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Des députés néerlandais réclament des sanctions en réponse à l’annexion d’Israël

Une motion non contraignante qualifie l'annexion de "violation flagrante du droit international" et note que les Pays-Bas ont pris des mesures similaires à l'encontre d'autres pays

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Binnenhof, le siège du gouvernement néerlandais, à La Haye, Pays-Bas, en 2014. (AP Photo/Phil Nijhuis)
Le Binnenhof, le siège du gouvernement néerlandais, à La Haye, Pays-Bas, en 2014. (AP Photo/Phil Nijhuis)

Le Parlement néerlandais a adopté jeudi une résolution exhortant le gouvernement à explorer les possibles sanctions contre Israël s’il va de l’avant avec son projet d’annexer unilatéralement des parties de la Cisjordanie.

La résolution appelle le ministre des Affaires étrangères du pays à « identifier les options de mesures qui pourraient être prises si Israël procède à l’annexion du territoire palestinien ».

Elle a été adoptée à 87-63, sans aucune abstention. Le Parti populaire pour la liberté – la liste du Premier ministre Mark Rutte et du ministre des Affaires étrangères Stef Blok – s’est opposé à la résolution non pas sur le fond mais en raison du « timing », ont déclaré les responsables, notant qu’il était trop tôt pour une telle résolution étant donné qu’Israël n’a pas encore décidé si et comment il procéderait à l’annexion.

La motion non contraignante a qualifié l’annexion de « violation flagrante du droit international » et a noté que les Pays-Bas ont dans le passé « pris des mesures contre les pays qui violent le droit international ».

Le Bundestag allemand devrait également discuter d’une résolution condamnant le plan d’annexion de Jérusalem, bien qu’aucun projet n’ait encore été présenté et qu’il ne soit pas certain que la proposition obtienne une majorité. La plupart des députés allemands, mais pas tous, sont opposés à l’annexion, mais il est peu probable qu’ils réclament des sanctions contre l’État juif.

Plus tôt dans la journée de mardi, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a évoqué la possibilité de sanctions punitives contre Israël en réponse à l’annexion.

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE par vidéoconférence au bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, le 15 juin 2020. (AP Photo/Virginia Mayo, Pool)

« Il existe un lien fort entre Israël et l’Europe et nous voulons renforcer ce lien et approfondir nos relations, pas les voir se rétracter », a-t-il écrit dans un éditorial publié par deux journaux israéliens. « Cependant, c’est ce qui se passera inévitablement si l’annexion unilatérale se poursuit », a-t-il ajouté.

Vendredi, le Parlement belge a adopté à une écrasante majorité une résolution exhortant Bruxelles à agir pour empêcher Israël d’annexer unilatéralement des parties de la Cisjordanie et à plaider activement en faveur de mesures punitives à l’échelle européenne contre Jérusalem s’il poursuit son plan controversé.

La motion demandait au gouvernement du Premier ministre Sophie Wilmès « de prendre l’initiative avec les pays tiers, aux niveaux européen et multilatéral, pour empêcher l’annexion [par] Israël des territoires palestiniens, ou de parties de ceux-ci ».

La résolution appelle en outre Bruxelles à jouer un rôle de premier plan dans la formulation d’une « liste de contre-mesures efficaces visant à répondre de manière proportionnelle à toute annexion israélienne du territoire palestinien occupé ».

Elle a été adoptée par 101 voix pour et 39 abstentions. Personne n’a voté contre.

La semaine dernière également, plus d’un millier de députés européens ont signé une déclaration contre le projet d’annexion d’Israël, appelant à une action décisive pour empêcher ce projet et à des mesures punitives s’il se réalise.

« Nous, parlementaires de toute l’Europe engagés en faveur d’un ordre mondial fondé sur des règles, partageons de sérieuses préoccupations concernant le plan du président [américain] Donald Trump pour le conflit israélo-palestinien et la perspective imminente d’une annexion israélienne du territoire de la Cisjordanie. Nous sommes profondément inquiets du précédent que cela créerait pour les relations internationales en général », peut-on lire dans la déclaration.

Le plan de paix américain, qui constitue la base du projet du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’annexer la totalité de la vallée du Jourdain et toutes les implantations en Cisjordanie – soit environ 30 % du territoire – à partir du 1er juillet, « s’écarte des paramètres et principes convenus au niveau international », ajoute la déclaration.

L’annexion serait « fatale aux perspectives de paix israélo-palestinienne et remettrait en cause les normes les plus fondamentales qui guident les relations internationales », a-t-il poursuivi.

La déclaration a été signée par des députés appartenant à des partis de tout l’éventail politique de 25 pays, dont certains sont considérés comme très amicaux envers Israël, tels que l’Allemagne et la Hongrie.

« Nous sommes profondément préoccupés par l’impact de l’annexion sur la vie des Israéliens et des Palestiniens, ainsi que par son potentiel déstabilisateur dans une région aux portes de notre continent », a-t-il déclaré.

La déclaration a ensuite demandé aux dirigeants européens « d’agir de manière décisive pour répondre à ce défi ».

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