Des images satellites montrent un site syrien « détruit » par un raid attribué à Israël
Selon le service d’imagerie, le site souterrain lié au centre de recherche de Masyaf aurait subi plusieurs frappes aériennes vendredi
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Une société israélienne spécialisée dans les satellites et le renseignement a publié, dimanche, des images donnant à voir les dégâts causés par des frappes aériennes à une installation souterraine, en Syrie. Ces frappes sont attribuées à Israël.
L’agence de presse officielle syrienne a annoncé que cinq personnes au moins ont été tuées et sept autres blessées dans ce qui est présenté comme une frappe aérienne israélienne dans la région de Masyaf, dans le nord-ouest de la Syrie, vendredi soir. D’autres médias syriens ont déclaré que six personnes avaient été tuées, toutes membres de l’équipe du système de défense aérienne Pantsir, chargée d’abattre les missiles.
ImageSat International (ISI) a déclaré que les frappes aériennes visaient une installation souterraine cachée.
« Les structures [extérieures] servaient d’entrée à des tunnels souterrains. ISI a détecté que les structures avaient été totalement détruites », a déclaré la société.
Le site avait déjà été atteint en septembre 2018 et avait depuis été reconstruit, selon les images de l’ISI. La société a déclaré avoir évalué que l’installation était liée au Centre d’études et de recherches scientifiques voisin, connu sous le nom de CERS, touché en avril par des frappes aériennes attribuées à Israël.
On pense que la région de Masyaf est utilisée comme base par l’armée iranienne et les milices pro-iraniennes. Elle a été attaquée à plusieurs reprises ces dernières années, pense-t-on, par Israël.
Les responsables occidentaux associent depuis longtemps le CERS à la fabrication d’armes chimiques. Selon les États-Unis, du gaz sarin aurait été développé dans ce centre, accusation démentie par les autorités syriennes. Le site a été frappé à de nombreuses reprises par le passé.
Les frappes aériennes de vendredi constituent la deuxième frappe israélienne présumée sur le pays en quelques jours, après des tirs de missiles sur un site proche de de la frontière avec Israël, tôt mercredi.
L’armée israélienne n’a pas réagi, mais il n’est pas rare qu’elle ne commente pas les frappes individuelles.
Israël a effectué des centaines de survols de la Syrie ces dix dernières années, principalement pour déjouer les tentatives militaires iraniennes de transférer des armes ou de s’implanter.
Les frappes israéliennes se poursuivent dans l’espace aérien syrien, largement contrôlé par la Russie, même si les liens avec Moscou se sont distendus ces dernières semaines. Israël se trouve en délicatesse avec la Russie en raison de son soutien à l’Ukraine, mais cherche malgré tout à préserver sa liberté de mouvement dans le ciel syrien.