Des experts veulent aider Zuckerberg à éliminer le négationnisme de Facebook
Le chef du réseau ne pense pas que les négationnistes "se trompent intentionnellement", 6 000 individus et institutions ont réclamé la suppression des contenus incriminés
Les spécialistes de la Shoah veulent rencontrer le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, en raison de l’absence de volonté du réseau social de supprimer automatiquement les contenus antisémites et négationnistes.
Des chefs d’organisation et des experts impliqués dans la Shoah et l’enseignement des génocides ont offert de rencontrer Zuckerberg et d’aider à sensibiliser la communauté Facebook à la Shoah.
Fin juillet, Zuckerberg avait indiqué dans un entretien publié sur Internet qu’il ne supprimerait pas automatiquement les posts négationnistes de la Shoah sur le réseau social dont il est le fondateur.
« Facebook ne doit pas permettre à des mensonges complets et profonds sur la Shoah et sur le peuple juif de circuler systématiquement sans entrave », dit le courrier adressé à Zuckerbeg, qui a été écrit mardi.
« L’antisémitisme virulent est une voie, cela a été prouvé, qui mène de la haine rhétorique aux actions de violence. Les lois sur la liberté d’expression ne sont pas une raison pour ne rien faire – c’est de l’inaction que naît toujours le mal. Tous les génocides commencent avec une dénaturation de la vérité et par les préjugés ».
Les spécialistes indiquent ensuite que « nous vous offrons des initiatives tangibles, rapides à mettre en oeuvre pour que Facebook devienne une partie de la solution. Nous pouvons vous transmettre des ressources éducatives prouvées dans des langues multiples, prêtes à être numériquement déployées en collaboration avec Facebook – ce qui est important car vous pourriez souhaiter répartir les tâches entre différentes juridictions avec des lois différentes ».
Ces initiatives offrent également des « programmes de développement professionnel gratuit pour les éducateurs sur Facebook pour leur donner les ressources, les compétences et la confiance nécessaires pour s’attaquer à la haine et aux préjugés et pour enseigner l’empathie, la compréhension et le respect ».
Parmi les signataires de la lettre, Simon Bentley, responsable de Yad Vashem au Royaume-Uni ; Peter Schafer, du musée juif de Berlin ; Stephen D. Smith, directeur de l’USC Shoah Foundation; Laura Marks, présidente de l’Holocaust Memorial Day Trust au Royaume-Uni; et Diane Lee, directrice du musée de la guerre impériale de Londres.
Dans un entretien publié sur le site internet Recode, Zuckerberg avait ainsi déclaré à la journaliste Kara Swisher, spécialiste des technologies : « Je suis Juif et il y a des gens qui nient que la Shoah a véritablement eu lieu. Je trouve cela profondément offensant. Mais en fin de compte, je ne crois pas que notre plate-forme devrait supprimer ces contenus parce que je pense qu’il y a des choses que les gens ne comprennent pas. Je ne pense pas qu’ils se trompent intentionnellement », avait-il ajouté.
Zuckerberg avait ultérieurement clarifié ses propos, disant que « je trouve que la négation de la Shoah est profondément offensante, et je n’avais absolument pas l’intention de défendre les gens qui nient cela ».
Pour leur part, environ 6 000 institutions d’éducation, musées et individus dans le monde entier ont signé une pétition sur Change.org, initiée par le Centre Anne Frank pour le respect mutuel de New York aux côtés de l’Association des organisations de l’Holocauste et du Fonds d’éducation et d’apprentissage sur l’Holocauste, appelant Zuckerberg et Facebook à cesser d’accepter des propos négationnistes sur le réseau social.