Chypre : un véhicule « espion » appartenant à un Israélien saisi ; 3 arrestations
Les suspects, 2 hommes et une femme chypriotes, font face à 13 chefs d'accusation liés à la violation des lois sur la protection de la vie privée ; WiSpear nie toute irrégularité
La polie chypriote a annoncé jeudi l’arrestation de trois personnes en lien avec un prétendu véhicule « espion » équipé d’une technologie de surveillance sophistiquée capable de pirater les communications et qui appartenait à un Israélien.
Les suspects, deux hommes et une femme chypriotes, font face à 13 chefs d’accusation liés à la violation des lois sur la protection de la vie privée, au traitement de données personnelles, à l’obtention de faux documents et à la violation de la loi sur la communication radio.
Selon la police, les trois personnes – qui travaillent pour la société propriétaire du véhicule « espion » – devraient comparaître devant un tribunal dans la ville côtière du sud de Larnaca vendredi pour une ordonnance de détention.
La police chypriote avait annoncé le 16 novembre avoir saisi un van appartenant à un ressortissant israélien équipé d’un système de surveillance sophistiqué et qui serait capable de pirater des moyens de télécommunications.
La police a lancé une enquête après que le parti communiste Akel (opposition) a demandé au gouvernement ce qu’il comptait faire à la suite d’une vidéo diffusée en septembre par le magazine américain Forbes et devenue virale.
La vidéo montre la présentation du véhicule par son propriétaire, un ancien officier des services de renseignement israéliens présenté comme Tal Dillian, qui dirigerait une entreprise basée à Chypre. Le véhicule appartient à la société WiSpear, enregistrée à Chypre.
D’après Forbes, l’équipement du véhicule – d’une valeur de 9 millions de dollars – peut contrôler des appareils électroniques dans un rayon de 500 mètres, pirater n’importe quel téléphone et écouter des conversations quel que soit le niveau de cryptage.
Début novembre, la police a fouillé les locaux de l’entreprise dans la station balnéaire de Larnaca.
Le van a été saisi le 16 novembre et est toujours en possession de la police.
WiSpear nie toute irrégularité et affirme que le véhicule n’a pas été utilisé pour espionner quiconque à Chypre.
« Nous aimerions réaffirmer que le véhicule n’a pas été actif sur le territoire chypriote, sauf à des fins de démonstration et d’essais sur le terrain seulement », a indiqué WiSpear dans un communiqué
M. Dillian a qualifié plus tôt ce mois-ci les policiers chargés de l’enquête « d’amateurs » en raison de la prolongation de ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières ».
Le procureur général de l’île, Costas Clerides, avait annoncé le 28 novembre qu’en raison de la « gravité de l’affaire et des différents aspects juridiques » qui l’entourent, un enquêteur indépendant avait été désigné pour aider la police dans ses investigations sur ce véhicule « espion ».