Danny Elgarat appelle à un soulèvement après la restitution de la dépouille de son frère

Après la restitution en Israël de la dépouille de son frère, l’otage Itzik Elgarat, tôt dans la journée, Danny Elgarat a exprimé jeudi une profonde colère et une frustration intense à l’égard du gouvernement et du public.

Dans un communiqué publié par Haaretz, il a lancé un appel à une prise de conscience collective et à une véritable résistance civile, dépassant le cadre des simples manifestations symboliques.

Il estime que si la population avait agi plus tôt, des vies auraient pu être sauvées. Il reproche aux citoyens de descendre dans la rue uniquement pour rendre hommage aux victimes, comme cela a été le cas mercredi avant les funérailles de la famille Bibas, alors qu’ils auraient dû mener une lutte constante pour obtenir des changements concrets.

Itzik Elgarat, 69 ans, assassiné en captivité, avait été enlevé dans le kibboutz Nir Oz, où il vivait à côté des Bibas.

Une autre membre de la famille, Yishai Lavi-Miran, dont le mari Omri Miran est toujours retenu en otage, précise qu’il a été enlevé le 7 octobre 2023 en même temps que leur voisin, Tsahi Idan, dont la dépouille a été rapatriée en Israël tôt jeudi matin.

« J’espérais tant une issue différente », confie-t-elle. « Une fin où nos deux familles se retrouveraient, avec Tsahi et Omri, assis ensemble à discuter. Nous savons qu’Omri est vivant, je le sens, mais tout reste si fragile ».

Lavi-Miran estime que la plupart des quatre otages dont les corps ont été restitués jeudi auraient pu être sauvés si un accord avait été conclu à temps.

Omri Miran, 48 ans, est aujourd’hui l’otage le plus âgé encore aux mains du groupe terroriste palestinien du Hamas. Il est père de deux petites filles âgées de 2 et 3 ans qui attendent son retour à la maison, continue Lavi-Miran.

« La seule image qui me vient en tête, c’est celle d’Omri soufflant les bougies avec Alma pour son anniversaire », dit-elle, précisant que son anniversaire tombe en avril. Elle exprime son désarroi face à l’absence de progrès vers la phase 2 de l’accord sur la libération des otages.

« Nous ne pouvons pas vivre un autre anniversaire sans père. Nous ne devons pas nous arrêter. 24 otages sont encore en vie, et ceux qui ont été assassinés tombés en captivité ou sont tombés au champ d’honneur doivent aussi être ramenés. »

Elle ajoute espérer « de tout cœur que, dans les jours à venir, nous recevrons des nouvelles confirmant la poursuite des libérations, l’avancement de la phase 2, et que tous rentreront chez eux. Nous devons savoir précisément quand le dernier otage reviendra. Pour nous, pour nos enfants, pour les générations futures d’Israël, afin qu’ils puissent reconstruire ce que notre génération a détruit ».