Des centaines de prisonniers du Hamas rejoignent la grève de la faim
Les Palestiniens prennent les rues pour manifester alors que Trump arrive en Israël ; les négociations pour mettre fin à la grève progressent, selon un ministre palestinien

Alors que le président américain Donald Trump arrive lundi en Israël, quelque 200 prisonniers palestiniens détenus en Israël prévoient de rejoindre une grève de la faim massive à laquelle participent des centaines de détenus depuis plus d’un mois.
La plupart de ceux qui ont rejoint la grève de la faim sont des membres du Hamas, groupe terroriste palestinien, ont indiqué dimanche des sources israéliennes et palestiniennes au Times of Israël.
Le Hamas n’avait jusqu’à présent pas participé à la grève de la faim, perçue par certains comme un jeu de pouvoirs au sein du Fatah, parti rival du Hamas, mené par Marwan Barghouthi, politicien palestinien très populaire qui purge cinq peines de prison à perpétuité pour son rôle dans des attentats terroristes mortels contre des civils israéliens pendant la seconde Intifada.
Le Hamas et d’autres factions palestiniennes ont posé un ultimatum à Israël : si les demandes des prisonniers pour améliorer leurs conditions de détention ne sont pas acceptées d’ici samedi, alors 800 prisonniers supplémentaires rejoindront ceux qui sont déjà en grève de la faim.

Les Palestiniens indiquent que 1 600 détenus sont en grève de la faim depuis avril, mais Israël affirme que ce nombre a chuté à 850. Une vingtaine de prisonniers ont été transférés vers une aile médicale des prisons en raison de leur état de santé dimanche, selon la Deuxième chaîne.
Certains grévistes, qui n’avalent que de l’eau salée, ont commencé à aussi refuser de boire ces derniers jours, selon leurs partisans.
Plusieurs manifestations de soutien ont eu lieu en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et deux Palestiniens ont été tués et des dizaines d’autres blessés pendant des affrontements entre émeutiers et forces de sécurité ou civils israéliens.
Les prisonniers, incarcérés pour des crimes liés au conflit israélo-palestinien, demandent de meilleures conditions de détention, notamment l’accès à 20 chaînes de télévision, des livres et des magazines, la climatisation, une meilleure sélection d’articles à la cantine, des visites familiales, la reprise des études universitaires ouvertes, l’utilisation de téléphone public, et des visites médicales annuelles.
Israël affirme que les conditions de détention des prisonniers sont conformes aux normes internationales. Les efforts rapportés pour faire cesser la grève ont jusqu’à présent échoué.

Hussein al-Sheikh, ministre des Affaires civiles de l’Autorité palestinienne, a dit à la radio Voix de la Palestine dimanche qu’il y avait eu des réponses positives à certaines des demandes des prisonniers pendant les discussions avec les autorités israéliennes. Sheikh a prédit que d’ici quelques jours, le succès de la grève de la faim serait visible.
Israël n’a pas d’autre choix que d’accepter les demandes des prisonniers, a-t-il dit.
Certains des prisonniers en seront à leur 37e jour de grève de la faim quand Trump rencontrera mardi le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Bethléem, en Cisjordanie.
Les Palestiniens prévoient aussi plusieurs actions pour attirer l’attention de Trump sur la grève de la faim pendant sa visite en Israël.
Des militants ont appelé à une grève générale lundi dans toute la Cisjordanie et à Gaza, et pour les Arabes israéliens.

Les partisans des prisonniers prévoient aussi d’installer à Bethléem trois bannières en anglais adressées à Trump, son épouse Melania et sa fille Ivanka, qui voyagent avec lui.
« Nous espérons que M. Trump fera pression sur Israël pour qu’il accède aux demandes des grévistes », a déclaré le militant Adel Sabanay.
Amin Shuman, qui dirige un groupe de soutien aux prisonniers et anciens prisonniers palestiniens, a déclaré qu’il espérait que le sujet soit abordé pendant la rencontre entre Trump et Abbas « parce que c’est important pour la rue palestinienne. »
Hossam Zomlot, conseiller d’Abbas, a dit à l’AFP que « toutes les questions fondamentales seront sur la table des discussions. »
Les dirigeants palestiniens « ont informé l’administration américaine des détails de la grève depuis le premier jour », a-t-il dit.
Quelque 6 500 Palestiniens sont actuellement détenus en Israël pour différents crimes et délits.