Des groupes juifs US en colère suite aux déguisements de nazis pour Halloween
Dans l’Etat de New York et dans le Wisconsin, de tels incidents ont suscité l’indignation, sur fond de résurgence préoccupante de l’antisémitisme
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
Des organisations juives américaines se sont indignées, lundi, des déguisements de nazis portés par certains, pour Halloween.
Deux incidents ont en particulier focalisé l’attention, alors que la résurgence de l’antisémitisme inquiète aux États-Unis.
À New York, un homme est entré dans un bar en tenue nazie. Le personnel du bar et les clients lui ont demandé de partir.
Dans une vidéo, on entend les clients lui dire : « Qu’est-ce qui vous prend ? » et « Sortez », avant de lui demander de partir « pour sa propre sécurité ».
De ce que l’on voit et entend, le personnel du bar semble avoir refusé de le servir et lui avoir intimé l’ordre de sortir.
L’Anti-Defamation League (ADL) s’est dite « extrêmement troublée » par cet incident.
a guy just walked into fanelli cafe in soho dressed as a nazi i have no words pic.twitter.com/4szraZgVEd
— matt (@mattxiv) October 30, 2022
« Ce costume banalise la Shoah et est particulièrement malvenu à un moment où les actes antisémites se multiplient », a déclaré l’ADL.
Toujours pendant la soirée d’Halloween, un homme déguisé et grimé en Adolf Hitler a été vu à Madison, dans le Wisconsin, près de l’université publique.
La Fondation Hillel de l’Université du Wisconsin, le centre Habad de l’université et l’ADL ont qualifié l’incident de « préoccupant ».
Someone came to @UWMadison dressed up as Hitler for Halloween. Genocide is not an accessory.
Get another costume. pic.twitter.com/fzqwSX9DZM
— Jewish on Campus (@JewishonCampus_) October 31, 2022
« La glorification de la haine, du fascisme et de l’antisémitisme sont révoltantes », a assuré Hillel.
Le Musée américain de la Shoah a déclaré lundi : « Quelles que soient les circonstances, il est inacceptable de se déguiser en nazi. »
« Les dangereux incidents antisémites prolifèrent ces derniers temps, aussi est-il profondément préoccupant de voir des personnes glorifier cette partie de l’histoire en portant des costumes nazis », a déclaré le musée.
Les propos antisémites répétés de Kanye West et autres incidents des dernières semaines ont suscité un débat, à l’échelle du pays, sur l’antisémitisme aux États-Unis.
À New York, cette histoire de costume nazi n’est que l’un des nombreux incidents antisémites en date.
Lundi, la gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, qui dispute au Républicain Lee Zeldin l’électorat juif dans la course au poste de gouverneur qui aura lieu la semaine prochaine, a condamné les graffitis antisémites et homophobes au Hostos College du Bronx.
Cette université fait partie de la City University of New York (CUNY), récemment taxée d’antisémitisme.
A Manhattan, ce week-end, les locaux du mouvement Habad « Mitzvah Tank », qui oeuvre pour une meilleure connaissance du monde juif, a été aspergé du mot « Palestine ».
Appalled to see this antisemitic banner in #Yonkers by a group known for virulent antisemitism & white supremacy, esp. on anniversary of Pittsburgh synagogue shooting. To be clear: antisemitism, including @kanyewest's hateful rhetoric, has dire consequences & no place anywhere. pic.twitter.com/hZt8JELDGe
— ADL New York / New Jersey (@ADL_NYNJ) October 28, 2022
On a vu un camion, revêtu du message conspirationniste antisémite « Les Juifs sont responsables du 9/11 », à Long Island, la semaine dernière, et une bannière antisémite a été déployée à Yonkers.
La semaine passée toujours, à Brooklyn, un groupe a crié « Palestine libre » à un jeune juif de 15 ans avant de lui jeter des œufs. La police mène l’enquête sur ce qu’elle a qualifié de crime de haine.
Dans la capitale de l’État, Albany, la police a déclaré avoir arrêté un homme qui collait des « autocollants portant des images antisémites » sur le campus de l’université d’État.
La police de New York dit avoir enregistré 195 crimes de haine antisémites dans la ville du 1er janvier au 30 septembre dernier, ce qui représente un acte toutes les 33 heures.
Il est probable que d’autres incidents ne soient pas signalés.
Sans changement, les Juifs sont toujours les victimes les plus nombreuses des crimes de haine à New York, que ce soit par an, par habitant ou en chiffres absolus.