Des eurodéputés protestent contre l’invitation de proches de terroristes palestiniens à Bruxelles
Le président du Parlement européen affirme que l’instance européenne ne doit pas être utilisée comme « une plate-forme pour le terrorisme »

Les législateurs de 15 pays membres de l’UE, ainsi que le président du Parlement européen, ont protesté contre l’accueil de proches de Palestiniens en prison pour avoir assassiné des Israéliens lors d’attaques terroristes à l’institution internationale.
Dans une rare remontrance jeudi, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a reproché à la présidente de la délégation pour les relations avec la Palestine, Neoklis Sylikiotis, d’avoir invité des proches de Marwan Barghouti et Ahmad Saadat à un événement à Bruxelles pour des prisonniers palestiniens.
« De telles réunions ne doivent pas devenir une plate-forme pour le terrorisme, ni que l’ordre du jour ou les invités mettent en péril la réputation de cette institution », a déclaré Tajani dans un communiqué.
Sa critique envers Sylikiotis a fait suite à une lettre ouverte qui lui avait été adressée par 17 députés du Parlement européen d’Italie, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de la Belgique et de 11 autres pays. La lettre portait sur l’accueil prévu ce jour-là à Bruxelles de la femme de Barghouti, Fadwa, et la fille de Saadat, Sumoud, à une discussion prévue jeudi sur « la situation des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes après la grève de la faim ». C’est ainsi que les organisateurs de ce débat l’a décrit.
Barghouti, un des chefs du Fatah, a été condamné par une cour israélienne en 2004 à une condamnation à perpétuité pour la planification de douzaines d’attaques terroristes mortelles. Certains experts du conflit israélo-palestinien sont persuadés que, parmi les Palestiniens, Barghouti possède une crédibilité qui manque à d’autres dirigeants et peut donc être capable de mettre en œuvre des compromis qui pourraient faciliter un accord de paix avec Israël. Saadat, qui a été arrêté en 2006, était le secrétaire général du groupe Front populaire pour la libération de la Palestine et l’un des planificateurs de l’assassinat de Rehavam Ze’evi, un ministre, en 2001.
« Nous sommes extrêmement consternés », ont écrit les cosignataires, qui comprennent Fulvio Martusciello, le président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec Israël, par « l’offre d’une plate-forme publique aux proches des terroristes condamnés ».
« Nous appelons à la suspension de la réunion de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Palestine jusqu’à ce que l’agenda de ses conférenciers invités reflète les valeurs et les normes européennes sur la lutte contre le discours de haine et le terrorisme », ont écrit les 17 législateurs, qui comprend Frederique Ries de la Belgique et le législateur néerlandais Bas Belder, vice-président de la délégation pour les relations avec Israël au Parlement européen.
La lettre comprend la signature de députés de quatre pays d’Europe du Nord représentés au Parlement européen : la Suède, le Danemark, la Finlande et l’Estonie.
Teodora Coptil, responsable des relations avec les institutions européennes à l’Europe Israel Public Affairs, un groupe pro-israélien basé à Bruxelles qui a alerté les législateurs au sujet de la réunion, a déclaré dans une déclaration que des actions telles que l’invitation de parents de terroristes « sapent le noyau même des valeurs et normes européennes ».
Le rabbin Menachem Margolin, le fondateur de l’association, a remercié les législateurs qui « ont formulé leurs objections face à cette décision odieuse », a-t-il écrit dans un communiqué. « Il appartient maintenant au président de veiller à ce que cela n’arrive pas ».