Cpt Yotam Ben Bassat, 24 ans : commandant d’une unité d’élite avec une « âme extraordinaire »
Tué en combattant des terroristes du Hamas au kibboutz Reïm le 7 octobre 2023
Le capitaine Yotam Ben Bassat, 24 ans, commandant de l’unité multidomaine, originaire de Bat Hefer, a été tué le 7 octobre en combattant des terroristes du Hamas au kibboutz Reïm.
Yotam, commandant de l’unité d’opérations spéciales également appelée unité « fantôme », se trouvait à la base ce week-end-là et est intervenu dès le début de l’attaque. Lui et d’autres membres de l’unité ont été envoyés dans le sud au kibboutz Reïm pour combattre les terroristes du Hamas qui avaient envahi la région, et ils ont assassiné et kidnappé de nombreuses membres de la communauté.
« Yotam s’est rapidement mis en contact avec l’équipe de sécurité locale, a tout de suite compris la situation et a dirigé les combats, » a raconté un camarade à Ynet. « Il nous poussait toujours à avancer, et nous sommes allés de maison en maison [pour secourir ceux qui s’y trouvaient]. »
Au cours de l’affrontement, Yotam et le commandant de l’unité, le colonel Roy Levy, ont été tués par une balle qui les a atteint juste au-dessus de leur gilet pare-balles.
Yotam a été enterré le 10 octobre à Netanya. Il laisse derrière lui ses parents, Tami et Benny, ainsi que ses jeunes frères Rom, 19 ans, et Noam, 14 ans.
Yotam a grandi à Bat Hefer, dans la banlieue de Netanya. Tennisman talentueux, il avait remporté des tournois locaux et était un fervent supporter de l’équipe de football Maccabi Netanya.
Yotam a rejoint Tsahal en mars 2018, servant d’abord dans l’unité commando Duvdevan avant d’intégrer en 2020 l’unité d’élite multidomaine, créée par le chef d’état-major de l’armée un an plus tôt. Après sa période de service obligatoire, il s’était réengagé et devait être libéré six jours seulement après sa mort, a précisé sa famille. Yotam avait de nombreux projets pour l’après-armée, notamment voyager à l’étranger et reprendre ses études.
Un de ses amis, rencontré lors de leur entraînement de base, l’a décrit à Ynet comme « un petit gars, ni grand, ni gros, ni fort, mais avec une âme extraordinaire… c’était celui qui se portait toujours volontaire. Certains soirs, après une nuit difficile, alors que chacun devait monter la garde pendant 20 minutes, Yotam nous disait : ‘Dormez, tout va bien, je ne suis pas fatigué,’ et il prenait notre tour. Il préférait nous voir dormir tranquillement et supportait la fatigue en silence. »
C’est pourquoi, ajoute-t-il, le 7 octobre, « lorsqu’il s’est porté volontaire le premier et s’est jeté dans le feu de l’action, cela ne nous a pas surpris. Il a toujours été comme ça – mais cette fois-ci, cela lui a coûté la vie. »
Sa cousine, Chen Raz Banai, a partagé sur Facebook : « Toute ma vie, j’ai été à tes côtés », évoquant sa brit mila, où elle avait supplié qu’on lui permette de faire du baby-sitting, « même si tu me crachais dessus à chaque fois. »
Elle se souvient de lui comme « un garçon espiègle au sourire captivant, devenu un homme modeste et merveilleux, toujours présent pour tous et aimé de tous. » Elle ajoute : « Nous avons même passé nos permis ensemble, et je t’avais dit que tu ne pourrais pas l’avoir avant moi… Je suis désolée, mon Yoyo. Je suis désolée. »
Dans une publication marquant un an depuis sa disparition, son père, Benny, se remémore sa dernière visite à la maison, avec des piles de linge et son expresso préféré, évoquant ses projets de libération imminente de l’armée.
Yotam devait participer à un exercice avec l’armée américaine aux États-Unis et pensait ne pas revoir sa famille avant son départ. « Avant de partir tu nous as tous serrés dans tes bras, un par un, et nous t’avons souhaité un bon voyage », a écrit Benny. « Je t’ai accompagné jusqu’à la voiture, je t’ai serré dans mes bras et je crois que j’ai même glissé un petit baiser sur ta joue… Si seulement nous avions su qu’il s’agissait là d’un adieu. »
« Yotam, cela fait un an que tu as disparu, et j’ai toujours l’impression que tu vas revenir. Chaque vendredi, j’attends ton appel : ‘Papa, j’arrive dans 40 minutes, qu’est-ce qu’il y a à manger ?’ Les repas ne sont plus les mêmes, les courses ne sont plus les mêmes, les vacances et les voyages à l’étranger ne sont qu’une évasion. Le monde n’est plus le même sans toi. »