Depuis sa cave en Jordanie, un homme parcourt le monde dans son cockpit
Pendant trois ans, avec des morceaux de ferraille et des pièces d'occasion, Mohammed Malhas a assemblé une cabine de pilotage, réplique d'un Boeing 737-800
Assis dans son cockpit construit dans sa cave, les yeux rivés sur les instruments de bord, la main sur le manche, Mohammed Malhas se prépare à décoller : à 76 ans, ce Jordanien réalise son rêve d’enfant, piloter un avion de ligne.
A la retraite après 35 ans passés à la tête d’un hôpital à Amman, M. Malhas peut enfin profiter de sa véritable passion, lors de ses nombreux voyages virtuels autour du monde, avec sa femme comme co-pilote.
« Mon rêve était de devenir pilote (de ligne, ndlr), mais les circonstances m’en ont empêché », raconte-t-il à l’AFP, près de sa cabine de pilotage, réplique d’un Boeing 737-800.
Pendant trois ans, avec des morceaux de ferraille et des pièces d’occasion, il a assemblé ce cockpit. Les sièges sont ceux d’un bus. Le coût total de ce simulateur-maison a atteint 6 000 dinars jordaniens (7 500 euros).
Son ami, Ahmad Fares, 25 ans, l’a aidé à installer l’électronique pour les systèmes embarqués de la cabine pour donner l’illusion d’un « vrai pilotage d’avion », explique M. Malhas.
Sur ses écrans, il pénètre dans des mers de nuages et survole des rivières et des forêts. Il peut même choisir la température extérieure.
« Depuis la nuit des temps, l’Homme regarde les oiseaux dans le ciel et rêve de voler », dit-il.
Enfant, il faisait voler son cerf-volant et se demandait comment un objet si fragile pouvait aller si haut.
« C’est à ce moment-là que l’envie de voler a commencé à m’obséder », a ajouté M. Malhas, qui a obtenu en 1969 un diplôme en gestion d’hôpitaux de l’université de Londres.
Pendant toute sa vie active, M. Malhas passait son temps libre à lire des livres sur l’aviation, sur l’ingénierie des avions et même des guides pour apprendre à piloter. En 1976, il s’est inscrit à l’Académie aérienne royale jordanienne.
Il y a suivi tous les matins, dès l’aube, des cours de pilotage à bord d’un petit avion piper et a obtenu deux ans plus tard sa licence de pilote.
C’est en 2006 qu’il s’est mis au pilotage virtuel, grâce à un logiciel téléchargé sur son ordinateur.
Et avec d’autres passionnés de simulateurs de vol, un « groupe de 30 à 40 amis, des enthousiastes de l’aviation de différents pays », il volait devant son ordinateur « jusqu’à Beyrouth, Damas, Bagdad… et même jusqu’au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ».