Israël en guerre - Jour 537

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Des Israéliens s’interrogent après les propos de Trump sur Gaza

Interrogés par l'AFP, plusieurs Israéliens l'ont accueillie dans un mélange d'adhésion et de scepticisme

Le président américain Donald Trump s'exprimant lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans la salle Est de la Maison Blanche, à Washington, le 4 février 2025. (Crédit : Andrew Caballero-Reynolds/AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprimant lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans la salle Est de la Maison Blanche, à Washington, le 4 février 2025. (Crédit : Andrew Caballero-Reynolds/AFP)

L’idée lancée par Donald Trump d’une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et du déplacement de ses habitants suscite des interrogations à Jérusalem et Tel-Aviv, même pour qui estime que le projet répond à « ses rêves les plus fous ».

Leur réaction intervenait cependant avant que Washington ne tempère l’annonce du président, précisant que celui-ci voulait que les Palestiniens quittent la bande de Gaza temporairement le temps d’une reconstruction, et que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention de financer ni ne s’engageaient à envoyer des troupes.

« Je pense que le plan de Trump est logique, Gaza est complètement détruite et il est impossible de reconstruire cet endroit tant qu’il y a des gens là-bas », avance Kfir Dekel, un habitant de la région limitrophe de Gaza, territoire palestinien désormais en ruines après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

Il rappelle que les Gazaouis « ne sont pas autorisés à quitter » l’étroite bande de terre palestinienne, ce qui « n’est pas bien pour eux », estime-t-il.

Depuis la prise du pouvoir à Gaza par le mouvement islamiste Hamas en 2007, Israël impose en effet un strict blocus à ce territoire palestinien.

A man rides a donkey-pulled cart past the rubble of destroyed buildings at Saftawi street in Jabalia, in the northern Gaza Strip, on February 5, 2025 during a ceasefire deal in the war between Israel and Hamas. Palestinian militant group Hamas lashed out on February 5, at President Donald Trump’s shock proposal for the United States to take over the Gaza Strip and resettle its people in other countries, seemingly whether they want to leave or not. (Photo by Omar AL-QATTAA / AFP)

Quant à l’unique frontière de Gaza avec le reste du monde, à l’extrême sud du territoire, vers l’Egypte, elle a été régulièrement fermée côté égyptien pendant plus d’une décennie, et l’armée israélienne en a pris le contrôle en mai 2024.

Aujourd’hui, la bande de Gaza est donc bien fermée, à l’exception de rares convois d’évacuations humanitaires.

« Laissez-les partir et construire leur vie ailleurs », lance M. Dekel, qui considère que Gaza est « un cancer logé dans le coeur de la nation » israélienne.

« C’est faisable ? » 

A Jérusalem, les allées du marché populaire de Mahane Yehouda étaient encore calmes mercredi mais les rares passants présents avaient entendu parler des déclarations de la nuit.

« J’aime beaucoup ce qu’il (Donald Trump, NDLR) dit, mais même dans mes rêves les plus fous, je doute que cela se produise », estime Refael, masseur de 65 ans qui ne souhaite pas donner son nom, « c’est difficile pour moi d’y croire mais qui sait? Dieu seul ».

Ici, de nombreux commerçants affichent leurs opinions politiques, plutôt conservatrices. Autour de leurs étals, et dans la ville en général, des commerçants arborent depuis la campagne pour l’élection présidentielle américaine leur soutien à Donald Trump dans les vitrines.

Un grand panneau d’affichage avec le président américain Donald Trump encourageant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à mettre fin à la guerre, à Jérusalem, le 13 janvier 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

« Il dit des choses qui peuvent sembler bonnes pour Israël mais est-ce que c’est faisable? », s’interroge Daniel, un autre habitant de Jérusalem qui n’a pas souhaité donner son nom.

« Ca semble être une idée folle mais en même temps, tout ce qui dit Donald Trump paraît d’abord fou et au bout du compte, il finit par avoir raison », semble lui répondre Eliyahu Lizorkin, interrogé par l’AFP à Tel-Aviv.

 « Nouveau Moyen-Orient » 

Cet employé du secteur de l’éducation se dit « confiant » car selon lui, « il est évident que les gens (de Gaza, NDLR) ne peuvent pas continuer à vivre dans un endroit avec une telle culture de la violence », bien qu’il précise souhaiter qu’il ne s’agisse pas « juste de les expulser » du territoire.

« Ça semble un plan infaisable. Je ne vois aucune solution ici, tout comme c’est impossible de reloger les Israéliens dans d’autres pays. Et surtout je ne vois pas en quoi ça fait avancer l’accord pour ramener les otages », déclare pour sa part Naama Weinberg, cousine de Itaï Svirsky, otage mort en captivité dont le corps a été ramené de Gaza en décembre.

La mobilisation pour la libération des personnes prises en otage lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, rassemble régulièrement des milliers de personnes à Tel-Aviv. Et la question reste prioritaire pour beaucoup qui continuent à se réunir et à couvrir la ville de rubans jaunes, symbole du mouvement.

Pour Noga Unger, 31 ans, directrice de restaurant à Tel-Aviv, le plan de Trump « est déconnecté de la réalité ».

Un panneau d’affichage électronique montre le président américain Donald Trump, à gauche, serrant la main du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman avec un texte qui dit : « Nous sommes prêts », à Tel Aviv, le 3 février 2025. (Crédit : AP Photo/ Ariel Schalit)

« Je ne sais pas quelles sont ses intentions ni comment il compte s’y prendre. Et je pense aussi que si ces personnes ne veulent pas partir, alors personne ne devrait les y obliger », ajoute-t-elle.

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