En moyenne, il suffit de 75 minutes sur TikTok pour être dirigé vers du contenu nazi
Une expérience menée par la commission du 6 janvier révèle qu'il ne faut guère plus d'une heure pour être dirigés vers des contenus d'extrême droite sans même les rechercher
WASHINGTON (JTA) – La commission chargée d’enquêter sur l’attentat du 6 janvier 2021 contre le Capitole américain a voulu tester la rapidité avec laquelle le contenu radical était accessible sur les réseaux sociaux. La réponse, en ce qui concerne TikTok et les nazis, a été un peu plus d’une heure.
Selon un article paru jeudi dans le magazine Rolling Stone, il aura fallu 75 minutes à TikTok pour diriger un nouvel utilisateur, qui ne l’avait pas cherché, vers un contenu nazi. Le magazine fait partie d’un certain nombre de publications qui se sont penchés sur les derniers documents publiés par la commission, à la veille de la transition du contrôle de la Chambre des représentants des États-Unis des démocrates aux républicains.
Les membres de la commission testaient une théorie selon laquelle les géants des réseaux sociaux étaient réticents à contrôler les contenus d’extrême droite, en partie à cause de l’opposition du président de l’époque, Donald Trump, et de ses partisans, qui affirment que de tels contrôles inhibent le discours conservateur.
L’émeute du 6 janvier, qui a fait plusieurs morts, a été menée par des partisans de Trump qui croyaient en son affirmation mensongère selon laquelle il avait gagné l’élection de 2020. Ce mensonge s’est répandu sur les réseaux sociaux, où les comptes d’utilisateurs de droite étaient parmi les plus fréquentés entre l’élection et le 6 janvier. Après quoi, plusieurs géants des réseaux sociaux, dont Twitter, ont banni Trump.
Les membres de l’équipe chargée des réseaux sociaux de la commission ont donc créé l’utilisatrice Alice, une femme de 41 ans originaire d’Acton, dans le Massachusetts. Cela n’a pris à « Alice » que 75 minutes de scrolling, sans invites ni interactions, pour arriver à du contenu nazi, selon les membres de l’équipe.
L’équipe chargée des réseaux sociaux a déclaré dans un avant-projet sommaire « qu’Alice » n’était « qu’une des expériences de la commission qui a prouvé la puissance de l’algorithme de recommandation de TikTok et sa capacité à créer des « terriers de lapin » vers des contenus potentiellement dangereux ».
La nouvelle majorité républicaine à la Chambre, qui comprend une partie importante des partisans de Trump, a indiqué qu’elle cherchera à enfouir autant qu’elle le pourra les conclusions de la commission du 6 janvier. Par ailleurs, les législateurs des deux bords politique ont déclaré qu’ils comptaient procéder à un examen minutieux de TikTok, qui appartient à une société chinoise, en raison de la présentation de contenus préjudiciables et des risques potentiels pour la sécurité.