Israël en guerre - Jour 501

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Des conversations secrètes entre Begin et Reagan découvertes

Un historien découvre un enregistrement de 1983 où Reagan demande à Begin de maintenir ses troupes au Liban

Menachem Begin chez lui. (Crédit : Bureau de Presse du Gouvernement)
Menachem Begin chez lui. (Crédit : Bureau de Presse du Gouvernement)

Des enregistrements viennent d’être récemment découverts, datant de 1983, de conversations entre le président américain Ronald Reagan et le Premier ministre israélien Menahem Begin ; ces bandes sonores montrent la relation tendue entre les deux dirigeants au cours de la première guerre du Liban.

Les enregistrements, présentés dimanche par le New York Post, révèlent une conversation téléphonique dans laquelle Reagan implore Begin de retarder le retrait israélien de ses troupes depuis le quartier central libanais du Chouf après Rosh Hashanah.

Reagan estimait que le délai était nécessaire pour donner aux forces libanaises assez de temps pour remplacer la présence israélienne et empêcher une aggravation de la situation chaotique.

« C’est un appel que je ne voulais pas faire … [mais] la seule raison pour laquelle je fais cet appel maintenant, c’est parce que la situation a changé au cours des cinq jours que vous avez volontairement accepté de retarder et nous avions tous espéré que c’est tout ce que nous avions à vous demander. Mais il y a eu de grands progrès sur quelques lignes là-bas, » a déclaré Reagan avec sa candeur coutumière.

« Je suis sûr que vous êtes au courant du massacre qui a eu lieu là-bas – des hommes, des femmes et des enfants dans ce village chrétien qui ont été massacrés. Et j’ai des craintes quant à l’instigation des Syriens, nous en savons assez, je suis sûr que vous le savez, que les Syriens sont très impliqués dans tout cela … »

« Et donc, ici je vous demande maintenant la seule chose que vous m’aviez dit de ne pas vous demander… pourriez-vous retarder de quelques jours de plus le retrait jusqu’à ce que l’armée libanaise puisse se libérer de Beyrouth et se déplacer dans le Chouf ? » a conclu le président américain.

Begin, qui avait affronté fortement Reagan après qu’il ait critiqué la tactique israélienne tout au long du conflit, a évité de donner au président américain une réponse directe, se tournant alors vers son ministre de la Défense Moshe Arens afin de transmettre le message qu’Israël ne souhaitait pas honorer sa demande.

« Ron, Je viens de parler au ministre des Affaires étrangères à Jérusalem… et maintenant avec également le ministre de la Défense, qui est revenu du Liban. Je sais que l’évacuation va commencer ce soir, » déclare Begin.

« Je vais entrer en contact avec notre ministre de la Défense dès que nous aurons fini, et puis je vous rappelle. Ce que je veux vous dire maintenant, c’est que les deux reports précédents, nous les avons accepté seulement parce que vous nous avez demandé de le faire, et nous savions que cela allait créer du ressentiment … À la suite de cette expérience, je tiens vraiment à exprimer l’espoir… que nous ne retarderons plus une nouvelle fois, » affirme Begin.

Bien qu’Israël ait maintenu une présence de sécurité dans le sud du Liban jusqu’à l’an 2000, l’armée israélienne avait commencé son retrait du Chouf le 3 septembre 1983 – soit 5 jours avant la nouvelle année juive.

Le retrait a mis à mal de manière efficace une zone tampon entre les Druzes et les milices chrétiennes dans la région et a déclenché la « guerre de montagne », une phase brutale de la guerre civile libanaise dans laquelle on estime que 2 000 personnes sont mortes dans de violents combats au milieu d’une multitude de forces opposées.

Un mois plus tard, des djihadistes avaient fait exploser deux camions remplis de bombes devant les bâtiments abritant les forces de maintien de la paix internationales à Beyrouth, tuant 241 personnes des services américains et 58 parachutistes français. L’attaque, qui a occasionné la plus grande perte de militaires américains dans une attaque depuis la guerre du Vietnam, a donné l’impulsion majeure aux États-Unis de quitter sans ménagement le Liban au début de l’année suivante.

Les bandes ont été découvertes la semaine dernière par l’auteur William Doyle, après avoir déposé une demande en 1996 au titre du Freedom of Information Act.

Doyle, qui a beaucoup écrit sur l’histoire américaine, a exprimé sa surprise que Reagan avait secrètement enregistré certaines conversations avec des dirigeants étrangers.

« Jusqu’à maintenant, on pensait que les enregistrements s’arrêtaient à l’ère Nixon. Je découvre que cela n’a pas été le cas, » a déclaré Doyle dans une interview avec le New York Post.

Les bandes comprennent aussi les conversations enregistrées avec le Premier ministre britannique de l’époque, Margaret Thatcher, le président pakistanais Muhammad Zia-ul-Haq, puis le président syrien Hafez el-Assad, le père de l’actuel président.

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