Carcassonne: Hommage à un martyr juif récemment identifié mort pendant la guerre
Le nom de l'Alsacien Martin Weill sera gravé sur la plaque des martyrs de la barbarie nazie dans la clairière de Baudrigues
Ce lundi 19 août, la ville de Carcassonne (Languedoc), célèbrera le 75e anniversaire de sa libération, a rapporté le journal La Dépêche.
À cette occasion, le nom d’un nouveau martyr juif récemment identifié mort pendant la Seconde Guerre mondiale sera gravé sur la plaque des martyrs de la barbarie nazie dans la clairière de Baudrigues. Il s’agit de Martin Weill, un Juif alsacien, mort en ce lieu.
Ayant fui sa région pour le sud de la France en 1942, l’homme a été arrêté par la Gestapo à Béziers le 10 août 1944 lors d’une rafle. Il a ensuite été conduit à la maison d’arrêt de Carcassonne, puis à la clairière de Baudrigues avec d’autres prisonniers des nazis – entre neuf et dix-neuf, dont les résistants Jean Bringer et Aimé Ramond, selon les historiens.
Dans ce lieu, les nazis entreposent de nombreuses munitions, dont des torpilles de 50 à 500 kilos. Les Allemands feront tout sauter, tuant sur le coup les prisonniers emmenés là après l’évacuation de Carcassonne. Les dégâts sont considérables.
Dans des propos rapportés par le blog « Musique et patrimoine de Carcassonne », un certain Alphonse, alors âgé de 20 ans, déclare : « Nous avons été parmi les premiers à nous rendre sur place. Ce que nous avons vu dépasse tout ce que nous pouvions imaginer. Pendus aux branches des arbres encore debouts, des morceaux de boyaux et de cervelle. Il ne restait rien du parc. »
« Jamais il n’a été possible d’établir un chiffre exact du nombre de martyrs ce jour-là car les morceaux de corps ont été éparpillés sur 300 mètres », explique l’historien Martial Andrieu, dans des propos rapportés par La Dépêche.
C’est grâce à ce dernier que Martin Weill a pu être identifié comme une victime en octobre 2018, après la consultation de pièces d’archives.
Le registre de la prison où se trouvait Weill ayant disparu, Martial Andrieu s’est appuyé sur la liste du Dr Delteil, détenu libéré par les Allemands le 19 août 1944, qui mentionnait un certain « Martin ». D’autres témoins auraient évoqué le nom de « Weill ».
Après l’explosion de Baudrigues, un ticket d’une boulangerie biterroise a également été retrouvé dans la poche d’un pantalon : un autre indice qui confirmait la présence de Martin Weill à cet endroit.
La cérémonie de lundi démarrera à la clairière à 9h20. La petite-fille de Martin Weill devrait être présente, ainsi qu’un autre petit-fils d’une des victimes. Le cortège se rassemblera ensuite à 10h30 au monument de la Résistance, square Gambetta, puis à 11h15, sur le quai Riquet.