combats, au sujet d’un cessez-le-feu à plus long-terme.
Mais le Hamas a indiqué de manière très claire qu’il n’accepterait un cessez-le-feu à court-terme que s’il devait inclure l’assurance d’un cessez-le-feu à plus long terme, et la proposition égyptienne n’a pas été en mesure d’apporter cette garantie, Israël refusant d’envisager une telle possibilité.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été enregistré, encore la semaine dernière, en train de dire qu’il n’accepterait pas de mettre un terme au conflit en échange de la remise en liberté des 101 otages qui se trouvent encore dans les geôles du groupe terroriste, alors qu’il est pressé par ses partenaires d’extrême-droite de continuer à combattre dans la bande.
Malgré le rejet, par le Hamas, de la proposition du Caire, un diplomate proche du dossier a indiqué au Times of Israel que les pourparlers étaient encore en cours et que les médiateurs s’efforçaient encore de trouver un accord.
Le diplomate a fait savoir que toutes les options étaient encore sur la table s’agissant de la finalisation d’un accord et que les deux parties observaient avec attention les résultats des élections présidentielles américaines, mardi, pour déterminer comment se positionner.
Le Hamas n’a pas encore apporté de réponse à une autre proposition portant sur un cessez-le-feu à court terme, qui a été avancée la semaine dernière par Doha.
Cette proposition appellerait à la remise en liberté de onze à quatorze otages retenus en captivité à Gaza en échange d’un certain nombre de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël, avec une pause d’un mois dans les combats.
La chaîne d’information N12 a néanmoins fait savoir, lundi soir, qu’après avoir été informés des négociations en cours dans la journée de dimanche, de hauts-responsables gouvernementaux et sécuritaires avaient estimé qu’il était peu probable que le Hamas réponde favorablement à cette offre.
Selon le reportage, les négociateurs auraient expliqué dimanche à Netanyahu et à un panel choisi de ministres au cours d’une consultation sécuritaire que, malgré l’assassinat de Sinwar à Gaza, le mois dernier, le groupe terroriste n’était sans doute pas prêt à renoncer aux exigences dont il avait fait part antérieurement, avec notamment le retrait total des soldats israéliens de la bande de Gaza et une fin permanente des combats.
Des demandes qui sont rejetées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a fait savoir que l’État juif continuera à se battre jusqu’à ce que ses objectifs de guerre soient atteints – des objectifs qui sont notamment la destruction du Hamas et le rapatriement de tous les captifs encore détenus au sein de l’enclave côtière. Netanyahu a aussi demandé que dans le cadre d’un accord quel qu’il soit, les soldats israéliens devront être autorisés à rester déployés dans le dit couloir Philadelphi, qui court le long de la frontière séparant la bande et l’Égypte.
Alors que le Hamas semble peu désireux de bouger, les négociateurs auraient averti Netanyahu, pendant la réunion de dimanche, que les pourparlers resteraient dans l’impasse sans une démonstration de flexibilité du côté israélien.
Israël et les États-Unis ont tous les deux attribué la responsabilité de l’impasse de plus de deux mois qui a eu lieu dans les négociations, avant la mort de Sinwar, au Hamas, affirmant que le groupe terroriste refusait de s’engager dans des pourparlers.
Ce dont doutent davantage les pays médiateurs arabes, le Qatar et l’Égypte, qui soutiennent en privé que les États-Unis minimisent la responsabilité de Netanyahu dans cette impasse. Ils affirment qu’un accord aurait été possible au cours de l’été si le Premier ministre n’avait pas imposé de nouvelles exigences, ont déclaré des diplomates arabes au Times of Israel.