Cisjordanie : L’appel contre la destruction d’un avant-poste illégal rejeté
L'armée a estimé qu'Evyatar avait été créé illégalement et que l'avant-poste "sape la capacité des militaires à maintenir la sécurité dans la zone"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a rejeté un appel qui avait été déposé contre l’évacuation et la démolition prévues d’un avant-poste illégal en Cisjordanie.
Les habitants de l’avant-poste d’Evyatar avaient espéré stopper l’évacuation programmée, mais Tsahal a refusé leur demande dans la journée de dimanche.
« L’avant-poste d’Evyatar a été illégalement créé. Tout a été fait en violation absolue de la loi et sans aucun accord de propriété ou de planification », a écrit le Commandement central.
Les militaires ont aussi établi que les documents requis pour permettre à la procédure d’être prise en compte n’avaient pas été remis lors de l’appel – une raison suffisante en elle-même pour rejeter la demande.
Les résidents peuvent dorénavant se tourner vers la plus haute instance judiciaire israélienne, la Haute-cour de Justice – mais il est improbable que ses magistrats acceptent la plainte.
Evyatar a été réétabli au mois d’avril sur des parcelles qui appartenaient, par le passé, aux villages adjacents de Beita, Kablan et Yitma – même si leur accès a été interdit depuis des décennies aux résidents pour des raisons qui, selon l’armée, sont d’ordre sécuritaire.
L’avant-poste s’est développé rapidement au cours des deux derniers mois, consistant finalement en une cinquantaine d’habitations occupées par des dizaines de familles. La page Facebook de l’avant-poste se vante du fait qu’Evyatar empêche dorénavant toute contiguïté entre les villages palestiniens environnants tout en permettant de relier l’implantation israélienne de Tapuah au carrefour de Zaatara et à l’implantation de Migdalim.
Suite au rétablissement de l’avant-poste, les environs d’Evyatar ont été le théâtre d’affrontements répétés entre les soldats israéliens et les Palestiniens, ces dernières semaines.
Les Palestiniens originaires de Beita, un village adjacent, ont jeté des pierres sur les soldats et ont incendié des parcelles de terre et les militaires ont riposté en utilisant des moyens de dispersion d’émeutes et, dans certains cas, des balles réelles. Quatre Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de ces affrontements.
Rejetant l’appel lancé par les résidents d’Evyatar, l’armée a écrit que l’établissement de l’avant-poste « sape la stabilité dans la zone au niveau sécuritaire », ajoutant que l’armée avait dû faire appel à des forces supplémentaires pour protéger le secteur, ce qui perturbe le travail habituel des soldats et entrave leur capacité à maintenir la sécurité.
Evyatar a déjà été démoli à plusieurs occasions depuis son tout premier établissement en 2013, qui avait suivi le meurtre d’un résident de Yitzhar, lors d’une attaque au couteau au carrefour de Tapuah.
Le coût estimé de la démolition de 50 habitations dans cet avant-poste illégal est d’approximativement dix millions de shekels, ont déclaré la semaine dernière des responsables sécuritaires à la Douzième chaîne.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.