En légère baisse, le prix des logements est d’environ 10 % supérieur à celui de 2022
La hausse des loyers et du coût des crédits immobiliers font flamber les prix des logements par rapport au niveau des salaires et du coût de la vie
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans l'immobilier pour le Times of Israel.
Les prix des logements en Israël continuent de baisser, de l’ordre de 0,2 % en mars-avril 2023 par rapport à février-mars 2023, mais restent 10 % supérieurs à ceux de la même période l’an dernier, selon la dernière version du rapport mensuel sur le marché du logement publié, jeudi, par le Bureau central des statistiques (CBS).
Il s’agit d’une baisse substantielle par rapport au maximum enregistré en 2022, de l’ordre de plus de 20 % en glissement annuel, mais le prix du logement continue à peser de plus en plus, notamment si on le compare au niveau du salaire moyen ou à l’inflation qui frappe les biens et services. Selon le CBS, le salaire mensuel moyen d’un employé s’élevait à quelque 13 000 shekels en mars 2023.
L’inflation annuelle sur la marché immobilier représente aujourd’hui près du double de l’inflation globale sur la même période.
Selon un autre rapport du CBS également publié jeudi, l’indice des prix à la consommation (IPC) – mesure de l’inflation qui suit le coût moyen des biens de grande consommation – a augmenté de 0,2 % en mai, soit bien moins que les prévisions, oscillant entre 0,5 % et 0,6 %, ce qui porte l’inflation des 12 derniers mois à 4,6 %.
Sur le marché du logement, le dernier rapport de CBS établit que la plus forte baisse des prix a été enregistrée dans le centre d’Israël, avec une contraction de 1,9 %, puis dans le sud (-1,4 %) et enfin le nord (-1,3 %). Les prix sont restés stables à Jérusalem, tandis qu’à Tel Aviv, ils ont augmenté de 1,3 % en mars-avril 2023 par rapport à février-mars 2023.
Les prix de l’immobilier neuf ont également connu une baisse, de 0,2 %, probablement en raison du nombre très réduit des transactions enregistrées par le ministère des Finances, ce qui exerce une pression sur les flux de trésorerie des promoteurs.
Mais là aussi, les prix du neuf sont de 10,3 % supérieurs, en mars-avril 2023, par rapport à la même période de 2022.
Les acheteurs sont contraints par la hausse des prix et des taux d’intérêt, qui alourdissent la facture chaque mois.
La Banque centrale d’Israël a augmenté à plusieurs reprises ses taux d’intérêt, ces douze derniers mois, dans le but de faire baisser l’inflation.
En mai, elle a fixé son taux à 4,75 %.
Le nombre de transactions immobilières est tombé à son plus bas niveau des 20 dernières années, chutant de 55 % en avril par rapport à 2022.
Les chiffres de la Banque centrale d’Israël attestent que c’est également en avril qu’a été enregistré le plus faible niveau de crédits accordés depuis le début de la pandémie, avec 4,6 milliards de shekels, volume le plus bas depuis octobre 2019.
En avril 2020, les acheteurs avaient en effet emprunté 4,9 milliards de shekels pour financer un achat immobilier.
Mensuellement, le niveau d’emprunt a diminué par rapport à son maximum de mars 2022 – à 13,4 milliards de shekels -, avant que la Banque centrale ne commence à relever ses taux de référence après avoir atteint son point le plus bas, à 0,1%, tout au long de la pandémie.
Sur le marché locatif, les prix ont également augmenté de manière significative.
Toujours selon le même rapport, les loyers des baux nouvellement conclus ont augmenté de 8,6 % par rapport à l’an dernier et ceux des baux prorogés, de l’ordre de 3,6 %.
Selon la CBS les dépenses liées, comme les frais de courtage et d’assurance, ont augmenté eux de 0,5 % en mai.
Par ailleurs, l’indice des prix des intrants de la construction a reculé de 0,1 % en mai, ce qui porte l’augmentation annuelle des coûts de la construction à 2,5 %. Après avoir enregistré de fortes hausses en 2022, le prix des matériaux tels que le fer, les produits métalliques et le béton importé a légèrement diminué.