Bruxelles : face au vandalisme, ils ravivent la mémoire des déportés de la Shoah
Après la dégradation de plaques commémoratives honorant les déportés juifs de Bruxelles, Meyer Zalc et Bella Swiatlowski, rescapés de la Shoah, se mobilisent pour restaurer ces traces du passé
Ils sont deux amis unis par une histoire tragique. Meyer Zalc est président de l’association de la mémoire de la Shoah. Bella Swiatlowski en est membre. Tous deux ont été cachés pour échapper aux griffes des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, ils se battent pour faire vivre la mémoire de la Shoah.
Un combat qui passe par l’entretien des lieux de mémoire, comme ce 19 février, dans le quartier des Marolles à Bruxelles. Là, des plaques commémorant la mémoire de déportés lors de la rafle des Juifs de Bruxelles en 1942, assassinés dans les camps de la mort, ont été vandalisées, leurs noms recouverts de peinture noire.
« J’ai trouvé ça épouvantable qu’on puisse manifester sa haine. Quel peut être un être à peu près normal qui se lève un matin pour imaginer faire ça ? », s’indigne Bella au micro de BX1.
Avec Meyer, armés d’une bouteille d’acétone, ils entreprennent de restaurer les petites plaques fixées au sol. Une fois ce travail réalisé, comme le veut la tradition juive, ils effectuent la cérémonie du Zahor, rituel du souvenir qui consiste en un dépôt de pierres.
« On les remet dans la vie de la ville à travers ces petits pavés. C’est un geste très important, ce nettoyage des pavés, que quelqu’un a voulu replonger dans l’obscurité », explique Meyer.
Dans le quartier des Marolles à Bruxelles, 300 plaques ont été gravées dans le sol pour rappeler la mémoire de 300 victimes de la barbarie nazie.