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Damas rejette l’accord américano-turc sur la zone tampon, les Kurdes prudents

La Turquie et les Etats-Unis ont décidé d'établir un "centre d'opérations conjointes" pour coordonner la création d'une zone tampon dans le nord de la Syrie

Le président syrien Bashar el-Assad sur la chaîne portugaise RTP, le 15 novembre 2016. (Crédit : capture d'écran RTP)
Le président syrien Bashar el-Assad sur la chaîne portugaise RTP, le 15 novembre 2016. (Crédit : capture d'écran RTP)

Le régime syrien a rejeté jeudi un accord américano-turc visant à établir à terme une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie, contrôlé par les Kurdes qui ont eux réservé un accueil prudent à cette annonce.

Mercredi, la Turquie et les Etats-Unis ont décidé d’établir un « centre d’opérations conjointes » pour coordonner la création d’une zone tampon dans le nord de la Syrie, un moyen d’éviter une offensive turque dans la région contre les Kurdes, alliés des Américains.

Aucun détail n’a cependant été dévoilé sur la profondeur de la zone tampon ou sur les forces qui en auraient le contrôle, deux points sur lesquels les divergences étaient particulièrement fortes.

Pour le régime syrien, qui a repris le contrôle sur plus de 60 % du territoire syrien, l’accord américano-turc constitue « une agression flagrante » contre sa souveraineté, d’autant que Damas a pour objectif de se redéployer dans les zones contrôlées par les Kurdes et a entamé avec eux des négociations dans ce sens.

« La Syrie rejette catégoriquement l’accord des deux occupants américain et turc sur la création de ce qui est appelé zone de sécurité », a indiqué l’agence officielle Sana, citant une source au ministère syrien des Affaires étrangères.

Aldar Khalil, un haut responsable politique kurde s’est lui félicité de l’accord américano-turc mais a estimé que les détails restaient trop flous.

L’annonce laconique de cet accord est intervenue après trois jours d’intenses négociations entre Ankara et Washington, qui cherche à éviter une nouvelle opération turque contre ses alliés kurdes dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, notamment la milice des Unités de protection du peuple (YPG).

Les Kurdes, une minorité ethnique longtemps marginalisée en Syrie, ont créé une zone semi-autonome dans le nord du pays à la faveur du conflit déclenché en 2011.

Ankara voit d’un mauvais œil ce projet d’autonomie à sa frontière, par crainte qu’un noyau d’Etat kurde ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol et dénonce régulièrement les liens entre les YPG et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla depuis 1984 sur son sol.

Depuis 2016, l’armée turque a lancé deux offensives dans le nord de la Syrie, s’emparant l’an dernier de l’enclave d’Afrine, l’un des trois cantons de la région « fédérale » autoproclamée par les kurdes.

La Turquie avait multiplié ces derniers jours les menaces d’intervention contre les positions kurdes dans la région, après des mois de négociations infructueuses avec les Etats-Unis sur la zone « tampon », lancées après l’annonce en janvier d’un futur retrait américain de Syrie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours de cérémonie de la remise des prix présidentiels de la culture et des arts à Ankara, en Turquie, le 19 décembre 2018 (Crédit : Adem Altan/AFP)

Mardi, le président Recep Tayyip Erdogan avait affirmé que, faute d’accord, il lancerait « très bientôt » une nouvelle opération.

Pour Ankara, la « zone de sécurité » prévue à terme aura aussi vocation à devenir un « couloir de paix » où pourraient s’installer les réfugiés syriens, qui sont plus de 3,6 millions à avoir rejoint la Turquie.

« Nous évaluerons l’accord en fonction des détails et des faits, et non des gros titres », a déclaré Aldar Khalil à l’AFP.

Le président turc « insiste toujours sur l’élimination de notre présence », malgré le dernier accord, a-t-il encore déploré jeudi.

Face à cette menace, les Kurdes ont entamé l’an dernier des négociations au sujet des régions sous leur contrôle mais celles-ci n’ont pas abouti, le régime cherchant à reconquérir l’ensemble de la Syrie et refusant toute autonomie aux Kurdes.

« Nous avons proposé à Damas de négocier une certaine formule pour ces secteurs (…) mais Damas n’a encore rien décidé (…) malgré l’urgence de la situation », avait récemment déclaré M. Khalil.

Jeudi, Damas a accusé les Kurdes syriens d’être un « outil » dans ce « projet hostile » américano-turc en raison de leur alliance avec Washington. Selon le régime, les Kurdes « assument une responsabilité historique » dans la conclusion de l’accord.

Les autorités syriennes appellent les Kurdes « à retourner au sein du giron national », a affirmé la source diplomatique syrienne citée par Sana.

Ces derniers mois, le président syrien Bachar al-Assad a fait part de sa volonté de reconquérir les zones kurdes par « la force » ou à travers des accords dits de « réconciliation ».

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie n’a eu de cesse de se complexifier au fil des ans, impliquant plusieurs acteurs régionaux et internationaux. Le conflit a fait en huit ans plus de 370.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes.

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