Deux Israéliens arrêtés pour l’agression d’un journaliste arabe à Sheikh Jarrah
Les suspects sont accusés d'avoir battu Iyad Harb et de l'avoir aspergé de gaz lacrymogène lors des émeutes qui ont suivi la marche controversée de Yom Yeroushalayim
La police a arrêté lundi deux suspects qui auraient agressé un journaliste couvrant les troubles qui ont suivi la « Marche des drapeaux » dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Selon la police, les suspects ont attaqué Iyad Harb – le correspondant de la police pour la station arabe du radiodiffuseur public Kan – pendant les émeutes dans le quartier voisin de Sheikh Jarrah. Les deux hommes l’auraient frappé avec un bâton, lui auraient donné des coups de poing et l’auraient aspergé de Mace.
Harb a été emmené à l’hôpital pour y recevoir des soins après l’agression.
La police a déclaré que les suspects, deux résidents du centre d’Israël âgés d’une vingtaine d’années, ont également volé le téléphone de Harb. Ils devraient comparaître devant un tribunal lundi pour une audience de mise en détention provisoire.
« Nous prenons très au sérieux les violences de toutes sortes, et en particulier contre les journalistes qui exercent leurs fonctions », a indiqué un communiqué de la police.
Après l’incident, Harb a déclaré que les assaillants, qui l’ont aspergé de gaz lacrymogène avant de le frapper alors qu’il tombait au sol, parlaient hébreu.
« Les jeunes juifs masqués m’ont demandé d’arrêter de filmer, puis ils m’ont agressé avec du gaz poivré ou du gaz lacrymogène… je suis tombé au sol, ils m’ont frappé à la tête et dans le dos avec des bâtons, et m’ont donné des coups de pied », a déclaré Harb.
Plus tard dans la soirée, des Palestiniens et des Juifs du quartier de Sheikh Jarrah, épicentre symbolique du conflit israélo-palestinien, ont participé à de violents affrontements au cours desquels des pierres ont été lancées. La police a tenté de disperser les émeutiers par la force, La police a tenté de disperser les émeutiers par la force, certains agents les poursuivant à cheval.
Des images ont été diffusées montrant des Israéliens brisant des clôtures dans le quartier de Silwan, à Jérusalem-Est. Les manifestants ont été vus attaquant une voiture et jetant des pierres avant que la police ne leur fasse évacuer le quartier.
טירוף בלילה! קבוצת יהודים קיצוניים פורצים גדרות של ערבים בסילוואן מתחילים להשחית רכב ולתקוף את הערבים. פרעות יום ירושלים pic.twitter.com/5eGmd9eMke
— Yossi Eli יוסי אלי (@Yossi_eli) May 30, 2022
Ces événements se sont ajoutés à une série d’affrontements dans toute la ville, alors qu’Israël marquait Yom Yeroushalayim avec la très controversée « Marche des drapeaux ».
Anticipant les tensions, la police a déployé environ 2 000 agents pour sécuriser le rassemblement et des agents de sécurité en civil se sont déployés dans les ruelles de la Vieille Ville.
Néanmoins, des affrontements sporadiques ont éclaté entre les marcheurs israéliens de droite et les Palestiniens tout au long de la journée. Au moins 60 personnes ont été arrêtées pour violences, selon la police. Cinq policiers israéliens, trois Israéliens et 40 Palestiniens ont été blessés, selon la police et les secouristes.
Yom Yeroushalayim, qui marque la conquête par Israël de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est sur la Jordanie lors de la guerre des Six Jours en 1967, est connue pour sa marche des drapeaux controversée, dont les participants brandissant des drapeaux israéliens traversent souvent le quartier musulman de la ville.