Israël ferme temporairement le passage d’Erez après de nouvelles émeutes à Gaza
Le passage piétonnier, déjà fermé pendant Rosh HaShana, sera inaccessible pendant 24 heures supplémentaires
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Israël a annoncé la fermeture temporaire du seul point de passage piétonnier avec la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, suite à la reprise des émeutes par les Palestiniens à la frontière.
Selon la liaison militaire avec les Palestiniens, le passage d’Erez, fermé depuis vendredi matin en raison de la fête de Rosh HaShana, n’a pas rouvert pour les travailleurs palestiniens lundi matin comme prévu initialement.
Le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, connu sous l’acronyme COGAT, a annoncé dans un communiqué « le report de l’ouverture du passage d’Erez pour l’entrée des travailleurs gazaouis en Israël pour une durée supplémentaire de 24 heures ».
Le COGAT a déclaré que cette décision avait été prise suite à une évaluation de la situation par les responsables de la sécurité et des instructions du ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi.
Le point de passage – ainsi que les points de contrôle en Cisjordanie – était déjà fermé depuis vendredi à 0h01, et devait le rester jusqu’à dimanche à 23h59.
Le COGAT a déclaré que le point de passage ouvrirait après une nouvelle évaluation lundi. Des exceptions seront faites pour des raisons humanitaires et d’autres cas exceptionnels, mais elles nécessitent une autorisation du COGAT.
Les bouclages concernent plus de 100 000 Palestiniens de Cisjordanie et 17 000 habitants de Gaza qui ont un permis d’entrer en Israël pour y travailler.
Dimanche après-midi, des centaines de Palestiniens de la bande de Gaza ont manifesté à la frontière avec Israël, pour la deuxième fois en trois jours.
L’armée israélienne a déclaré que les émeutiers avaient mis le feu à des pneus et fait détoner des engins explosifs sur la barrière de sécurité.
Les troupes ont répondu par des moyens de dispersion et, dans certains cas, par des tirs réels. Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, administré par le groupe terroriste du Hamas, a déclaré que cinq Palestiniens avaient été blessés par les tirs israéliens.
Le Hamas, qui contrôle l’enclave, semble avoir repris les violentes manifestations le long de la frontière, avec un nombre croissant d’émeutes au cours des dernières semaines.
Vendredi, Tsahal a effectué une frappe de drone contre un poste d’observation du Hamas, en réponse à la reprise de ces émeutes le long de la frontière.
Les émeutes de vendredi et de dimanche ont eu lieu alors que les forces de sécurité israéliennes étaient en état d’alerte alors qu’Israël célébrait Rosh HaShana. Les forces de sécurité avaient aussi noté une augmentation de renseignements concernant d’éventuelles attaques terroristes.
Plusieurs autres émeutes ont eu lieu le long de la frontière de Gaza ces dernières semaines, au cours desquelles des engins explosifs ont explosé sur la barrière de sécurité et quelques coups de feu ont été tirés en direction des troupes israéliennes. Aucun soldat israélien n’a été blessé.
Mercredi, six émeutiers palestiniens ont trouvé la mort alors qu’ils tentaient de faire exploser une bombe artisanale à la frontière au cours d’une de ces émeutes.
Ces récentes émeutes marquent la reprise, par le Hamas et d’autres factions terroristes de la bande de Gaza, d’une politique de manifestations de masse et de violences régulières menées le long de la frontière. Le Hamas chercherait à attirer l’attention du Qatar, l’un des plus grands donateurs du régime, qui a récemment réduit ses aides financières mensuelles.
Les manifestations hebdomadaires le long de la frontière ont commencé à la fin du mois de mars 2018 et se sont poursuivies presque tous les vendredis jusqu’à la fin de l’année 2019, avec la demande qu’Israël lève ses restrictions sur la circulation des personnes et des biens à l’intérieur et à l’extérieur de l’enclave côtière et un appel au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants sur les terres qui font maintenant partie de l’État juif.
Israël affirme que les restrictions sécuritaires à l’encontre de Gaza sont nécessaires pour empêcher le Hamas de s’armer librement à des fins belliqueuses et terroristes.