Des députés appellent à lutter contre la pauvreté dans les rangs de Tsahal
L'appel vient après que des dizaines de soldats aient révélé qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour acheter de la nourriture pour les fêtes

Suite à la publication d’une lettre de conscrits de Tsahal au chef d’état-major Benny Gantz détaillant leurs difficultés économiques, des députés de tous bords ont appelé à des mesures pour régler le problème.
Le ministre des Télécommunications Gilad Erdan a appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à aborder la question lors de la prochaine réunion du cabinet.
« Des dizaines de militaires qui ont pris part aux combats au cours des opérations Bordure protectrice et Gardiens de nos frères se retrouvent en une situation économique très précaire, car ils sont incapables d’aider leurs familles et craignent que leurs parents et eux n’aient pas les moyens d’acheter de la nourriture pour le prochain [Nouvel An juif] »,écrit-il.
« En tant que membre du cabinet de securité, ministre et citoyen israélien, je suis reconnaissant aux courageux soldats de Tsahal qui ont à nouveau investi de leur temps et de leur dévouement sur le front face aux menaces et aux défis de la sécurité de l’Etat d’Israël, » a-t-il ajouté.
« Malheureusement, malgré cela, la gratitude et la reconnaissance que nous exprimons pour tous les soldats ne se traduit pas dans la satisfaction de leurs besoins élémentaires ».
Les conscrits gagnent un très petit solde, entre 100 à 300 dollars par mois, tandis que l’armée leur fournit leurs besoins de base, tels que les uniformes et la nourriture, pendant la durée de leur service.
Erdan a également noté que la situation, dans laquelle 30 % des soldats sont aujourd’hui définis comme « pauvres » a un impact significatif sur le niveau de vie des familles qui doivent subvenir aux besoins de leurs enfants, même après qu’ils aient quitté la maison.
De son coté, Miri Regev du Likud a demandé au ministre de la Défense Moshe Yaalon de transférer des revenus supplémentaires aux soldats qui ont subi des pertes pendant les combats dans la bande de Gaza ; et le député travailliste Eitan Cabel a exhorté le député Omer Bar-Lev, président de la sous-commission des ressources humaines à la commission parlementaire de la défense et des affaires étrangères, à convoquer une session d’urgence.
« Les soldats qui ont risqué leur vie ne doivent pas devenir des cas de charité », a déclaré Cabel.
La lettre, envoyée anonymement par des dizaines de combattants et transmise aux responsables politiques par le biais de l’association israélienne à but non lucratif « Un accueil chaleureux pour chaque soldat », a été publiée mercredi.
Dans ce document, les soldats déplorent que beaucoup d’entre eux ne pouvaient pas acheter de la nourriture pour les fêtes et devaient soit travailler pendant leur permission hors de la base, soit prendre des prêts bancaires afin de couvrir leurs frais de subsistance.
« Beaucoup d’entre nous se sont battus pendant l’opération Bordure potectrice, et à la fin des combats, la lutte pour notre survie a commencé », écrivent-ils.
« Beaucoup d’entre nous ont trouvé que, pendant qu’ils risquaient leur vie, leur compte bancaire avait été fermé et maintenant, ils ne peuvent même pas retirer 50 shekels. Nous avons besoin de votre aide immédiate ».
Les auteurs ont affirmé qu’ils n’avaient pas signé la lettre parce qu’ils étaient gênés pour eux-mêmes et pour leurs familles, et parce qu’ils craignaient d’être punis pour avoir contourné la chaîne de commandement pour mettre à la lumière leur sort.
« Je suis sorti [pendant mon congé] et je n’ai pas eu d’argent pour la moindre cigarette, je n’ai vraiment rien du tout, » a déclaré à la Deuxième chaîne l’un des signataires de la lettre sous couvert d’anonymat. « J’espère que maintenant [Gantz] va se réveiller – que quelqu’un fera quelque chose. »
Un autre signataire a affirmé qu’il espérait que le Premier ministre Benjamin Netanyahu « allait traiter à la racine ce problème profond ».
« Nous servons l’Etat, travaillons pour l’Etat et pendant nos permissions nous devons travailler. Même en Corée du Nord ce n’est pas le cas », a-t-il ajouté.
« Notre appel unitaire illustre l’ampleur du problème ».