Cisjordanie : 4 élus démocrates juifs appellent Israël à éviter toute annexion
Eliot Engel, Nita Lowey, Ted Deutch et Brad Schneider, connus pour leur lien à l'AIPAC, s'opposent à la promesse pré-électorale de Netanyahu
WASHINGTON (JTA) — Quatre élus démocrates juifs de la Chambre des représentants américaine, connu pour leurs liens avec l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) a prévenu Israël de ne pas annexer des territoires cisjordaniens, quelques jours après la promesse pré-électorale de Benjamin Netanyahu allant dans ce sens.
La déclaration d’Eliot Engel (New York), Nita Lowey (New York), Ted Deutch (Floride) et Brad Schneider (Illinois), ne mentionnait pas nommément le Premier ministre israélien, mais faisait allusion à sa promesse faite à la veille des élections législatives d’étendre la législation israélienne aux implantations juives de Cisjordanie, même celles situées dans des zones isolées, ce qui réduirait la possibilité de voir s’établir un Etat palestinien continu. Des élections remportées par Benjamin Netanyahu.
Le communiqué publié vendredi révèle qu’une mise en garde de l’aile la plus pro-Israël du Parti démocrate que s’éloigner de la solution à deux États serait catastrophique pour le maintien de liens étroits entres les démocrates et Israël. Le débat grandit au sein du parti quant à savoir si les démocrates devaient être plus critiques d’Israël sous Benjamin Netanyahu.
« En tant que défenseurs éternels d’Israël, d’une relation États-Unis-Israël basée sur des valeurs communes et de la solution à deux États, nous sommes profondément préoccupés par la possibilité qu’Israël prennent des mesures unilatérales d’annexer la Cisjordanie », pouvait-on lire dans le communiqué.
La déclaration semblait s’écarter de l’un des points de négociation de Benjamin Netanyahu, à savoir qu’Israël garderait le contrôle de la sécurité en Cisjordanie après l’établissement d’un Etat palestinien.
« Chacune des frontières d’Israël joue un rôle important dans sa sécurité, et la faculté du pays à se protéger des menaces est non négociable », dit le communiqué. « Nous espérons que toute mesure sécuritaire respectera la possibilité d’un Etat palestinien. Deux États pour deux peuples, négociés directement par les deux parties impliquées, avec des échanges de terres convenus mutuellement au préalable, est le meilleur moyen de voir un Israël juif, démocratique et sûr aux côtés d’un Etat palestinien démocratique et démilitarisé ».
Ces propos font également écho à la tendance de l’AIPAC à dénoncer l’échec de l’établissement de la paix avec les Palestiniens, même si les Palestiniens avaient initialement accueilli favorablement les efforts de l’administration Trump de concevoir un accord de paix, jusqu’à ce que le président américain ne reconnaisse Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.
« Ce ne sera pas facile », estiment les élus démocrates. « Les dirigeants palestiniens ont refusé tout accord de paix raisonnable ou même de négocier sérieusement une solution. Pour paraphraser Abba Eban, les Palestiniens ne ratent jamais une opportunité de rater une opportunité. Et plutôt que de négocier, ils ont tenté de défendre, de façon unilatérale, la création d’un Etat au travers des Nations unies. Nous craignons que de telles mesures unilatérales — de la part des Israéliens ou des Palestiniens — éloigneraient les deux camps d’un accord final négocié. »
Malgré ces mises en garde, le communiqué constitue un coup de semonce de la part des quatre démocrates, qui assistent régulièrement aux conférences de l’AIPAC et se sont distanciés de leur parti par le passé pour défendre des positions de l’organisation, notamment en 2015 lorsqu’ils se sont opposés à l’accord sur le nucléaire iranien. Trois d’entre eux occupent des fonctions importantes à la Chambre : Engel préside la Commission des affaires étrangères, Lowey la Commission de dotations et Deutch la Sous-commission pour le Moyen-Orient.
Dans des interviews accordées avant le scrutin du 9 avril, Benjamin Netanyahu avait indiqué qu’il comptait appliquer la législation israélienne à toutes les implantations, et qu’il espérait pouvoir le faire avec l’approbation des États-Unis.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.