Dor Zimel avait offert à sa fiancée une bague créée par une victime du 7 octobre
Quand le réserviste avait pu quitter l'armée, fin octobre, il avait demandé en mariage sa promise - lui donnant le diamant dont le père d'un jeune homme mort à la rave Supernova lui avait fait cadeau
Dor Zimel et Addir Mesika ne s’étaient jamais rencontrés – même si tous les deux étaient âgés d’une vingtaine d’années et qu’ils avaient grandi à Even Yehuda, dans le centre d’Israël.
Le major réserviste Dor Zimel, 27 ans, commandant adjoint de compagnie au sein de la Brigade Etzioni qui a été tué dans une attaque commise par le Hezbollah dans le nord d’Israël, la semaine dernière, s’était fiancé. Il avait fait sa demande en mariage en offrant à sa promise, Shir, une bague qui lui avait été donnée par le père d’Addir Mesika, 23 ans, assassiné par les terroristes du Hamas qui avaient pris d’assaut le festival de musique électronique Supernova, le 7 octobre.
Stationné sur la frontière du nord d’Israël depuis le début de la guerre à Gaza – une guerre qui avait été déclarée après l’assaut meurtrier perpétré par les hommes armés – Zimel avait appris, à la dernière minute, qu’il aurait une permission dans la journée du 24 octobre. Il avait alors imaginé, en toute hâte, une demande en mariage sous forme de conte de fées. Des amis l’avaient aidé à trouver un endroit rêvé pour l’occasion, au soleil couchant, et des contacts au sein de Tsahal avaient même pu envoyer un drone pour filmer ce moment unique.
Concernant la bague, Alon Mesika, le père d’Addir, était entré en lien avec Zimel – le père éprouvé par le deuil ayant décidé de perpétuer le souvenir de son fils en continuant les ouvrages de joaillerie que son fils créait au moment de sa mort.
Mesika a raconté au magazine Tablet qu’il a donné 80 bagues en diamant à des soldats qui doivent se marier depuis la disparition de son fils.
Comme l’avait écrit Zimel avec enthousiasme dans une publication parue sur Facebook, après les fiançailles, lui et Shir avaient « porté un toast à la mémoire d’Addir dans la maison de la famille Mesika » à Even Yehuda.
« Nous avons gagné, nous avons gagné ; encore une fois nous avons gagné », avait-il écrit. « En particulier dans ces journées particulièrement obscures – des événements comme celui-là soulignent la raison pour laquelle nous gagnons, avec un Israël plus vivant et plus uni que jamais. »
Just devastating ????
Maj. (res.) Dor Zimel, 27, a deputy company commander in the Etzioni Brigade, from Even Yehuda, has died, from wounds sustained in the Hezbollah drone and missile attack in Western Galilee last week.
He was to due marry next month. pic.twitter.com/2CeaoYEaPo
— Arsen Ostrovsky ????️ (@Ostrov_A) April 21, 2024
Il concluait le post en écrivant que « De retour dans le nord, rendez-vous au mariage ».
Mais le mariage qui était prévu au mois de juin n’aura jamais lieu.
Zimel a été grièvement blessé dans une attaque au drone et au missile perpétrée contre la communauté frontalière d’Arab al-Aramshe, la semaine dernière, et il a succombé à ses blessures dimanche. Treize autres militaires et quatre civils ont aussi été touchés dans cette frappe.
Une frappe dont le Hezbollah a revendiqué la responsabilité, affirmant avoir pris pour cible un bâtiment qui était utilisé par l’armée israélienne à l’aide de missiles de précision de drones chargés d’explosifs.
Addir Mesika, pour sa part, avait perdu la vie lors de la rave-party Supernova alors qu’il tentait de sauver Yuli, sa petite amie, qui devait finalement survivre. Lui et deux de ses amis proches, qui avaient aussi été abattus, ont été honorés, au mois de novembre par le club de surf de Netanya, un sport dont ils étaient passionnés.
« Le Hamas et les terroristes voulaient prendre nos vies, ils voulaient prendre une vie israélienne, une vie juive ; ils veulent empêcher la construction d’un foyer juif en Israël », a commenté Alon Mesika auprès de Tablet. « Ce que je fais, moi, c’est construire de nouveaux foyers juifs en Israël. Je fais tout le contraire ».
La guerre avait éclaté dans le sillage du 7 octobre. A cette date, des milliers d’hommes armés placés sous l’autorité du Hamas avaient franchi la frontière par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils avaient tué près de
1 200 personnes et kidnappé 253 personnes, des civils en majorité, sous couvert d’un déluge de roquettes qui avaient été tirées vers les villes et vers les villages israéliens. Des familles entières avaient été exécutées dans leurs habitations et plus de 360 festivaliers avaient été froidement abattus lors d’une rave-party.