Vandalisme anti-palestinien : une mosquée incendiée et taguée en Cisjordanie
Le lieu de culte de Marda a été incendié pendant la nuit, et le mot "vengeance" a été tagué ; la police et le Shin Bet ont ouvert une enquête, mais aucune arrestation n'a eu lieu

Une mosquée d’un village du nord de la Cisjordanie a été incendiée et vandalisée dans la nuit de jeudi à vendredi. Des sources palestiniennes et israéliennes affirment que des résidents d’implantations radicaux sont à l’origine de l’attaque.
Vendredi matin, les médias palestiniens ont d’abord rapporté que la mosquée du village de Marda avait été incendiée pendant la nuit, vraisemblablement par des résidents d’implantations israéliens.
Des images de la scène ont montré des graffitis en hébreu peints à la bombe sur les murs de la mosquée, avec l’inscription « Vengeance » et la citation d’un verset des Psaumes : « L’homme juste se réjouira lorsqu’il verra la vengeance. »
D’autres images publiées par les médias palestiniens montrent une porte et une pièce de la mosquée incendiées, ainsi que des graffitis déclarant : « La mosquée brûlera, le Temple [juif] sera construit. »
Des images de vidéosurveillance de la mosquée montreraient un suspect en train de peindre les graffitis à la bombe.
Selon les autorités palestiniennes, l’attaque visait la mosquée de Bir al-Walidain à Marda. Des habitants du village ont confirmé ces informations, l’un d’entre eux déclarant à l’AFP : « Ils ont mis le feu à l’entrée de la mosquée et ont écrit des slogans en hébreu sur ses murs. »
????Breaking: Israeli settler terrorists stormed the village of Marda in the West Bank, setting the mosque on fire while worshippers were praying inside, and spraying hateful graffiti. pic.twitter.com/EZQQmnzpA0
— Ihab Hassan (@IhabHassane) December 20, 2024
Un autre habitant a déclaré que le feu avait été éteint avant qu’il n’atteigne l’ensemble de la structure.
Dans un communiqué commun, la police et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet ont indiqué vendredi avoir ouvert une enquête sur ces faits et recueilli des preuves et des indices sur place avant d’interroger des habitants pour obtenir plus de détails.
« Nous considérons cet acte avec sévérité et nous travaillerons avec détermination pour traduire les responsables en justice », a ajouté le communiqué.
Une source de sécurité israélienne citée par la radio de l’armée a déclaré, sous couvert d’anonymat, que l’incendie criminel et le vandalisme de la mosquée avaient été commis par des Juifs.

La source a été citée comme disant qu’il n’y avait pas de victimes dans le sinistre, et qu’il n’y avait pas encore eu d’arrestations.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères à Ramallah a condamné les faits, les qualifiant « d’acte de racisme flagrant » et de reflet des « vastes campagnes d’incitation à la haine contre notre peuple menées par des éléments du gouvernement d’extrême-droite au pouvoir » en Israël.
#شاهد | مشاهد تظهر تسلل المستوطنين إلى قرية مردا شمال سلفيت بعد منتصف الليلة الماضية وإحراق مسجد وخط عبارات معادية للعرب والفلسطينيين عليه pic.twitter.com/tyfDwJoUMa
— المركز الفلسطيني للإعلام (@PalinfoAr) December 20, 2024
La violence des résidents d’implantations s’est intensifiée depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. Les autorités israéliennes arrêtent rarement les auteurs juifs de ces attaques. Certains groupes de défense des droits déplorent que les condamnations soient encore plus rares et que la grande majorité des charges retenues contre les auteurs de ce type d’attaques soient abandonnées.
Bien que les dirigeants israéliens aient dénoncé les violences commises par les résidents d’implantations, l’incapacité des autorités à lutter contre ce phénomène a conduit les États-Unis et d’autres pays occidentaux à commencer à prendre des sanctions à l’encontre des résidents d’implantations radicaux, qu’il s’agisse d’individus ou d’entités, au début de l’année.