Deux mois après la mort de Nasrallah, des centaines de personnes en deuil se rassemblent
La date des funérailles publiques du défunt chef n'a pas encore été fixée, mais le groupe terroriste affirme qu'elles auront lieu maintenant que la trêve est en place au Liban
Des centaines de personnes, souvent en larmes, se sont rassemblées samedi en fin de journée dans la banlieue sud de Beyrouth, sur le site où l’ancien chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait été éliminé lors d’une puissante – et très précise – frappe aérienne israélienne qui avait pris pour cible la banlieue sud de Beyrouth, à Dahiyeh, il y a deux mois.
Des bougies et des drapeaux jaunes du groupe terroriste ont été plantés à l’intérieur et autour de l’énorme cratère laissé par la frappe lors de cette cérémonie organisée par le Hezbollah – dont la dernière guerre avec Israël a connu une fin provisoire grâce à la conclusion d’un cessez-le-feu, qui est entré en vigueur mercredi.
Le Hezbollah avait commencé à attaquer Israël en date du 8 octobre 2023, lançant presque quotidiennement des attaques à la roquette et au drone en direction du nord d’Israël et forçant quelque 60 000 habitants à évacuer la région. Le groupe terroriste avait fait savoir que ses frappes venaient en signe de solidarité avec le groupe terroriste palestinien du Hamas, dans le cadre de sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza. Les deux groupes terroristes sont soutenus par l’Iran et ils cherchent depuis longtemps à détruire Israël.
Des haut-parleurs ont diffusé des discours de Nasrallah et des lumières rouges ont donné un aspect pourpre à la scène, tandis que des portraits géants du défunt dominaient les bâtiments endommagés qui entourent le site.
« Sayyed Hassan était tout pour nous. Si seulement nous étions morts et qu’il était encore en vie », a déploré Lama, une femme de 30 ans qui avait amené ses deux jeunes enfants au rassemblement.
« Il a laissé un grand vide », a-t-elle ajouté.
Non loin de là, un groupe de jeunes gens brandissant le drapeau du Hezbollah scandait : « À tes ordres, Nasrallah. »
« Je n’arrive toujours pas à croire qu’il est mort », a déclaré Lea, une étudiante de 18 ans venue avec des amis.
Les cibles du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du groupe terroriste, ont été lourdement visées par les frappes aériennes de Tsahal depuis la fin du mois de septembre – des attaques qui ont permis d’éliminer la grande majorité des dirigeants du Hezbollah, dont Nasrallah. Israël a ensuite lancé une opération terrestre dans le sud du Liban qui a pris pour cible les capacités du groupe terroriste dans la région. Parallèlement, Tsahal a continué à bombarder des infrastructures et des cellules du Hezbollah dans l’ensemble du territoire libanais.
La frappe aérienne du 27 septembre qui avait éliminé Nasrallah dans un bunker souterrain avait aussi causé la mort d’un autre commandant, ainsi que celle d’un haut responsable du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran.
Nasrallah a été enterré dans un lieu tenu secret, de peur que ses funérailles ne soient prises pour cible par Israël.
Après le cessez-le-feu, le Hezbollah a annoncé qu’il prévoyait des funérailles publiques, mais il n’a pas précisé de date.
Les attaques menées par le Hezbollah à l’encontre d’Israël, depuis le mois d’octobre 2023, ont entraîné la mort de 45 civils.
En outre, 76 soldats et réservistes de l’armée israélienne ont perdu la vie lors des affrontements transfrontaliers, des attaques contre Israël et dans le cadre de l’offensive terrestre. Deux soldats ont été tués lors d’une attaque au drone en provenance d’Irak. Plusieurs attaques en provenance de Syrie ont également eu lieu, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer.
Tsahal estime que quelque 3 500 terroristes du Hezbollah ont été tués au cours de ce conflit. Une centaine d’éléments d’autres groupes terroristes, ainsi que des centaines de civils, auraient également été tués au Liban.