Des donateurs se retirent des universités US qui tolèrent le soutien au terrorisme
Les campus sont depuis longtemps des foyers de sentiments anti-Israël, mais suite aux massacres du 7 octobre, les BDE faisant l'éloge du terrorisme sont fustigés par les donateurs
NEW YORK – Près de 500 manifestants pro-palestiniens, certains équipés d’objets et appareils pour faire du bruit, d’autres tapant avec des baguettes sur des seaux, sont sortis des cours et ont défilé à l’Université de Harvard le 26 octobre. Le même jour, en Californie, des étudiants de UCLA se sont rassemblés à Bruin Square en scandant : « La résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] est justifiée lorsque les gens vivent sous occupation. »
Ce type de manifestations a incité des donateurs de premier plan à se révolter contre la manière dont plusieurs universités d’élite ont réagi à l’attaque terroriste du Hamas en Israël. Le sénateur américain Mitt Romney, le gestionnaire de fonds spéculatifs Seth Klarman (co-fondateur du Times of Israel) et trois autres anciens élèves de la Harvard Business School ont écrit une lettre ouverte datée du 23 octobre dans laquelle ils reprochent à Harvard d’avoir permis que des étudiants juifs soient intimidés et harcelés.
« Étant donné que Harvard a défendu haut et fort les droits des étudiants d’autres groupes religieux, raciaux et ethniques, ce silence, dans le contexte de la montée fulgurante de l’antisémitisme, est assourdissant », peut-on lire dans un extrait de la lettre.
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Outre la demande d’un cours semestriel qui enseignerait aux étudiants « le débat par le biais d’une enquête raisonnée », la lettre demande également à Harvard d’interdire aux manifestants de se couvrir le visage.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, il y a trois semaines, plusieurs PDG, donateurs et hommes politiques ont fustigé leur alma mater, à la fois pour ne pas avoir clairement condamné le Hamas et pour ne pas avoir soutenu les étudiants juifs. Le 7 octobre, sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur Israël, quelque 2 500 terroristes de Gaza se sont déversés dans le sud d’Israël en franchissant la barrière de sécurité fragilisée. Ils ont pris d’assaut les postes militaires et au moins 20 communautés, tuant plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et emmenant plus de 230 otages à Gaza. Israël a immédiatement déclaré la guerre au groupe terroriste palestinien du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et a juré de l’éradiquer.
Avi Gordon, directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif Alums for Campus Fairness (ACF), qui vise à lutter contre l’antisémitisme, comprend la position de ces donateurs.
« Les anciens étudiants sont à juste titre en colère contre leur université », a déclaré Gordon au Times of Israel. « Les universités ne comprennent pas pleinement l’impact de leurs actions et de leurs inactions. Les étudiants juifs attendent de leurs administrateurs qu’ils soutiennent les victimes du massacre perpétré contre Israël le 7 octobre par les terroristes du Hamas. »
Lorsque des groupes anti-Israël tels que Students for Justice in Palestine (SJP) scandent « De la rivière à la mer », les étudiants juifs reconnaissent que cela signifie la destruction d’Israël. « Les administrations doivent s’élever contre ce discours de haine afin de regagner le soutien des anciens étudiants », a déclaré Gordon.
Les défenseurs de la liberté d’expression ont déclaré que l’absence de condamnations fermes pourrait avoir des conséquences involontaires, notamment l’érosion de la confiance du public dans l’enseignement supérieur.
« Cette décision va dans le sens de l’idée répandue depuis des années selon laquelle les universités lavent le cerveau de la prochaine génération au lieu de faire preuve d’imagination morale et sympathique, et que nous devons reprendre nos universités en main », a déclaré Lynn Pasquerella, directrice de l’American Association of Colleges and Universities (AACU).
Elle a averti que les donateurs qui retiennent leurs dons pour protester contre l’inaction des universités provoqueront des répercussions, mais pas nécessairement sur les établissements qui sont les pires « délinquants ».
« Si le fonds de dotation financière de 51 milliards de dollars de Harvard ne sera probablement pas affecté, la révolte des donateurs pourrait avoir des répercussions sur toutes les universités et entraîner une plus grande corporatisation de l’enseignement supérieur », a-t-elle déclaré.
Comme l’a expliqué Pasquerella, les universités sont de plus en plus étroitement liées aux riches donateurs ; de nombreux bâtiments, institutions et programmes portent leur nom.
Par exemple, le philanthrope Ronald Lauder a annoncé qu’il retirerait son financement à l’Institut Lauder de la Wharton School of Business de l’Université de Pennsylvanie. (Le directeur des relations avec les médias de l’école, Ron Ozio, s’est refusé à tout commentaire).
Harvard a un problème d’antisémitisme
Leslie Wexner, fondateur de Limited Brands, a annoncé la semaine dernière qu’il retirait son financement à Harvard. Selon la déclaration fiscale du groupe pour l’exercice 2021, la Fondation Wexner a fait don de près de 1,8 million de dollars à Harvard au cours de l’exercice 2021.
Cette nouvelle réjouit le député Jake Auchincloss (Démocrate du Massachusetts), un ancien élève de Harvard qui a publiquement critiqué l’université pour sa réaction initiale aux attentats terroristes.
« Tous ceux qui ont de l’influence devraient ramer dans la même direction, et la première chose à faire est de reconnaître clairement et froidement que Harvard a un problème d’antisémitisme, puis de prendre des mesures directes pour y remédier », a déclaré Auchincloss.
Se comptant parmi les étudiants et anciens étudiants juifs de plus en plus préoccupés par la façon dont « l’antisémitisme a germé et s’est développé » sur les campus du pays, Auchincloss a déclaré qu’il trouvait « moralement épouvantable » qu’il ait fallu tant de temps à la présidente de Harvard, Claudine Gay, pour condamner explicitement le terrorisme et le Hamas.
Le fait qu’au lendemain du massacre, plus de 30 organisations étudiantes ont signé une lettre rédigée par le Harvard Undergraduate Palestine Solidarity Committee et le Harvard Graduate Students for Palestine, déclarant qu’ils « tenaient le régime israélien pour entièrement responsable de tous les actes de violence commis », n’a fait qu’ajouter à sa colère.
La lettre de Harvard a été reprise dans des déclarations publiques similaires publiées par plusieurs sections de SJP. Par exemple, dans une publication Instagram, une branche SJP à Ohio State a déclaré à propos du massacre « qu’une série d’événements sans précédent mais historique a eu lieu, menée par notre résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] héroïque à Gaza qui a montré au monde une fois de plus que l’esprit du peuple palestinien ne peut pas être piétiné et ne le sera pas ».
Le porte-parole de Harvard, Jason A. Newton, s’est refusé à tout commentaire, mais a partagé des messages publiés par Gay et d’autres responsables de l’Université de Harvard. Dans sa déclaration datée du 9 octobre, Claudine Gay « exprimait son chagrin » face à « la mort et la destruction déclenchées par l’attaque du Hamas qui a visé des citoyens en Israël ce week-end », ainsi que sa déclaration vidéo du 12 octobre dans laquelle elle condamnait le terrorisme et le Hamas.
Pendant ce temps, à l’Université Columbia de New York, des étudiants ont été aperçus dans la cour avec des pancartes « Columbia ne se soucie pas des étudiants juifs » devant la bibliothèque Low, où se trouvent les bureaux de la présidente Minouche Shafik. SJP a également organisé une grève le 25 octobre, demandant à Columbia d’annuler son projet d’ouverture d’une antenne du Global Center à Tel Aviv.
Aucun représentant de l’Université de Columbia n’était disponible pour commenter, a déclaré Samantha A. Slater, porte-parole de l’université.
Se pencher vers l’intérieur, pas vers l’extérieur
Selon Kenneth Stern, directeur du Bard Center for the Study of Hate, une partie du problème – du moins en ce qui concerne les déclarations – réside dans le fait que les présidents et les administrateurs, qui ont une responsabilité fiduciaire, se rendent encore plus vulnérables aux pressions extérieures.
« Je comprends que les gens soient contrariés et en colère, et les philanthropes ont le droit de faire ce qu’ils veulent de leur argent », a déclaré Stern. « Mais j’aimerais qu’il y ait plus de compréhension et d’investissements dans les campus. »
« Si nous sommes vraiment préoccupés par ce qui se passe sur le campus, il existe des moyens créatifs d’y remédier. J’aimerais que l’on consacre plus d’efforts à la construction de campus qui comprennent mieux la haine humaine », a-t-il ajouté.
Selon Stern, les universités devraient plutôt se rapprocher du rapport Kalven de l’Université de Chicago, publié en 1967, et s’efforcer de rester neutres sur les questions politiques et sociales.
Cependant, il ne peut y avoir de discussion sur la liberté d’expression tant que les universités n’auront pas étouffé l’antisémitisme, a insisté Liora Rez, fondatrice et directrice exécutive de StopAntisemitism.org.
Elle a cité en exemple le fait que, le 24 octobre, des militants du SJP ont projeté des messages, dont « Gloire à nos martyrs », sur la bibliothèque Gelman de l’Université George Washington, avant que la police ne les fasse arrêter.
« Il y a quelque chose de pourri », a déclaré Rez. « Les actes violents que nous avons vus devraient être catastrophiques pour tout être humain sain d’esprit. Pourtant, ces branches SJP ne se contentent pas de défendre le terrorisme, elles le promeuvent tandis que les universités se contentent de rester assises sous le couvert de la liberté d’expression. Nous sommes tellement soulagés que les donateurs commencent enfin à agir et à comprendre que ces présidents d’université doivent démissionner ou être renvoyés. »
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