Israël en guerre - Jour 564

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Des « centaines » de tentatives de franchir la frontière de Gaza, selon l’armée

Les émeutiers ont tenté de brûler la clôture, "lancé des grenades et des bombes incendiaires" ; le Hamas affirme que la moitié des blessés l'ont été par des tirs à balles réelles

Des Palestiniens manifestent près de la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, lors du cinquième vendredi consécutif de manifestations de masse et d'affrontements le long de la frontière entre Gaza et Israël, le 27 avril 2018. (AFP Photo/Said Khatib)
Des Palestiniens manifestent près de la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, lors du cinquième vendredi consécutif de manifestations de masse et d'affrontements le long de la frontière entre Gaza et Israël, le 27 avril 2018. (AFP Photo/Said Khatib)

Des centaines de Palestiniens ont convergé vers la barrière frontalière de la bande de Gaza avec Israël vendredi, essayant de la traverser avant d’attirer les tirs israéliens lors de l’un des incidents les plus violents en cinq semaines de manifestations.

Quatre personnes ont été tuées, dont un adolescent, et plus de 300 ont été blessées lors des rassemblements de vendredi, a déclaré le ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigé par le Hamas, alors que des milliers de Palestiniens convergeaient vers la frontière avec Israël pour une cinquième série de manifestations hebdomadaires.

Ce décès porte à quatre le nombre de Palestiniens tués lors de ce cinquième vendredi de protestations consécutif,

Dans un communiqué, l’armée israélienne a déclaré qu’elle a « contrecarré » une tentative d’infiltration par des manifestants palestiniens.

On peut lire que « des centaines d’émeutiers » ont essayé de brûler la clôture et d’entrer en Israël. La foule a lancé des explosifs, des bombes incendiaires et des pierres, et les soldats ont ouvert le feu « conformément aux règles d’engagement » et ont stoppé la foule.

Une vidéo montre un jeune Palestinien plaçant un pneu en flammes le long de la clôture avec l’intention évidente de l’incendier. Dans une autre, un petit groupe lance des pierres sur un véhicule militaire israélien de l’autre côté de la barrière.

Les images montrent également un grand nombre de Gazaouis près de la barrière frontalière.

Des images filmées à l’intérieur de Gaza montrent des jeunes devant une clôture de barbelés, à qui il est demandé en urgence de « couper, couper ».

Lors d’autres incidents, l’armée a déclaré que des foules palestiniennes ont fait rouler des pneus en feu, lancé des pierres et fait voler des cerfs-volants avec des objets enflammés dans le but d’endommager la clôture et d’autres cibles israéliennes. Elle a également publié une photo montrant un groupe de jeunes en train de tirer des fils barbelés le long de la clôture.

Des manifestants palestiniens à Gaza tentent de saboter la clôture de la frontière avec Israël, 27 avril 2018 (Bureau du porte-parole de Tsahal).

Israël a exprimé à maintes reprises sa préoccupation face à la possibilité d’une invasion massive, dans laquelle les Gazaouis afflueraient avec des terroristes parmi eux, faisant des ravages. Le leader du Hamas, Yahya Sinwar, a juré dans le passé que les manifestants « franchiraient les frontières et prieraient à Al-Aqsa », en faisant référence au principal lieu de culte musulman à Jérusalem.

Les responsables de Gaza ont déclaré qu’environ la moitié des 300 blessés ont été touchés par des tirs à balles réelles, l’autre moitié par des gaz lacrymogènes.

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a visité un centre de protestation dans la ville méridionale de Rafah, promettant de plus grandes manifestations à Gaza, en Cisjordanie, en Israël et parmi les réfugiés palestiniens dans d’autres pays le 15 mai. « Notre peuple ne ralentira pas les manifestations tant qu’il n’aura pas obtenu ses droits », a-t-il déclaré.

Haniyeh, qui a été photographié tenant un lance-pierre, a déclaré que les manifestations « ont déstabilisé l’ennemi » et qu’elles constituent « une partie du chemin vers la libération ».

Les responsables du Hamas ont été cités dans le journal télévisé Hadashot samedi dernier en disant qu’ils essaieraient d’étendre les manifestations à la Cisjordanie dans les semaines à venir, et qu’ils continueraient après la mi-mai lorsque les Etats-Unis ouvriront leur ambassade à Jérusalem qui coïncidera avec le 70e anniversaire de l’indépendance d’Israël (selon le calendrier grégorien).

Cette photo prise le 30 août 2017 à Genève montre le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Zeid Raad Al Hussein, après une conférence de presse dans les bureaux de l’ONU à Genève (Crédit : AFP / Fabrice COFFRINI)

Entre-temps, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a exhorté vendredi Israël à empêcher l’usage « excessif » de la force contre les manifestants palestiniens à Gaza et demandé que les responsables de ces violences soient punis.

« Chaque semaine, nous assistons à des exemples de recours à la force létale contre des manifestants désarmés », a déclaré Zeid Raad al-Hussein dans un communiqué, qui parle de 42 morts, dont 4 adolescents, et de quelque 5 500 blessés.

« Il est difficile d’imaginer que des enfants, même ceux lançant des pierres, puissent constituer une menace de mort imminente ou de blessure grave pour des membres des forces de sécurité lourdement protégés », a estimé le Haut-Commissaire.

Il a également jugé que les forces de sécurité ne devraient pas faire usage de leurs armes contre des manifestants qui brûlent des pneus ou lancent des pierres, voire même des cocktails Molotov de loin.

« Chaque pays a l’obligation au nom des droits de l’Homme de s’assurer que tout décès et blessure grave fassent l’objet d’une enquête et que les responsables répondent de leurs actes devant la loi », a-t-il rappelé. « Malheureusement, dans le contexte de ce conflit éternel, des enquêtes sérieuses semblent être menées uniquement lorsque des preuves vidéo ont été rassemblées de façon indépendante. »

Le communiqué ne fait aucune mention du Hamas et ne condamne à aucun moment les actes violents des manifestants.

« Je suis extrêmement préoccupé par le fait que d’ici la fin de la journée – et vendredi prochain, et le vendredi suivant – d’autres Palestiniens non armés qui étaient en vie ce matin auront été tués, simplement parce que, tout en exerçant leur droit de manifester, ils ont approché une clôture ou attiré l’attention des soldats de l’autre côté », a dit M. Zeid. « L’incapacité d’Israël à poursuivre systématiquement les violations commises par les membres de ses forces de sécurité les encourage à recourir à la force meurtrière contre leurs voisins non armés, même lorsqu’ils ne présentent aucune menace ».

Danny Danon, ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, a déclaré en réponse que « la décision du Haut Commissaire de condamner une démocratie qui défend sa souveraineté avec diligence, tout en ignorant complètement les terroristes du Hamas qui utilisent les enfants comme boucliers humains, fournit un appel d’air pour le terrorisme et encourage l’exploitation continue des civils ».

« Cette déclaration prouve une fois de plus que le Haut Commissaire ne se préoccupe pas des droits de l’Homme, mais seulement de critiquer Israël de manière obsessionnelle », a-t-il ajouté.

Jeudi, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations Unies, Nikki Haley, s’en est pris au Hamas, accusant le groupe terroriste palestinien d' »utiliser les enfants comme chair à canon » lors des rassemblements.

« Quiconque se soucie vraiment des enfants de Gaza devrait insister pour que le Hamas cesse immédiatement d’utiliser les enfants comme chair à canon dans son conflit avec Israël », a déclaré Mme Haley lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée pour examiner la situation au Moyen-Orient.

Des manifestants palestiniens font voler un cerf-volant transportant des matériaux en feu pour déclencher un incendie en territoire israélien lors d’un affrontement avec les forces de sécurité israéliennes près de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, lors du cinquième vendredi consécutif de manifestations de masse et d’affrontements le long de la frontière Gaza-Israël, le 27 avril 2018. (AFP Photo/Said Khatib)

Avant la réunion, l’ONG israélienne B’Tselem a exhorté le Conseil de sécurité à protéger les Palestiniens participant aux manifestations à la frontière.

B’Tselem a fourni une liste avec les noms et les âges des Palestiniens qui auraient été tués par Israël pendant les manifestations.

L’organisation a décrit les victimes comme étant « non armées » et a déclaré que leur mort était « le résultat prévisible des règles d’engagement manifestement illégales mises en œuvre pendant les manifestations, qui ordonnent aux soldats d’utiliser des armes à feu létales contre des manifestants non armés qui ne posent pas de danger mortel ».

B’Tselem a désigné le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Avigdor Liberman et le chef d’état-major de Tsahal Gadi Eizenkot comme étant les principaux responsables de ces morts.

L’ONG a déclaré que toute enquête israélienne sur les morts serait probablement « de la poudre aux yeux » et ne servirait qu’à « devancer et empêcher les enquêtes des organismes internationaux ».

Des manifestants palestiniens portent un autre manifestant souffrant d’exposition aux gaz lacrymogènes près de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, lors du cinquième vendredi consécutif de manifestations de masse et d’affrontements le long de la frontière Gaza-Israël, le 27 avril 2018. (AFP/Said Khatib)

L’envoyé spécial de l’ONU dans la région, Nickolay Mladenov, a déclaré au Conseil qu’Israël et le Hamas devaient faire davantage pour éviter les morts.

Nickolay Mladenov, Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, pose pour une photo lors de la conférence de l’INSS à Tel Aviv, le 30 janvier 2018 (JACK GUEZ/AFP).

« Il y a eu aussi un nombre croissant d’incidents dangereux à la clôture, notamment la pose d’engins explosifs artisanaux – dont au moins un a explosé – le lancement de cocktails Molotov et des tentatives de franchir la clôture », a-t-il dit.

« Israël doit adapter son usage de la force et réduire au minimum le recours aux tirs à balles réelles. La force meurtrière ne devrait être utilisée qu’en dernier recours », a-t-il poursuivi. « Le Hamas et les dirigeants des manifestations doivent éloigner les manifestants de la clôture de Gaza et empêcher toutes les actions violentes et provocations ».

L’armée israélienne indique qu’elle utilise principalement des moyens moins meurtriers, ainsi que des tirs de précision contre les principaux instigateurs. Elle affirme que ses tireurs d’élite ne ciblent que ceux qui attaquent les soldats de l’armée israélienne avec des pierres et des cocktails Molotov, tentent activement d’endommager la clôture de sécurité, ou tentent de placer des engins explosifs artisanaux le long de la clôture de sécurité qui pourraient ensuite être utilisés lors d’attaques contre les patrouilles israéliennes.

L’envoyé d’Israël auprès des Nations Unies Danny Danon s’adresse à l’Assemblée générale avant le vote sur Jérusalem, le 21 décembre 2017, au siège de l’ONU à New York. (AFP/Eduardo Munoz Alvarez)

Jeudi, Danon a également accusé le Hamas d’utiliser des innocents comme « boucliers humains ».

« Tout au long des émeutes du mois dernier, le Hamas a utilisé des femmes et des enfants palestiniens innocents comme boucliers humains, alors qu’ils se cachaient derrière en toute sécurité », a-t-il dit. « Les terroristes se cachent tout en permettant, voire en espérant que leur peuple meure. C’est le mal dans sa forme la plus absolue. »

Il a expliqué à l’organisme international qu’Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour minimiser les morts de civils, mais que l’objectif principal de l’armée était de défendre le pays.

« Israël a l’obligation de protéger ses citoyens et il le fera tout en minimisant les pertes civiles de l’autre côté, mais laissez-moi être clair : Israël ne s’excusera jamais de défendre notre pays », a-t-il dit. « C’est le Hamas qui est pleinement responsable de chaque blessé ou mort palestiniens résultant de ces violences. »

Le nombre de manifestants semble avoir diminué par rapport aux semaines précédentes. Les manifestations se sont progressivement réduites, le premier événement du 30 mars attirant environ 30 000 personnes, et le rassemblement de vendredi dernier n’en atteignant qu’un dixième environ.

Israël affirme que le Hamas utilise les marches pour couvrir les attaques terroristes.

Un manifestant palestinien jette une bonbonne de gaz en direction des toupes israéliennes près de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza au cinquième vendredi de protestations., le 27 avril 2018. (Crédit : AFP /Said Khatib)

L’armée israélienne affirme que ses troupes n’ouvrent le feu que sur les manifestants qui s’engagent dans la violence ou qui tentent de franchir la barrière séparant ce territoire d’Israël. Des vidéos palestiniennes ont été diffusées qui montrent des soldats tirant sur des manifestants qui ne représentaient pas une menace. L’armée a accusé le Hamas de fabriquer les séquences vidéo ou de ne diffuser que des extraits partiels.

L’armée indique également que le Hamas utilise les manifestations comme couverture pour endommager la clôture de la frontière et tenter de s’infiltrer et de perpétrer des attentats.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, les derniers décès ont porté le nombre de morts dans les affrontements frontaliers depuis le 30 mars à 44, avec plus de 1 500 blessés par des tirs réels.

Le Hamas a reconnu que cinq de ses terroristes faisaient partie des victimes après la manifestation du premier vendredi, mais s’est depuis lors abstenu de préciser si ses hommes font partie des morts. Israël a identifié d’autres victimes comme appartenant à des groupes terroristes.

Lors des précédents pourparlers de paix, les Palestiniens ont toujours exigé, avec la souveraineté en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem-Est et dans la Vieille Ville, un « droit au retour » en Israël pour les réfugiés palestiniens qui ont quitté ou ont été chassés d’Israël lorsqu’il a été créé. Les Palestiniens revendiquent ce droit non seulement pour les centaines de milliers de réfugiés encore en vie – un chiffre estimé à quelques dizaines de milliers – mais aussi pour leurs descendants, qui se comptent par millions.

Aucun gouvernement israélien ne serait susceptible d’accepter cette demande, car cela signifierait la fin d’Israël en tant qu’État à majorité juive. La position d’Israël est que les réfugiés palestiniens et leurs descendants deviendraient citoyens d’un État palestinien au terme du processus de paix, tout comme les Juifs qui ont fui ou ont été forcés de quitter les pays du Moyen-Orient par des gouvernements hostiles sont devenus citoyens d’Israël.

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