Des Iraniens voudraient raser le tombeau de Mordechaï et Esther à Hamadan
Un groupe d'étudiants à Hamadan propose de transformer la tombe des héros de Pourim en consulat palestinien en réponse au plan Trump ; un responsable assure que le site est protégé
Un organe du département d’État américain a exprimé cette semaine son inquiétude en raison d’informations selon lesquelles l’Iran menace de raser un ancien sanctuaire vénéré par les Juifs locaux comme étant le lieu de sépulture des figures bibliques Esther et Mordechaï, dans un acte de vengeance contre Israël et les États-Unis.
Selon des informations parues dans la presse iranienne au début du mois, des membres de l’organisation étudiante extrême Basij de la province de Hamadan, où se trouve le sanctuaire, ont publié une déclaration menaçant de démolir l’édifice et de le remplacer par un consulat palestinien, au milieu de la colère suscitée par le plan de paix de l’administration Trump publié le mois dernier.
Sur Twitter, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) s’est dite « troublée par les menaces signalées à l’encontre du tombeau d’Esther et Mordechaï à Hamadan, en Iran, et souligne la responsabilité du gouvernement iranien de protéger les sites religieux ».
Selon l’Alliance pour les droits de toutes les minorités, un groupe basé aux États-Unis qui milite pour la liberté religieuse en Iran, les autorités perses auraient notamment demandé la destruction du site, mais la véracité de cette demande n’a pas pu être immédiatement vérifiée.
L’USCIRF est préoccupée par les menaces qui pèsent sur le tombeau d’Esther et Mordechaï à Hamedan, en Iran, et souligne la responsabilité du gouvernement iranien dans la protection des sites religieux.
— USCIRF (@USCIRF) 19 février 2020
Le chef de l’Anti Defamation League, Jonathan Greenblatt, a jugé cette information « abjecte ».
Il est abject que le gouvernement iranien viole un site juif sacré pour faire avancer son programme politique. A moins d’un mois du début de #Pourim, les gens de toutes les confessions devraient s’exprimer avant que cette profanation n’ait lieu. https://t.co/pJ69Migo2N
— Jonathan Greenblatt (@JGreenblattADL) 16 février 2020
Ali Malmir, le chef du bureau du tourisme de Hamadan, a fait savoir le 7 février à l’agence de presse du régime ISNA que la transformation du sanctuaire en bâtiment consulaire ne serait pas possible, notant que le site était protégé en tant qu’œuvre du patrimoine historique par la loi iranienne, et ne pouvait pas répondre aux besoins d’un bureau diplomatique.
![](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2020/02/Aert_de_Gelder_-_Esther_y_Mardoqueo_escribiendo_la_primera_carta_del_Purim-640x400-1-640x400.jpg)
Cependant, le responsable de Basij à Hamadan a indiqué à la rédaction que les responsables iraniens devraient considérer la défense des droits des Palestiniens comme un héritage culturel plus important.
Le bâtiment abriterait les tombes d’Esther et de Mordechaï, les héros de l’histoire de Pourim, dans laquelle ils font échouer les plans d’un vice-roi persan visant à y détruire la communauté juive. La fête de Pourim, qui commémore ces événements, sera célébrée le mois prochain.
Bien que le site soit protégé par la loi iranienne, les autorités auraient, en 2011, déclassé son statut, quelques semaines après une manifestation sur le site en réponse aux allégations selon lesquelles Israël menaçait de détruire la mosquée al-Aqsa à Jérusalem.