Israël en guerre - Jour 430

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Deux ministres ont boycotté le vote approuvant la frappe au Yémen

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Justice Yariv Levin se seraient plaints d'avoir appris des faits déterminants "après coup"

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Justice Yariv Levin lors d'une réunion sur le vote du budget de l'État, le 22 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Justice Yariv Levin lors d'une réunion sur le vote du budget de l'État, le 22 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Deux ministres de premier plan du cabinet de sécurité ont boycotté le vote consacré à l’approbation de la frappe effectuée par Tsahal au Yémen, samedi, protestant contre la précipitation de cette dernière, ont indiqué des médias israéliens.

Les ministres du cabinet ont approuvé l’opération lors d’une réunion qui a débuté aux environs de 14 heures 30, samedi, selon la Douzième chaîne. Ils avaient été convoqués en vue de cette rencontre seulement 45 minutes auparavant.

Les convocations avaient été émises par le Conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi qui avait donné l’ordre aux membres du cabinet de ne pas parler de la réunion.

Cette dernière avait finalement duré quatre heures et l’attaque avait été menée alors que les ministres étaient encore rassemblés dans la salle de réunion.

Toutefois, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Justice Yariv Levin avaient décidé de ne pas prendre part au vote.

Le site d’information Walla a fait savoir que Smotrich s’était refusé à voter parce que des informations cruciales provenant de l’establishment de la Défense n’étaient parvenues à la Knesset qu’après la frappe.

Une photo obtenue par le centre des médias de Huthi Ansarullah au Yémen montre une énorme colonne de feu apparaissant suite à des frappes aériennes dans la ville portuaire de Hodeida, tenue par les Houthis du Yémen, le 20 juillet 2024. (Crédit : AFP)

« J’ai demandé à ne pas participer au vote parce que des détails qui nous auraient permis de prendre une décision n’ont pas été transmis au cabinet », a écrit Smotrich, expliquant ce boycott. « Je n’y ai pas pris part parce que le fait que la question ait été présentée au vote après la frappe a transformé ce vote du cabinet un simple sceau d’approbation, et parce que j’ai déjà dit que j’avais toute confiance dans les décisions prises par le Premier ministre ».

Smotrich a aussi écrit que s’il apportait son soutien à l’attaque qui a été effectuée, « en même temps, nous pouvions faire davantage et nous aurions dû faire davantage ».

Levin a boycotté le vote pour la même raison, selon la Douzième chaîne.

Samedi matin, le ministre de la Défense Yoav Gallant s’était entretenu avec de hauts-responsables militaires et la frappe avait alors été approuvée.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant (au centre) rencontrant les hauts responsables de la défense avant d’approuver les frappes aériennes israéliennes sur le Yémen, le 20 juillet 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

L’armée a pris pour cible samedi le port de Hodeida, situé dans l’Ouest du Yémen, ont indiqué l’armée et les médias locaux – une attaque survenue au lendemain d’une attaque au drone commise par le groupe soutenu par l’Iran à Tel Aviv qui avait entraîné la mort d’un Israélien, Yevgeny Ferder, âgé de 50 ans

Les plans de cette frappe israélienne au Yémen avaient été préparés de manière anticipée et ils ont été mis en œuvre suite à l’attaque commise par les Houthis, vendredi matin, selon le reportage qui a été diffusé par la Douzième chaîne.

La chaîne a aussi fait remarquer que le cabinet de sécurité était tenu d’approuver les actions susceptibles d’entraîner une guerre. Elle a ajouté que dans ce cas précis, « il y avait, bien sûr, la possibilité d’une riposte significative ».

Le reportage a aussi signalé que la procureure-générale Gali Baharav-Miara avait insisté sur la nécessité de convoquer le cabinet de sécurité pour qu’il approuve l’attaque.

Illustration – Des partisans des Houthis à un rassemblement anti-Israël à Sanaa, au Yémen, le 7 juin 2024. (Crédit : AP Photo/Osamah Abdulrahman)

Il est très inhabituel que le cabinet de sécurité se réunisse à Shabbat.

Le décision de principe de l’opération avait été prise avant la rencontre des ministres, a précisé le reportage, de manière à garantir que la fenêtre d’opportunité resterait ouverte pour les militaires.

La frappe a été placée sous embargo par la censure militaire jusqu’à la soirée de samedi.

Israël avait informé les États-Unis avant l’attaque, a dit la Douzième chaîne, ainsi que ses autres alliés – « sans doute » l’Égypte et les autres pays de la région qui devaient ne pas se laisser surprendre par la frappe.

Cela a été la première fois que l’armée israélienne a lancé une attaque sur le territoire du Yémen. Elle a été nommée « l’Opération bras tendu ».

Le périmètre de sécurité entourant les débris sur les lieux d’une attaque de drone mortelle, à Tel Aviv, le 19 juillet 2024. (Crédit : Erik Marmor/AP)

L’attaque de l’armée de l’air contre le port a eu pour objectif de dissuader les Houthis d’importer des armes iraniennes, et d’entraîner des dégâts financiers pour le groupe terroriste soutenu par l’Iran.

Tsahal a fait savoir que le port avait été utilisé pour faire entrer des armes depuis l’Iran et que dans ce contexte, Israël le considérait comme une cible militaire légitime.

Au moins une douzaine d’avions de l’armée de l’air – avions de combat de type F-35 ou F-15, avions de reconnaissance et autres – ont pris part à cette attaque.

Israël avait menacé de répondre à l’attaque au drone commise à Tel Aviv vendredi en tout début de matinée. Le drone de fabrication iranienne qui avait été lancé par les Houthis n’avait pas été intercepté par les systèmes de défense antiaérienne en raison « d’une erreur humaine », ont expliqué les militaires.

Selon l’armée israélienne, les Houthis du Yémen ont lancé, au cours des neuf derniers mois, plus de 220 missiles balistiques, missiles de croisière et drones en direction d’Israël – en particulier en direction de la ville d’Eilat, la localité la plus au sud du pays – en signe de solidarité avec la bande de Gaza, où l’État juif mène une guerre visant à détruire le Hamas après le pogrom qui avait été commis par le groupe terroriste dans le sud du pays, le 7 octobre 2023.

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