Comparer Israël aux nazis est antisémite, selon 31 pays occidentaux
Un organisme intergouvernemental consacré à la commémoration de la Shoah dit que certains discours de haine contre Israël peuvent être considérés comme racistes

Un organisme inter-gouvernemental consacré à la commémoration de la Shoah a adopté une définition de l’antisémitisme qui inclut certains discours de haine contre Israël.
L’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), a adopté la définition le 26 mai dernier, selon un communiqué publié il y a quelques jours sur son site Internet. L’organisation a été créée en 1998 et compte 31 Etats membres, tous des pays occidentaux, et 11 pays observateurs.
« L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut être exprimée par la haine envers les Juifs », lit-on dans le texte récemment adopté, que l’IHRA a appelé une « définition de travail non juridiquement contraignante ».
Ses manifestations, selon la définition, « pourraient inclure le ciblage de l’Etat d’Israël, conçu comme une collectivité juive », bien que « la critique d’Israël comme celle portée contre tout autre pays ne peut pas être considérée comme antisémite ».
Le paragraphe d’exemples de la définition inclut les formes classiques de la haine du Juif telles que des « allégations stéréotypées sur les Juifs en tant que tels », la diffusion de théories du complot sur les Juifs, ainsi que des appels à nuire aux Juifs.
Il mentionne également Israël à huit reprises, donnant à titre d’exemples des comportements tels que « prétendre que l’existence d’un Etat d’Israël est une entreprise raciste » et « l’application des doubles standards en exigeant de celui-ci [Israël] un comportement non attendu ou exigé de toute autre nation démocratique. La comparaison d’Israël à l’Allemagne nazie est également mentionnée, de même qu’ « accuser les Juifs en tant que peuple, ou Israël en tant qu’Etat, d’avoir inventé ou d’exagérer l’Holocauste ».
Le texte ressemble étroitement à un document de travail de l’Union européenne qui avait servi à la définition de l’antisémitisme avant que Bruxelles ne prenne ses distances avec la définition suite à des pressions et des critique de militants pro-palestiniens.
Adoptée en 2005 par l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes – un organisme créé par l’Union européenne pour lutter contre le racisme – elle a été retiré en 2013 du site Web de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, l’organisme qui a remplacé l’observatoire.
Une porte-parole de l’agence a dit à JTA que l’UE n’avait jamais eu besoin, ni n’avait établi de véritable définition du phénomène. Elle a précisé que le document avait été retiré dans le cadre des travaux de maintenance du site.
En 2012, l’éminent activiste anti-israélien Ben White avait écrit sur le site Electronic Intifada que la définition de travail de l’UE était un « véritable programme pour étouffer l’activisme de solidarité avec la Palestine ».
L’IHRA a adopté la définition de travail de l’antisémitisme à la demande d’Israël au cours d’une session plénière à Bucarest moins de trois mois après que la Roumanie, qui est l’un des plus fervents alliés d’Israël au sein de l’Union européenne, a assumé la présidence tournante de l’organisme.
« En adoptant cette définition de travail, l’IHRA donne l’exemple d’un comportement responsable aux autres instances internationales », a déclaré le président de l’IHRA, Mihnea Constantinescu, dans un communiqué aux médias. Il a noté la participation de l’Allemagne, un autre des principaux partisans d’Israël dans l’organisme, pour l’adoption du texte.
Sur les 31 membres de l’IHRA, on compte les États-Unis, le Canada et 24 États membres de l’UE. Deux autres Etats de l’UE sont des observateurs.