Un rapport publié par le Contrôleur de l’Etat accuse l’appareil de politique étrangère israélien d’être terriblement sous-financé et non coordonné, et appelle à des réformes qui centraliseraient les activités diplomatiques de la nation.
Outre le ministère des Affaires étrangères, il existe plus de 35 autres agences gouvernementales qui s’occupent des relations internationales. Le rapport indique que cela conduit fréquemment à des situations dans lesquelles le ministère des Affaires étrangères et d’autres organismes traitent les mêmes questions face aux mêmes interlocuteurs à l’étranger, sans même s’en informer mutuellement.
« Bien que la coopération et la coordination entre le ministère des Affaires étrangères et les autres agences étrangères soient nécessaires pour améliorer le travail du gouvernement sur la scène internationale, en réalité, le gouvernement d’Israël a du mal à promouvoir de telles activités coordonnées », indique le rapport.
« Dans la situation actuelle, l’activité gouvernementale ne peut que refléter les intérêts du parti qui la dirige. Cette réalité ne favorise pas les objectifs et les politiques du gouvernement dans l’arène internationale ».
Le ministère des Affaires étrangères s’est félicité du rapport du contrôleur de l’Etat qui affirme qu’il est sous-financé, décrivant les conclusions comme une justification de ses plaintes remontant à des années sur les bas salaires et le rétrécissement des responsabilités, alors que les gouvernements successifs ont confié à d’autres ministères des aspects clés de l’élaboration de la politique étrangère – y compris le conflit israélo-palestinien, la menace nucléaire iranienne ou le mouvement de boycott.
« Le rapport indique clairement que le corps le plus professionnel, avec la vision la plus large de la politique étrangère, est le ministère des Affaires étrangères », a-t-il déclaré dans un communiqué. De nombreux autres pays dans le monde placent la diplomatie fermement entre les mains de leur ministère des Affaires étrangères, qui dispose généralement de « capacités et de connaissances uniques » pour diriger ses relations internationales, poursuit la déclaration.
« J’invite le ministère des Finances à étudier chaque mot et chaque page de ce rapport, qui présente sans équivoque les dommages causés au ministère des Affaires étrangères au fil des ans », a déclaré Yuval Rotem, le directeur général du ministère. « L’État d’Israël a besoin d’un ministère des Affaires étrangères fort et la façon d’y parvenir est de prévoir un budget adéquat qui permette une activité appropriée pour relever les défis politiques importants auxquels nous sommes confrontés ».
Yuval Rotem (Crédit : MFA)
– Raphael Ahren