Corbyn a rencontré Assad en 2009 lors d’un voyage financé par des Palestiniens
Le chef du Labour, avec d’autres élus, avait visité les camps de réfugiés en Syrie pour l’anniversaire de l’ “infâme” déclaration Balfour
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Le dirigeant du Labour, Jeremy Corbyn, s’est rendu en Syrie à l’occasion d’un voyage financé par une association de défense des droits de l’Homme palestinienne pour rencontrer le président syrien Bashar al-Assad.
Corbyn s’était rendu en Syrie avec d’autres députés des trois principaux partis britanniques, a annoncé samedi le Daily Mail.
Politique d’extrême-gauche qui a déclaré en 2009 que le Hamas et le Hezbollah étaient ses « amis », une expression qu’il a depuis récemment regrettée pour la première fois, Corbyn a été accusé d’encourager les discours virulents contre Israël ainsi que contre les juifs en se liant avec des mouvements et des individus antisémites.
Le voyage en Syrie de 2009 a été financé par le Centre pour le retour palestinien, qui a récemment organisé un évènement à la Chambre des Lords au cours duquel un membre du public a été applaudi pour avoir affirmé que les juifs étaient responsables de l’Holocauste, et avoir comparé Israël au groupe terroriste Etat islamique.

Le registre des intérêts des élus a montré que Corbyn avait déclaré que la visite en Syrie avait coûté 1 300 livres sterling (6 097 shekels ou 1 440 euros), et que son objectif était « de visiter les camps de réfugiés irakiens et palestiniens en Syrie. »
La visite avait été organisée pour marquer l’anniversaire de la déclaration Balfour de 1917, dans laquelle le Royaume-Uni s’est engagé à voir favorablement la mise en place d’un foyer national juif dans ce qui deviendrait ensuite le Mandat britannique en Palestine.
Suite à son retour en Grande-Bretagne, Corbyn avait déclaré à l’époque au Parlement qu’il « rend hommage au fait que la Syrie a accueilli un très grand nombre de réfugiés et a assuré qu’ils étaient capables de vivre en sécurité dans ce pays. »
Dans un article qu’il avait écrit dans le Morning Star, journal communiste, Corbyn avait décrit comment il avait rencontré des Palestiniens le jour anniversaire de la déclaration « infâme », et avait critiqué les Etats-Unis pour ne pas empêcher l’extension des implantations israéliennes.
« Une fois encore, les Etats-Unis sont naïfs face aux Israéliens… alors que [la secrétaire d’Etat] Hillary Clinton abandonne les demandes de simplement mettre fin aux nouvelles implantations, le gouvernement de Netanyahu fait pression pour continuer son démembrement de la Cisjordanie », avait-il écrit selon le Mail.

L’une des élus qui avaient accompagné Corbyn en Syrie était la baronne Jenny Tonge, qui a démissionné la semaine dernière de son parti, les Libéraux démocrates, après avoir été suspendue pour des déclarations faites pendant l’évènement organisé à la Chambre des Lords.
Le rappel de cette visite en Syrie intervient alors que le parti de Corbyn continue à faire face à un examen minutieux des médias britanniques, qui ont rapporté des dizaines d’affaires impliquant des remarques antisémites ou anti-israéliennes par des militants du parti, dont des élus de premier plan, loyaux à Corbyn.
Bien que beaucoup de partisans de Corbyn aient rejeté ces accusations, il a juré de suspendre quiconque faisant des déclarations racistes ou antisémites. Cependant, Corbyn a refusé de définir l’antisémitisme.