L’armée frappe un poste du Hamas après de nouvelles émeutes à la frontière
Un photojournaliste figure parmi les neuf blessés touchés par la riposte israélienne à la clôture frontalière ; l'attaque contre un poste est considérée comme un avertissement
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a mené, vendredi, une frappe au drone contre un poste d’observation du Hamas, dans la bande de Gaza, en riposte à de nouvelles émeutes du côté palestinien de la frontière.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a annoncé que des centaines de Palestiniens s’étaient rassemblés sur la frontière, dans l’après-midi de vendredi, certains lançant des dispositifs explosifs en direction de la barrière de sécurité et jetant des grenades en direction des soldats.
Ces derniers ont utilisé des moyens de dispersion d’émeute en guise de réponse, ouvrant le feu à balle réelle dans certains cas.
Ces échauffourées n’ont pas fait de blessé du côté israélien, a indiqué Tsahal.
Au moment de la dispersion du mouvement de protestation violent, les militaires ont frappé au drone un poste d’observation du Hamas, près de la frontière. Il n’y aurait pas eu de blessé.
Le groupe terroriste, qui contrôle le territoire, semble avoir repris ses provocations régulières près de la frontière et cette attaque a été considérée comme une mise en garde à son encontre.
Sur des images, les émeutiers incendient des pneus le long de la barrière de sécurité, les troupes répondant en utilisant des gaz lacrymogènes.
https://twitter.com/hassaneslayeh/status/1702691678912491838?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1702691678912491838%7Ctwgr%5Edddcc07023b0dfb13316d43a04284bae286f069b%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.timesofisrael.com%2Fhundreds-of-palestinians-again-riot-on-gaza-border-5-said-wounded%2F
Le ministère de la Santé du Hamas, dans la bande de Gaza, a indiqué que neuf Palestiniens avaient été blessés au moment de la dispersion de la foule ou par des tirs israéliens. Selon les médias palestiniens, un photojournaliste aurait été touché à la main par une bombe lacrymogène.
Des incidents qui surviennent dans un contexte d’état alerte élevé pour les forces de sécurité israéliennes, alors que la fête de Rosh HaShana se déroule actuellement. Un nombre croissant d’avertissements et d’informations ont laissé entendre qu’il pourrait y avoir de possibles attentats terroristes.
Ces échauffourées ont également eu lieu après la mort de six émeutiers palestiniens, mercredi, tués par l’explosion prématurée d’une bombe artisanale, sur la frontière.
Selon Tsahal, des centaines de Palestiniens avaient pris part aux manifestations violentes de mercredi et certains avaient jeté des explosifs et des grenades en direction de la barrière de sécurité. Les soldats avaient utilisé, pour leur part, des moyens de dispersion de foule en guise de réponse.
Les Palestiniens avaient tenté d’activer, à cette occasion, une bombe artisanale contre les soldats qui se trouvaient aux abords de la clôture. Le dispositif a explosé de manière prématurée du côté gazaoui de la frontière, faisant des victimes.
توافد أعداد كبيرة من المتظاهرين عند السياج الفاصل شرق غزة في "جمعة شهداء معركة الأسرى" وإشعال الإطارات pic.twitter.com/x2dC6cdMJe
— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) September 15, 2023
Dans un communiqué, le groupe terroriste du Hamas, à la tête de l’enclave appauvrie de 2,3 millions d’habitants, a rendu hommage à ce qu’il a appelé les « six martyrs héroïques » tués dans l’explosion.
Il y a eu des échauffourées à plusieurs reprises le long de la frontière avec Gaza, ces dernières semaines.
Le 6 septembre, les Palestiniens avaient fait exploser une grosse bombe sur la frontière avec Gaza, pendant des émeutes où de nombreux explosifs et des grenades avaient été jetées vers la barrière de sécurité, dans le nord de la bande.
Ces dernières émeutes sont susceptibles de signaler une reprise, de la part du Hamas et des autres factions terroristes présentes dans la bande, de la politique de mouvement de protestation massif le long de la frontière. Le Hamas tenterait aussi d’attirer l’attention du Qatar, l’un des plus grands donateurs du régime, qui a réduit son aide financière mensuelle.
Les manifestations hebdomadaires sur la frontière avaient commencé à la fin du mois de mars 2018 et elles avaient eu lieu presque tous les vendredis jusqu’à la fin de l’année 2019. Les protestataires demandaient alors la levée de toutes les restrictions sur les mouvements des biens et des personnes en provenance et à destination de la bande de Gaza et le retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants sur les terres qui forment aujourd’hui l’État juif.
Israël déclare que le blocus de Gaza est nécessaire pour empêcher le Hamas de s’armer en vue de nouveaux conflits et de nouveaux attentats.
Ces rassemblements hebdomadaires à la frontière avaient fréquemment été le théâtre de graves violences, avec des lancers d’explosifs, de grenades ou de pierres en direction des soldats israéliens et des initiatives pour saboter la clôture frontalière de la part de manifestants déterminés à la franchir. Les soldats israéliens avaient parfois été pris pour cible par des tirs à balle réelle. Ils avaient répondu à ces échauffourées en utilisant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, recourant également à des tirs à balle réelle. Plus de 200 Palestiniens avaient été tués dans ces émeutes, qui avaient aussi fait des milliers de blessés.
De plus, les Palestiniens avaient régulièrement lancé des ballons à hélium de l’autre côté de la frontière, des ballons qui transportaient des explosifs ou des dispositifs incendiaires, déclenchant des feux qui avaient détruit de vastes périmètres de terre.