Des photos satellites montrent que l’Iran intensifie sa production de missiles
Analysées par des experts américains et corroborées par les autorités iraniennes, ces photos confirment le rôle de l'Iran comme fournisseur de missiles
Des images satellites récentes permettent de voir les considérables travaux d’agrandissement faits dans deux importantes usines de fabrication de missiles balistiques iraniens, que deux chercheurs américains analysent comme préparatoires à une massification de la production, une conclusion confirmée par trois hauts dignitaires iraniens.
Ces travaux font suite au contrat conclu en 2022 avec la Russie pour lui fournir des missiles utiles pour sa guerre contre l’Ukraine.
Selon des responsables américains, Téhéran approvisionne également en missiles les Houthis du Yémen ainsi que le Hezbollah libanais, tous deux membres de l’axe de la résistance anti-Israël soutenu par l’Iran.
Les images prises de la base militaire de Modarres par la société de satellites commerciaux Planet Labs, en mars, et du complexe de production de missiles de Khojir, en avril, prouvent l’apparition de plus de 30 nouveaux bâtiments au total, sur ces complexes situés non loin de Téhéran.
Sur ces images, examinées par Reuters, on voit un grand nombre de structures entourées de remblais de terre. De tels travaux de terrassement sont associés à la production de missiles et sont conçus pour empêcher que l’explosion accidentelle d’un bâtiment fasse exploser les matériaux hautement combustibles des structures voisines, explique Jeffrey Lewis de l’Institut Middlebury d’études internationales à Monterey.
Les travaux d’agrandissement ont commencé à Khojir en août 2023 et à Modarres, en octobre, précise Lewis, sur la base d’images desdits sites.
Selon les experts, l’arsenal iranien est d’ores et déjà le plus important du Moyen-Orient – estimé à plus de 3 000 missiles -, avec notamment les modèles conçus pour transporter des ogives conventionnelles et nucléaires.
Trois responsables iraniens, qui ont demandé à garder l’anonymat dans la mesure où ils ne sont pas autorisés à parler publiquement de la question, ont confirmé que Modarres et Khojir étaient en phase d’expansion dans le but d’augmenter la production de missiles balistiques conventionnels.
« Pourquoi ne le ferions-nous pas ? », a demandé un de ces responsables.