Des militants anti-refonte se collent au sol dans les bureaux du gouvernement à TLV
Les manifestants affirment que le projet de refonte judiciaire menace les droits des femmes, des membres de la communauté LGBTQ, des Israéliens laïcs et des Palestiniens
Une vingtaine de manifestants se sont collés au sol à l’entrée d’un bâtiment de Tel-Aviv abritant plusieurs bureaux du gouvernement, mercredi, pour protester contre la refonte largement controversée du système judiciaire par le gouvernement.
Dans un communiqué, le groupe a déclaré qu’il agissait parce que le pays « se dirige tout droit vers une dictature religieuse ».
« La vérité est que le gouvernement actuel est le plus raciste, le plus misogyne et le plus homophobe de l’Histoire d’Israël », ont déclaré les activistes.
« La tentative du gouvernement de réduire à néant l’indépendance du système judiciaire vise à permettre l’écrasement systématique des droits de l’Homme et des droits civils de toutes les communautés qu’on ne représente pas, notamment les femmes, les membres de la communauté LGBTQ, les laïcs et les Palestiniens », ont-ils déclaré, selon le site d’information Ynet.
Les activistes ont également appelé les membres de la coalition à s’exprimer et à mettre fin au blitz législatif.
« Chaque jour où vous continuez à œuvrer au service de ce gouvernement nous menace tous personnellement. Nous vous demandons instamment de vous réveiller et de mettre immédiatement un terme à cette législation », ont déclaré les militants dans un communiqué, ajoutant qu’ils continueraient à mener des actions pacifistes.
מספר פעילים מארגון ״לחסום את ההפיכה״ הגיעו הבוקר לקרית הממשלה בתל אביב והדביקו עצמם לרצפה. המשטרה נמצאת במקום והכניסה עצמה לבניין לא חסומה pic.twitter.com/R1ggw1nRSO
— Bar Peleg (@bar_peleg) March 8, 2023
La manœuvre d’utilisation de la colle comme moyen de protestation a déjà été employée par des manifestants contre la refonte qui tentaient de bloquer les députés du gouvernement dans leurs maisons. Il s’agit également d’une méthode de référence pour les militants de la lutte contre le dérèglement climatique dans le monde entier.
L’action a eu lieu alors que les manifestants se préparent à une autre « Journée nationale de perturbations » jeudi, notamment en bloquant les routes autour de l’aéroport Ben Gurion pour tenter d’empêcher le Premier ministre Benjamin Netanyahu de prendre son vol pour une visite officielle en Italie. Ce déplacement a déjà été remis en cause par un débrayage des pilotes de la compagnie nationale El Al opposés à la réforme judiciaire.
Ils ont qualifié la manifestation de « journée de résistance à la dictature, au cours de laquelle le trafic en Israël sera perturbé : dans les airs, en mer et sur terre ».
Dans un communiqué, ils ont indiqué que des convois de protestation, comprenant certains véhicules et équipements agricoles, partiraient à travers le pays tout au long de la journée, ainsi que des rassemblements à différents endroits, une manifestation en soirée devant le domicile du ministre de la Justice, Yariv Levin, et d’autres actions contre les députés et les ministres de la coalition Netanyahu.
Un grand rassemblement à Tel Aviv partira de la place Habima et des employés du secteur high-tech manifesteront dans 15 différentes villes du pays.
Les organisateurs ont déclaré que ces actions n’étaient que les « premiers événements qui peuvent être révélés aux médias pour le moment » et ont promis « de nombreuses surprises ».
Selon ses détracteurs, ce projet portera profondément atteinte au caractère démocratique d’Israël en bouleversant son système d’équilibre des pouvoirs, en accordant presque tous les pouvoirs à la coalition et en laissant les droits individuels sans protection et les minorités sans défense.
Les partisans affirment qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Haute Cour.
La semaine dernière, les manifestants ont organisé une « Journée nationale de perturbations » dans tout le pays, avec un rassemblement principal à Tel-Aviv qui a bloqué un carrefour important de la ville. La police a eu recours à des officiers de la garde montée, à des canons à eau et à des grenades incapacitantes pour les disperser. Les forces de l’ordre ont été critiquées pour leur traitement brutal des manifestants à Tel-Aviv mercredi dernier, notamment pour un officier qui a lancé une grenade incapacitante dans une foule de personnes. Le Département des enquêtes internes de la police du ministère de la Justice a ouvert une enquête sur cet incident.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a demandé à la police de faire preuve de fermeté à l’égard des manifestants anti-gouvernement qui bloquent les routes et qui ont été qualifiés de « terroristes » et « d’anarchistes » par lui-même et par plusieurs membres du gouvernement et leurs alliés.