Des appels au boycottage d’un écrivain turc juif dénoncés
Les députés turcs y ont vu comme "un crime motivé par la haine"

Des appels au boycottage d’un éminent écrivain turc juif, Mario Levi, en raison de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza ont été dénoncés comme un « crime motivé par la haine » par des membres du gouvernement turc.
La Turquie est en pointe pour dénoncer l’offensive d’Israël à Gaza, que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan n’a pas hésité à qualifier de « génocide ».
Toutefois le gouvernement insiste sur le fait que ses critiques à l’égard de la politique d’Israël ne sont en aucun cas antisémites.
Une campagne sur les réseaux sociaux en faveur du boycotttage des produits israéliens a provoqué jeudi une salve de critiques enflammées, des appels au boycottage ayant également été lancés contre les oeuvres de l’écrivain turc juif réputé Mario Levi.
Le ministre turc de la Culture, Omer Celik, a qualifié les « provocations » contre Mario Levi de « crime motivé par la haine », tout en demandant à ses compatriotes de ne pas diriger leur colère contre les 17 000 membres que compte la communauté juive dans le pays.
« …Les provocations contre Mario Levi, un auteur turc brillant, sont totalement erronées. Ce sont des crimes motivés par la haine », a t-il écrit sur son compte Twitter.
Pour sa part, le ministre des Finances, Mehmet Simsek a dénoncé les attaques contre M. Levi comme une « éclipse de la raison ».
« Si les gens lancent une campagne pour boycotter un écrivain tel que Mario Levi en raison de ses croyances religieuses, il s’agit pour le moins d’un crime motivé par la haine », a écrit sur son compte Twitter l’ancien footballeur devenu député, Hakan Sukur.
Mario Levi, né à Istanbul et âgé de 57 ans, a écrit plus de dix romans, dont le plus connu paru en 1999 « Istanbul était un conte de fée ».
Il a lui-même exprimé sa tristesse au sujet des victimes palestiniennes de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza et s’est déclaré chagriné par la campagne le visant.
« Les mots ne sont pas suffisants pour exprimer à quel point la guerre tragique à Gaza et la mort d’enfants innocents me brisent le coeur », a déclaré le romancier.