Des Qataris envoyés en Israël et à Gaza pour gérer la crise de l’électricité
La délégation rencontrera des responsables israéliens et palestiniens de la construction de la Power Line 161, apparemment dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Le Qatar a annoncé lundi qu’il envoyait une équipe technique en Israël et dans la bande de Gaza pour discuter de la construction d’une nouvelle ligne de courant qui résoudrait la crise d’électricité qui frappe l’enclave côtière.
Il semblerait qu’il s’agisse de la dernière mesure prise dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et les groupes terroristes de la bande de Gaza qui a été négociée par l’Egypte et les Nations unies avec l’aide du Qatar. La trêve – que Jérusalem refuse de reconnaître officiellement, mais à laquelle il se plie – comprendrait des approbations par Israël de certains projets humanitaires à Gaza.
L’envoyé qatari à Gaza, Mohammed al-Emadi, a déclaré que la délégation arrivera dans la région après le mois du ramadan, qui se termine le 5 juin.
L’équipe se penchera spécifiquement sur un projet qui a été longuement discuté, intitulé Power Line 161, et qui permettrait d’acheminer 161 kilovots d’électricité vers la bande de Gaza depuis Israël.

Les résidents de l’enclave contrôlée par la Hamas souffrent d’un « déficit d’électricité chronique » depuis 10 ans, selon les Nations unies. Ces derniers mois, les Gazaouis bénéficient d’un accès à l’électricité entre 12 et 16 heures par jour, ce qui, même si c’est peu, représente une amélioration par rapport à 2018, où ils n’avaient que 5 heures d’électricité par jour.
Les responsables palestiniens ont longtemps tenu les blocus imposés par Israël et l’Egypte pour responsables de cette situation. Israël affirme que le vrai obstacle à un approvisionnement suffisant et régulier de courant est le refus de l’Autorité palestinienne et du Hamas de payer pour cette énergie.
La construction et la gestion de la Power Line 161 a été proposé comme solution à la pénurie d’électricité il y a plusieurs années, mais jusqu’à il y a un mois, les efforts étaient au point mort.
« Malheureusement, aucun progrès significatif sur la ligne de 161 kV d’Israël vers Gaza n’a été fait ; il est désormais nécessaire de se mettre d’accord sur la mise en oeuvre d’un plan pour faire avancer ce projet », indique un rapport du 30 avril du Bureau du Quartet, un organe international composé des Nations unies, des Etats-Unis, de l’Union européen et de la Russie.
Ces dernières semaines, la bande de Gaza a été sous tension après deux jours d’hostilités entre Israël et les groupes terroristes, qui s’est terminé par l’accord de cessez-le-feu informel.

Selon la Douzième chaîne israélienne, l’accord prévoit que le Hamas mette fin aux incidents violents à la frontière, maintienne une zone-tampon de 300 mètres avant la frontière, mette fin au lancement de ballons incendiaires vers les communautés israéliennes et les affrontements nocturnes entre les Gazaouis et les forces de l’ordre, et stoppe les flottilles qui tentent de franchir la frontière maritime entre Israël et Gaza.
En échange, Israël a élargi la zone de pêche et accepté la mise en application des programmes cash-for-work des Nations unies, autorisé l’approvisionnement en médicament et humanitaire civile, et ouvert les négociations sur les questions portant sur l’électricité, les points de passage, et les fonds.