Des émeutes à la frontière avec Gaza pour la troisième fois en quelques jours
Le passage d'Erez restera fermé pendant encore au moins 24 heures suite à de nouvelles violences ; il y aurait eu deux blessés par balle côté palestinien
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Des émeutes ont rassemblé des centaines de Palestiniens de la Bande de Gaza à la frontière avec Israël, lundi après-midi, pour la troisième fois en l’espace de quelques jours, malgré les sanctions israéliennes et la frappe de Tsahal contre un poste appartenant au groupe terroriste palestinien du Hamas à la tête du territoire.
En riposte à ces échauffourées, le seul poste-frontière ouvert aux piétons de l’enclave côtière – qui est fermé depuis vendredi – restera clos pendant au moins encore vingt-quatre heures, ont noté les autorités israéliennes, lundi soir.
Selon Tsahal, les émeutiers ont mis le feu à des pneus et activé des explosifs sur la barrière de sécurité.
Les soldats ont, de leur côté, utilisé des moyens de dispersion et dans certains cas, ils ont ouvert le feu à balle réelle.
Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, deux Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens.
Le groupe terroriste palestinien semble avoir repris son mouvement de protestation violent le long de la frontière avec un nombre croissant d’échauffourées qui ont eu lieu, ces dernières semaines.
Vendredi, l’armée avait attaqué un poste d’observation du Hamas à l’aide d’un drone en guise de réponse aux émeutes menées le long de la frontière.
Dimanche soir, Israël avait annoncé la fermeture temporaire du poste-frontière d’Erez en réponse à de nouvelles échauffourées.
Selon le COGAT, l’organe du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, le poste-frontière devait rester fermé aux travailleurs palestiniens lundi matin après sa clôture, vendredi matin, à l’occasion de la fête de Rosh HaShana.
Le COGAT a précisé, lundi soir, que le poste ne rouvrirait pas ses portes mardi matin.
Une décision qui a été prise, selon le COGAT, suite à une évaluation de la situation faite par des responsables de la sécurité et suite aux instructions données par le ministre de la Défense, Yoav Gallant, et par le chef d’état-major, Herzi Halevi.
Le passage d’Erez pourrait rouvrir mercredi dans la matinée, à l’issue d’une nouvelle évaluation.
Cette clôture concerne 17 000 Gazaouis qui disposent d’un permis pour travailler en Israël.
Mercredi, six Palestiniens ont été tués alors qu’ils tentaient d’actionner une bombe artisanale pendant des échauffourées.
Ces dernières émeutes sont susceptibles de signaler une reprise, de la part du Hamas et des autres factions terroristes présentes dans la Bande, de la politique de mouvement de protestation de masse le long de la frontière. Le Hamas tenterait aussi d’attirer l’attention du Qatar, l’un des plus grands donateurs du régime, qui a réduit son aide financière mensuelle.
Des manifestations hebdomadaires le long de la frontière avaient commencé à la fin du mois de mars 2018 et s’étaient poursuivies presque chaque vendredi jusqu’à la fin de l’année 2019 – demandant qu’Israël lève ses restrictions sur la circulation des personnes et des biens à l’intérieur et à l’extérieur de l’enclave côtière et appelant au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants sur les terres qui font maintenant partie de l’État juif.
Israël affirme que les restrictions sont nécessaires pour empêcher le Hamas de s’armer librement pour la guerre et les attaques.
Les manifestations ont souvent été marquées par la violence, notamment par le lancement d’explosifs, de pierres et de bombes incendiaires sur les soldats de Tsahal, ainsi que par des tentatives d’assaut et de sabotage de la clôture frontalière, et dans certains cas par des tirs à balles réelles sur les soldats israéliens. Les troupes ont souvent répondu par des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, ainsi que par des tirs réels. Plus de 200 Palestiniens ont été tués lors de ces manifestations et des milliers ont été blessés.