Demande de laissez-passer pour un enfant irakien pour une opération d’urgence
Les heures sont comptées pour le petit Roman âgé de deux mois, qui pourrait se faire opérer en Israël, mais le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri est "injoignable"
Une opération d’urgence visant à sauver la vie d’un enfant irako-kurde touché par une malformation cardiaque congénitale a été suspendue, alors que le ministère de l’Intérieur a ignoré de nombreux appels pour accorder un visa d’entrée à l’enfant, selon une ONG médicale basée à Jérusalem.
Le fondateur de Shevet Achim, une organisation chrétienne qui fait venir des enfants de pays arabes voisins en Israël pour recevoir un traitement médical, a déclaré que le bureau du ministre de l’Intérieur Aryeh Deri ignorait les demandes urgentes de visa pour le petit Roman âgé de deux mois.
« C’est très douloureux et très frustrant », a déclaré Jonathan Miles au Times of Israël jeudi.
Des responsables du ministère ont déclaré à l’organisation au cours des deux dernières semaines que Deri était « injoignable » et qu’il ne pourrait pas examiner la demande de visa de Roman avant la fin de la fête de Pessah la semaine prochaine.
Roman souffre d’une transposition des gros vaisseaux, un syndrome mortel dans lequel les vaisseaux principaux transportant le sang du cœur sont inversés. Selon Miles, la pathologie peut être corrigée avec une chirurgie réalisée sur l’enfant durant les deux premiers mois de sa vie.
Roman est né le 27 février.
« Il doit venir ici avant la fin de Pessah, ou ce sera trop tard », a-t-il insisté.
Miles a déclaré faire un appel de la dernière chance au ministère de l’Intérieur dans l’espoir que Deri intervienne pour approuver le visa de Roman, comme il l’a fait dans un cas similaire l’année dernière. Il a aussi demandé à Deri d’approuver un visa d’urgence médicale pour Miriam, âgé de 18 ans, une jeune femme irako-kurde qui souffre d’insuffisance cardiaque.
Le ministère de l’Intérieur a rejeté la demande de visa de Miriam en janvier, en expliquant qu’elle n’était plus une enfant, une décision que Miles a qualifié « d’arbitraire ».
Ces vingt dernières années, Shevet Achim a facilité le traitement médical pour des centaines d’enfants palestiniens, jordaniens, irakiens et syriens dans des hôpitaux israéliens. Le groupe a travaillé en proche collaboration avec le programme Sauver un Cœur d’enfant du centre médical Wolfson à Holon, et plus récemment avec des docteurs et des infirmières du centre médical Sheba.
L’année dernière, Deri est personnellement intervenu à la dernière minute pour permettre à un bébé irakien de subir une intervention chirurgicale en Israël, après une dernière tentative de Shevet Achim.
Le groupe voulait à l’origine faire venir en Israël trois bébés irako-kurdes pour les faire opérer à l’automne 2018, mais leurs visas avaient été retardés à cause des fêtes juives. Au moment où Deri est intervenu pour approuver la demande de visas, quelques heures avant la début de la fête de Souccot, un des bébés était décédé, et un autre s’était envolé pour l’Inde afin d’y recevoir un traitement.
Le troisième bébé, Ahlam, s’était envolé en Israël en septembre 2018, où elle avait été opérée avec succès pour corriger sa transposition artérielle.
Miles a demandé à Deri d’intervenir sur le cas de Roman et de Miriam avant le début de la fête de Pessah ce vendredi soir.
Il a affirmé que, si on lui refusait d’entrer en Israël, les parents de Miriam allaient emmener leur fille se faire opérer en Iran, mais que cette option de traitement était « très loin d’être idéale ».
« Pendant 25 ans, j’ai dit aux gens à travers le monde qu’Israël ne tournerait pas le dos aux enfants mourants, a-t-il dit au Times of Israël. Ce soir, je ne peux pas le dire, parce que l’on refuse sans raison valable l’entrée de jeunes gens mourants. »
Miles a déclaré qu’il était consterné par l’inaction de Deri et de son bureau, mais a affirmé « prier pour un miracle de Pessah ».
Le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à note demande de commentaire.