Des députés britanniques exhortent Israël à revenir sur son interdiction de l’Unrwa
Les employés de l'UNRWA qui ne sont pas palestiniens ne pourront plus se rendre à Gaza et ceux qui s'y trouvent déjà devront partir, a expliqué le chef de l'agence onusienne très controversé

Des députés britanniques ont exhorté vendredi Israël à revenir sur sa décision d’interdire à l’Office très controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) d’opérer en Israël et à Jérusalem-Est à partir de la fin du mois de janvier.
La commission sur le développement international du Parlement britannique estime dans un rapport qu’une telle interdiction risque de voir la situation humanitaire « se détériorer rapidement, et potentiellement de manière irréparable » à Gaza et en Cisjordanie.
Les députés israéliens ont adopté des lois interdisant à l’UNRWA d’opérer en Israël et à Jérusalem-Est. Elles doivent entrer en vigueur fin janvier, 90 jours après leur vote par la Knesset, le 28 octobre.
Parmi les conséquences de cette décision, les employés de l’UNRWA qui ne sont pas palestiniens ne pourront plus se rendre à Gaza et ceux qui s’y trouvent déjà devront partir, a expliqué le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
Ce rapport parlementaire est publié deux jours après l’annonce d’un accord de cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui doit entrer en vigueur dimanche.
« Alors que l’information sur une trêve est encourageante, la situation sur le terrain à Gaza et en Cisjordanie reste alarmante », a déclaré la présidente de la Commission parlementaire, la députée de la majorité travailliste Sarah Champion.

« L’interdiction de l’UNRWA décidée par Israël empêcherait la distribution de l’aide à Gaza, dévasterait les moyens de subsistance des Palestiniens et provoquerait des répercussions négatives dans tout le Moyen-Orient », a-t-elle assuré.
Ce rapport fait écho aux déclarations du chef de la diplomatie britannique, David Lammy, qui a estimé que cette interdiction risquait de mettre en péril la trêve.
« Ce que nous ne voulons pas, c’est que cette paix, qui commence dimanche, soit mise à mal par cette loi qui entrera en vigueur quelques jours après » le début de la trêve, a-t-il affirmé jeudi au Parlement.
L’agence onusienne est considérée comme la « colonne vertébrale » des opérations humanitaires au profit des Palestiniens. Elle fournit aujourd’hui une assistance à près de six millions de réfugiés palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie.
Mais elle est la bête noire d’Israël qui l’accuse d’être infiltrée par les terroristes du Hamas, à l’origine du pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre 2023 ayant entrainé la campagne de représailles de l’armée israélienne à Gaza.