Des groupes juifs français de gauche s’opposent à la réforme judiciaire en Israël
Parmi les associations signataires : le Beit Haverim, le Cercle Bernard Lazare, le Cercle Léon Blum, l’Hachomer Hatzair, J. Call, ou encore La Paix Maintenant
Près d’une quinzaine d’organisations françaises de gauche ont signé un communiqué commun, publié sur Facebook, s’opposant à la réforme judiciaire voulue par le gouvernement Netanyahu en Israël.
Ces associations signataires sont : Arzenou France, Avoda Europe, Avoda France, Beit Haverim, Centre MEDEM, Cercle Bernard LAZARE, Cercle Léon BLUM, Habonim DROR, Hachomer Hatzair, J. Call, La Paix Maintenant, la Maison Itshak RABIN, Saut Jeune, Socialisme et Judaïsme.
Ensemble, ils déplorent cette « crise intérieure la plus grave » depuis la création de l’État en 1948, et s’inquiètent de cette « profonde et dangereuse césure de la société israélienne ».
Ils condamnent les propos « racistes, homophobes, antidémocratiques » de certains dirigeants israéliens, et « toute action de division de la société israélienne ».
Ils ajoutent saluer la mobilisation actuelle de la société civile en Israël, ainsi que les initiatives du président Isaac Herzog, qui tente actuellement de trouver un compromis.
« Nous appelons au respect de la grande force de l’État d’Israël : sa démocratie ! », concluent-ils.
Le communiqué dans son intégralité est disponible ci-dessous :
Des fédérations juives américaines se sont elles aussi récemment exprimé contre la réforme judiciaire, comme de nombreux autres groupes de la Diaspora.
Hier, Benny Gantz, député de l’opposition, a appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à « faire preuve de responsabilité » et à engager un dialogue basé sur l’ébauche de compromis du président Isaac Herzog, que le Premier ministre et ses collègues chefs de gouvernement ont déjà rejetée catégoriquement.
À une semaine du ramadan et quelques jours après qu’un terroriste libanais présumé s’est infiltré en Israël et a mené une attaque explosive, Gantz a déclaré que les préoccupations sécuritaires d’Israël exigent l’unité.
Il a ajouté que, si la réforme devait passer, Israël ne serait plus une démocratie libérale et les droits et libertés civiques de « chaque citoyen » seraient en danger.
Yair Lapid, chef de l’opposition, a lui déclaré que « le cadre présenté hier par le président n’est pas parfait. Ce n’est pas ce que nous voulions, mais c’est un compromis équitable qui nous permet de vivre ici ensemble. L’alternative est un préjudice grave à notre économie et à notre sécurité nationale, et une société en colère et confuse déchirée en lambeaux ».
Face à de nouvelles manifestations à travers Israël ce jeudi, Lapid a dit que son parti Yesh Atid « acceptait le cadre du président parce qu’il n’y aura que des perdants dans une guerre civile », faisant écho aux avertissements de Herzog et d’autres sur la violence politique liée au débat polarisant sur la réforme judiciaire.
Malgré le rejet par Netanyahu du cadre de Herzog, Lapid a lancé un appel aux autres membres du parti du Likud du Premier ministre, disant qu’ils « savent ce qui est en jeu ».
« Ils savent qu’à l’avenir, chaque citoyen israélien se demandera : où étais-je à l’hiver 2023 ? Me suis-je tu quand j’ai vu mon pays être chassé d’une falaise ? », a ajouté le chef de l’opposition.
Des centaines d’officiers de réserve et de soldats de la Division des opérations spéciales du renseignement militaire et des unités de cyberguerre ont déclaré qu’ils cesseraient de faire du bénévolat à partir de dimanche, pour protester contre les plans du gouvernement visant à remanier de manière radicale le système judiciaire.