La Suède, l’Ethiopie et la Bolivie élus au Conseil de sécurité de l’ONU
Rome et La Haye se partageront un siège ; Les autres membres non permanents sont le Japon, l'Egypte, le Sénégal, l'Ukraine et l'Uruguay
Les Pays-Bas et l’Italie bataillaient mardi pour l’un des cinq sièges non permanents à renouveler au Conseil de sécurité de l’ONU, après l’élection de la Suède, de la Bolivie, de l’Ethiopie et du Kazakhstan.
Les pays choisis occuperont leur siège à partir du 1er janvier 2017, pour deux ans. Le scrutin est organisé sur une base régionale.
La Suède a créé la surprise en obtenant au premier tour l’autre siège réservé à l’Europe occidentale, alors que l’Italie partait favorite.
La Bolivie et l’Ethiopie, présélectionnés par leur groupe régional respectif, n’avaient pas de concurrents. Ils ont recueilli respectivement 183 et 185 voix, sur les 193 pays membres de l’Assemblée.
L’Italie, les Pays-Bas et la Suède se disputaient les deux sièges réservés à l’Europe occidentale. La Suède a été élue haut la main au premier tour avec 134 voix, contre 125 pour les Pays-Bas et 113 seulement pour l’Italie.
A l’issue de deux tours de scrutin, le Kazakhstan a nettement devancé la Thaïlande (138 voix contre 55) pour remporter le siège réservé à l’Asie-Pacifique.
C’est la première fois que ce pays issu de l’ex-Union soviétique siégera au Conseil.
Les candidats, même ceux sans concurrents, devaient convaincre deux-tiers des pays membres votant de l’Assemblée générale.
Il n’est pas rare de voir des duels se prolonger entre candidats d’une même région, particulièrement en Amérique latine. Le record est détenu par la Colombie et Cuba qui, en 1979, se sont affrontés pendant 154 tours avant que le Mexique ne s’impose comme candidat de compromis.
La ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallstrom a déclaré que son pays allait mettre l’accent sur la prévention des conflits, le rôle des femmes dans le maintien de la paix et le changement climatique, « nouvelle menace pour la sécurité ».
Elle a réaffirmé l’attachement de la Suède à « une solution à deux Etats » au Proche-Orient. Stockholm, a-t-elle promis, « oeuvrera en faveur de la paix et de la sécurité à la fois pour Israël et pour la Palestine ».
Le Conseil compte 15 membres, dont cinq permanents (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Royaume-Uni) dotés du droit de veto. Cinq membres non permanents sont élus chaque année, ils siègent à partir du 1er janvier suivant.
Les candidats font campagne pendant plusieurs années pour un siège au Conseil, qui leur apporte un prestige international et une certaine influence diplomatique.
Le Conseil, chargé de préserver la paix et la sécurité, peut décider des sanctions, autoriser des opérations militaires et mandater des missions de maintien de la paix.
Mais si en théorie, chaque voix compte au Conseil, ce sont les cinq grandes puissances membres permanents qui ont la haute main sur les décisions.
Les cinq arrivants remplaceront l’Espagne, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, l’Angola et le Venezuela.
Les autres membres non permanents sont le Japon, l’Egypte, le Sénégal, l’Ukraine et l’Uruguay.
L’Italie a mené une campagne intense en faisant valoir son expérience dans la crise migratoire et concernant la Libye. Elle est le pays de l’Union européenne et de l’Otan qui déploie le plus de Casques bleus (1.310) dans les 16 missions de l’ONU.
L’Ethiopie est le principal contributeur de Casques bleus, avec plus de 8 000 hommes, et a tenté une médiation dans la guerre au Soudan du Sud.
Les Pays-Bas abritent le siège de la Cour pénale internationale et la Suède est un important bailleur de fonds pour l’aide au développement.
A la veille du scrutin, l’ONG Human Rights Watch avait vivement critiqué le bilan du Kazakhstan et de la Thaïlande en matière de droits de l’homme.
Rome et La Haye se partageront un siège
L’Italie et les Pays-Bas ont trouvé un compromis pour se partager le siège de membre non permanent du Conseil de sécurité qu’ils briguaient tous les deux pour 2017-2018, ont annoncé mercredi leurs ministres des Affaires étrangères.
« Nous siègerons une année chacun au Conseil », a déclaré le ministre italien Paolo Gentiloni. Il a salué un « message d’unité » entre les deux pays malgré une « compétition difficile ».
Son homologue néerlandais Bert Koenders a précisé que l’Italie occuperait en 2017 ce siège de membre non permanent et que les Pays-Bas prendrait la suite en 2018.
Il a affirmé que les deux pays allaient « coopérer étroitement » pendant ces deux années.
Ce compromis doit encore être soumis jeudi matin au groupe des pays d’Europe occidentale dont l’Italie et les Pays-Bas font partie, et entériné ensuite par l’Assemblée générale de l’ONU. Le siège était réservé à un pays de ce groupe.
Cette solution en cas de blocage est rare mais pas inédite. La Pologne et la Turquie s’étaient par exemple partagés un siège en 1960-61.
Rome et La Haye n’avaient pas réussi à se départager malgré cinq tours de scrutin, arrivant même à un égalité parfaite avec 95 voix chacun.