Des Cubains privés de leur citoyenneté israélienne 3 mois après l’alyah
Anna Salomon et son mari se sont installées dans l'État juif en vertu de la Loi du retour, avant d'être interpelé trois mois plus tard par les services d'immigration

Deux Cubains ayant émigré en Israël en vertu de la Loi du retour ont vu leur citoyenneté révoquée, les autorités invoquant une erreur a été dans leur dossier.
Anna Salomon a grandi à Cuba et fréquentait la synagogue de La Havane avec sa famille, racontait-elle dans un reportage de la Douzième chaîne diffusé jeudi.
En 2017, elle s’est rendue en Israël en tant que touriste et a fait une demande d’immigration en vertu de la Loi sur le retour, qui accorde la citoyenneté aux personnes disposant d’au moins un grand-parent juif. Elle a ainsi fourni aux autorités les documents notariés prouvant que son grand-père était juif et né en Israël en 1945.
Ses trois neveux avaient immigré dans le pays sept ans plus tôt et se sont installés à Beer Sheva.
Sa demande a été approuvée par les autorités, et elle a ainsi emménagé en Israël avec son mari, Jorge. La couple a reçu des cartes d’identité israéliennes, s’est inscrit à la sécurité sociale, ouvert des comptes en banque et commencé à travailler.

Mais trois mois après leur arrivée, ils ont reçu une lettre des services d’immigration les informant de la révocation de leur statut.
« Le jour où on devait commencer les cours de langue, on nous a dit que nos papiers avaient été annulés, qu’on n’y avait pas le droit », a expliqué Anna Salomon.
Les services d’immigration ont indiqué au couple qu’il y avait une erreur et que les documents fournis aux autorités n’étaient pas recevables et qu’ils devaient rendre leur carte d’identité reçue trois mois plus tôt.
« Tout a été fait conformément à la loi. Qu’on me dise aujourd’hui que, demain, je n’aurai plus le droit de vivre dans le pays, c’est très dur », a commenté Anna Salomon.
Peu après, le couple a été interpellé et place en détention pendant 52 jours.
Les neveux d’Anna Salomon, dont l’origine juive remonte au même grand-père, habitent toujours en Israël, et leur citoyenneté n’a pas été remise en cause.
« Même si le ministère de l’Intérieur dit qu’il y a erreur, ce dont nous doutons, il devrait les convoquer pour leur donner une explication et demander des preuves. Et pas les arrêter de façon unilatérale pour les expulser », a dénoncé Tomer Warsha, l’avocat du couple.
Ce dernier a fait appel auprès d’un tribunal pour annuler la décision et qu’ils soient autorisés à rester dans le pays.
Les services d’immigration ont réagi au reportage en indiquant que « en raison d’une mauvaise information, le couple a obtenu le statut d’immigrant. En conséquence, nous leur avons demandé de rendre leurs cartes d’identité, ce qu’ils ont refusé de faire. Ils sont restés en Israël sans statut, et ont fini par être arrêtés pour séjour illégal ».